Le Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN) planche actuellement sur un projet qui pourrait permettre aux voitures autonomes de devenir encore plus impressionnantes.
Des installations qui en ont dans le cerveau
Les installations du CERN, situées près de Genève, à la frontière entre la France et la Suisse, abritent certaines des machines les plus complexes et les plus sophistiquées jamais créées par l'Homme. Ses accélérateurs de particules, dont le LHC, qui est le plus grand de la planète, sont complexes, mais les détecteurs qui recueillent les données de collision le sont encore plus. De l'extérieur, il peut sembler qu'une fois que ces machines sont prêtes à réaliser des expériences, tout ce qui reste à faire est un jeu d'enfant - mais rien n'est plus faux que cette information. En effet, le traitement de l'énorme volume d'informations généré par les collisions de particules nécessite un effort de calcul titanesque.
Heureusement, les scientifiques du CERN ont mis au point un système qui fonctionne à merveille. En gros, ce qu'ils ont fait, c'est développer un modèle d'apprentissage automatique capable d'analyser très rapidement les données fournies par les détecteurs pour identifier ceux qui ont vraiment de la valeur.
Un modèle d’apprentissage automatique précieux pour la conduite autonome
À première vue, il pourrait sembler que la déduction de connaissances à partir des collisions de particules dans les détecteurs du CERN n'a rien à voir avec la conduite autonome, mais en fait, c’est presque tout l’inverse. Des scientifiques du CERN ont réalisé qu'il est possible d'utiliser un modèle d'apprentissage automatique très similaire à celui utilisé dans le domaine de la physique des particules pour traiter et déduire des connaissances en temps réel à partir des informations recueillies par les capteurs d'une voiture autonome.
Selon les chercheurs du CERN, la contribution la plus importante que leur technologie peut apporter dans ce domaine est sa capacité à affiner radicalement la vision artificielle. Ce qu'ils prévoient de faire n'est rien de moins que de rendre les voitures autonomes capables d'analyser les informations recueillies par leurs capteurs beaucoup plus rapidement et avec plus de précision, afin de pouvoir réagir immédiatement aux changements de conditions de l'environnement dans lequel le véhicule se déplace. Les techniciens du CERN ont tellement confiance en leur technologie qu'ils travaillent avec Zenseact sur un projet de recherche visant à la développer afin qu'elle puisse être intégrée dans les futures voitures autonomes. Cette dernière société se consacre précisément à la mise au point des technologies requises pour ce type de véhicule.
Le CERN a confirmé que le matériel qu'il utilise dans son projet de recherche sur la voiture autonome est essentiellement le même que celui qu'il utilise depuis de nombreuses années dans ses recherches sur la physique des particules : des puces FPGA (Field-Programmable Gate Array). Nous n'entrerons pas dans les détails pour ne pas trop compliquer cet article, mais il est au moins intéressant de savoir que ce sont des circuits logiques programmables extrêmement polyvalents. Les chercheurs du CERN ont décidé de les utiliser parce qu'ils sont capables d'exécuter des algorithmes de décision complexes en quelques microsecondes, et donc de délivrer leurs résultats avec une latence minimale. Comprenez donc par ici que, sur le papier, ces caractéristiques vont comme un gant au matériel de traitement requis pour les voitures autonomes.