Le found footage : l'héritage de The Blair Witch Project

On parle beaucoup des immenses productions qui rapportent des milliards, à l'images des longs-métrages du MCU, de Titanic, d'Avatar ou encore de Star Wars, du Roi Lion et de Top Gun : Maverick. Mais certains films ont été réalisés avec très peu de moyens et ont pourtant connu un retentissement mondial. Ces succès sont le résultats du mélange d'une bonne idée, d'un bouche à oreille réussi ou encore d'une campagne de communication extrêmement précise qui joue avec les codes du long-métrage en question. Pour découvrir l'origine de ces succès, il faut souvent aller voir du côté des festivals, où se regroupent de jeunes cinéastes présentant leur vision du grand écran.

C'est dans ces festival qu'Oren Peli, soutenu par Steven Schneider et Jason Blum, a proposé au public et au jury son found footage, c'est-à-dire un film présenté comme un documentaire mystérieusement retrouvé, dans lequel la caméra fait partie de la diégèse. Elle est intégrée à l'histoire, et est généralement utilisée par l'un des personnages. A la toute fin des années 90, le genre et peu ou prou inventé par The Blair Witch Project, un film d'horreur qui joue sur le côté réaliste de son approche, avec une économie de moyens qui crédibilise l'ensemble. S'il a réussi son coup, Blair Witch a mis du temps avant de voir arriver des sucesseurs. C'est en 2007, dans les festivals américains, qu'Oren Peli présente un certain Paranormal Activity.

Paranormal Activity : le plus gros retour sur investissement du cinéma

Le film devient célèbre dans le milieu, et commence à être distribué dans le monde de façon classique à partir d'octobre 2009. Dans ce film, on retroue Micah et sa compagne Katie, persuadée d'être poursuivie par un démon. Micah trouve ça ridicule mais décide d'acheter une caméra pour filmer la vie du couple, notamment la nuit, et rassurer Katie, tout en espérant capturer quelque chose d'étrange. Rapidement, les choses tournent mal et des événements paranormaux commencent à se produire.

La réussite du film tient dans son économie de moyens. Il ne s'y passe pas grand-chose, et les événements sont ceux qu'on imaginerait se produire dans la vie réelle. Et autant dire que ça a très, très bien fonctionné. Tourné en une petite semaine avec un budget de 15 000 dollars seulement, Paranormal Activity a généré pas moins de 193, 35 millions de dollars au box-office ! Soutenu par un budget marketing consistant essentiellement à montrer la peur des spectateurs au cinéma, le film est tout simplement le long-métrage avec le meilleur retour sur investissement de l'Histoire du cinéma, si l'on recoupe le budget dédié au marketing.

Des suites par poignées 15 ans après

Devenu très populaire, le genre du found footage est rapidement enrichi par d'autres films, tels que Diary of The Dead de George Romero et REC de Jaume Balaguero/Paco Plaza, ou encore Cloverfield de Matt Reeves, qu'on retrouvera derrière la caméra pour The Batman en 2022. De son côté, Paranormal Activity est devenu une véritable franchise, avec pas moins de 8 films sortis entre 2010 et 2021. Le second a raporté 176 millions, le troisième 205, le quatrième 140, et le cinquième 78 millions.

A cela il faut ajouter quelques spin-off, dont The Marked Ones (2014), Paranormal Activity : Tokyo Night (2010) et Paranormal Activity : Next of Kin, sorti en exclusivité sur Paramount+. Si on revient aujourd'hui sur la folle histoire de la franchise et le colossal succès du premier au regard de son budget, c'est aussi parce que Paranormal Activity reviendra sur nos écrans cette année, avec Paranormal Activity : The Other Side. Cela étant dit, Oren Peli n'est pas impliqué, et indique ne rien avoir à faire avec ces nouveaux films.