On peut s’en douter, mais les constructeurs comme AMD et Intel ne sont plus en Russie. En conséquence, le pays a dû commencer à développer ses propres processeurs et le résultat est plus que hasardeux.
Une config datée d’une autre décennie
C’est assez peu connu, mais la Russie possède à la fois ses propres processeurs, mais aussi un système d’exploitation maison basé sous Linux 5.4. Difficile ainsi de concurrencer les géants du secteur comme Intel et AMD qui surpassent le fabricant russe.
Mais il était difficile de savoir à quel point ces processeurs étaient inférieurs. Un youtubeur russe, de la chaîne Elbrus PC Play, a ainsi testé ce fameux processeur face à des jeux datant de parfois plus de 20 ans.
Le CPU se nomme donc l’Elbrus-8SV. Il s’agit d’une puce créée par le Moscow Center of SPARC Technologies (MCST) avec un nœud de processus en 28 nm de TSMC. Il a huit cœurs qui fonctionnent à une fréquence de 1,5 GHz. C'est une mise à niveau du modèle précédent, l'Elbrus-8S, qui avait huit cœurs à 1,3 GHz. L'Elbrus-8SV bénéficie d'une amélioration significative des performances.
Ça donne quoi en jeu ce processeur russe ?
Le nouveau processeur ne supporte que de la mémoire RAM ECC (type entreprise) en DDR4. On oublie ainsi ici la DDR5 et les technologies qui l'accompagnent. La config intègre ainsi 32 Go de mémoire DDR4 ECC et une ancienne carte graphique Radeon RX 580. Le test a été effectué sur le système d'exploitation russe, Elbrus OS 7.1, basé sur Linux 5.4.
Il est clair que l'Elbrus-8SV n'est pas un processeur de jeu puissant. Certains des jeux testés avaient plus de vingt ans, et il y a aussi le problème de la compatibilité. Malheureusement, la puce russe n'est pas compatible avec de nombreux jeux modernes, ce qui la limite à l'exécution de jeux ou d'émulateurs plus anciens.
Il a tout de même bien fonctionné dans The Dark Mod de 2009, offrant des fréquences d'images comprises entre 30 FPS et 60 FPS avec des réglages bas. La puce n'a également eu aucun souci avec The Elder Scrolls III : Morrowind , sortie en 2002, avec des fréquences d'images allant de 30 FPS à 200 FPS selon la complexité des scènes. Cet écart est vraiment grand, surtout pour un jeu de plus de 20 ans.
Et les futurs processeurs russes ?
On voit bien qu’il est très difficile pour ces puces de faire tourner de vieux jeux. Surtout que la liste de titres testés est bien plus grande et les résultats sont souvent encore plus décevants. En revanche, il y a de l’espoir pour les joueurs russes.
On sait ainsi que MCST a déjà développé une nouvelle puce, l'Elbrus-16C, qui comprend 16 cœurs fonctionnant à 2 GHz. La puce à 16 cœurs devrait ainsi offrir une amélioration de 160 % des performances.
Le prochain défi sera ainsi de faire fabriquer ces puces que Taiwan ne semble plus vouloir produire.