Colossal est une entreprise américaine dont l’une des activités et la « dé-extinction ». Elle travaille, à coup de financements massifs, à faire revenir à la vie des espèces animales éteintes parfois depuis des siècles. Le Dodo vient de s’ajouter à la liste de projets.
Le Dodo est une espèce d’oiseau très particulière. L’une des raisons à cela, c’est que si vous avez eu l’occasion d’en voir, c’est soit par le biais d’illustrations, soit via des reproductions fictives. La raison à cela, c’est que personne vivant aujourd’hui n’a pu en voir réellement, puisque l’espèce du Dodo est éteinte depuis le 17e siècle.
Pourquoi le Dodo est, près de 400 ans plus tard, toujours un véritable symbole d’une extinction animale ? Tout simplement que sa disparition s’explique essentiellement par l’arrivée de l’Homme sur son territoire, l’île Maurice. Il est certain que depuis le 17e siècle, l’espèce humaine a largement contribué à faire disparaître des milliers d’autres espèces animales de la surface du globe, mais le Dodo s’avère véritablement emblématique pour cette raison.
Et si le Dodo revenait à la vie ?
À l’heure où les changements climatiques et les activités humaines continuent à condamner de multiples espèces animales, l’espoir est essentiel. Et c’est là que l’entreprise américaine Colossal entre en jeu. Cette start-up vient d’annoncer son intention de travailler sur la « résurrection » du Dodo.
« Nous sommes clairement au milieu d’une crise d’extinction. Et il est de notre responsabilité de raconter des histoires et de susciter l’enthousiasme des gens de manière à les motiver à réfléchir à la crise d’extinction qui se déroule actuellement », a déclaré Beth Shapiro, professeur d’écologie et de biologie évolutive à l’Université de Californie à Santa Cruz, mais aussi paléogénéticienne principale de Colossal Biosciences.
Un projet réellement colossal
La start-up porte très bien son nom, car Colossal est vraiment le mot qui convient pour décrire cette initiative. Beth Shapiro a expliqué que la première étape clé du projet était déjà terminée, à savoir obtenir un séquençage complet du génome du Dodo à partir d’ADN issu d’un reste d’animal exposé au Danemark, rapporte CNN.
L’équipe de scientifique a également comparé les informations génétiques obtenues avec celles des oiseaux les plus proches du Dodo, notamment dans la famille des pigeons. Différents « candidats » ont été retenus, notamment le pigeon Nicobar, qui existe toujours, et le Rodrigues, qui est quant à lui éteint. Tout comme le Dodo, cet oiseau géant était incapable de voler et il vivait sur une île proche de Maurice.
Mais le plus difficile reste à venir. En effet, recréer l’ADN du Dodo ne suffit pas à ressusciter l’animal : encore faut-il arriver à « reprogrammer » les cellules d’un parent vivant du Dodo avec cet ADN. Pour ce faire, des ciseaux génétiques seront nécessaires, mais aussi une culture de cellules et de tissus en laboratoire. Colossal espère réussir à modifier les cellules primordiales d’un œuf d’oiseau génétiquement proche du Dodo pour ensuite les réinjecter dans un autre œuf, en vue d’obtenir un animal proche du Dodo.
Une ambition de réintroduction dans la nature
Si ce projet arrive à aboutir, les scientifiques préviennent d’emblée : il ne s’agira pas d’une copie conforme du Dodo tel qu’il existait au 17e siècle, mais d’une forme hybride modifiée. Colossal espère cependant arriver à un résultat suffisamment « parfait » pour réintroduire cette nouvelle version du Dodo dans la nature.
Si la start-up y parvenait, cela marquerait l’histoire. La démarche pourrait entraîner le retour sur terre d’espèces d’oiseaux disparues. Par ailleurs, l’entreprise pourrait être en mesure de rendre les « nouvelles versions » des volatiles plus résistants face au monde actuel. Un projet à suivre de très près.