Quand le jeu vidéo s’invite à l’Assemblée Nationale

Tout a commencé en 2017. Sous l’impulsion du député Denis Masséglia, un groupe d’étude un peu particulier se fondait à l’Assemblée Nationale : le groupe d'étude Jeu Vidéo. Mais déjà, il est bon de savoir à quoi sert un groupe d’étude. Heureusement, on peut compter sur Jean Massiet, le streamer qui vulgarise et démocratise la politique sur Twitch, pour nous éclairer avec ses explications :

Les groupes d’études, ce sont des organisations plus light, plus lâches et moins officielles {par rapport aux commissions} qui permettent aux députés qui le souhaitent de se tenir au courant les uns des autres sur des sujets spécifiques.

Extrait de la FAQ Politique #5

D’une certaine façon, ces groupes d’étude sont des lieux d’échanges et de discussions sur un sujet précis, capables de fournir les ressources nécessaires pour débattre et légiférer sur un point si besoin est. Le but du groupe d’étude Jeu vidéo est donc de documenter et de soutenir le développement du jeu vidéo en France. De façon plus spécifique, il est particulièrement attentif à la question des salaires et des conditions de travail dans le milieu, ainsi qu’aux serious games, l’addiction, la diversité et l’e-sport. C’est du moins ainsi que Denis Masseglia résumait le cap de son groupe en mars 2018. Mais quatre ans plus tard, cette initiative était remise en cause. En effet, à la fin de l’année dernière, on apprenait que le Vice-Président de l’Assemblée Nationale, Sébastien Chenu, avait décidé d’enterrer le groupe d’étude Jeu Vidéo, au plus grand désarroi de ses membres et de toute l’industrie.

Game over, vraiment ?

Oui mais voilà, c’était sans compter la persévérance des députés amateurs de jeu vidéo. Il faut dire que le jeu vidéo est la première industrie culturelle en France. Comme le rappelait il y a peu Anne Devouassoux, vice-présidente chargée des affaires sociales au Syndicat National du Jeu Vidéo, “en France on a 25 000 talents dans le jeu vidéo (...) pour 1200 jeux par an, dont 90% sont des créations de propriété intellectuelle originale”. Si on prend les chiffres de 2018, on se retrouve avec un 4,9 milliards d'euros de recettes et 74% des Français se définissant comme joueurs. Pour un pays comme la France, c’est tout bonnement colossal. C’est pourquoi, on ne pouvait pas s’imaginer perdre un groupe d’étude sur le sujet.

Denis Masséglia et ses comparses ont obtenu gain de cause : leur bébé est maintenu et fait partie des 80 groupes d'études agréés pour la XVIe législature. À vrai dire, on le savait déjà depuis quelques semaines et Jean Massiet l’évoquait dans sa vidéo citée plus haut et datant du 15 décembre. Mais ce grand retour est maintenant acté et officiel. Le groupe d’études Jeu Vidéo va pouvoir continuer ses travaux sur cette industrie qui ne cesse de s’étendre en France, avec toujours à sa tête le député de Maine-et-Loire. C’est tout ce que l’on sait de sa composition pour le moment. À titre d’information, le groupe d’étude Jeu Vidéo de la précédente législature avait pour vice-présidents Ugo Bernalicis (contre qui Denis Masséglia a d’ailleurs remporté une partie de LoL sur la chaîne de Jean Massiet), Agnès Firmin Le Bodo, Thomas Mesnier, Thierry Michels et Sébastien Nadot. Il est en tout cas bon de savoir que l’industrie du jeu vidéo reçoit auprès de nos députés toute l’attention qu’elle mérite.