Le gendarme français des données personnelles poursuit ses sanctions envers les géants de la Tech. Après Google, Meta ou encore Apple, c’est maintenant au tour de ByteDance et de son réseau social TikTok de passer par la case amende de la CNIL.
TikTok ramasse tout, même les amendes
Vous vous en êtes sans doute déjà rendu compte, mais TikTok veut tout prendre ! L’application chinoise de ByteDance est actuellement la reine incontestée des vidéos verticales et elle ne cesse de se battre pour garder sa position de number one. L’application est même si présente, qu’elle est devenue la principale concurrente de tous les autres réseaux sociaux. Il y a quelques jours, nous vous expliquions même que l’app de ByteDance avait, pour une troisième fois de suite, été l’application la plus téléchargée de l’année 2022.
Véritable chasse gardée des pré-adolescents, des adolescents et des jeunes adultes, l’application réussit, jour après jour, à attirer de plus en plus de monde, grâce à ses trends, ses challenges loufoques, ses tutos et ses vidéos en tout genre. Pour autant, et bien que l’application soit actuellement la reine incontestée des vidéos verticales, cette dernière n’est pour autant pas exempte de tout reproche - surtout aux yeux de la CNIL. La Commission nationale de l'informatique et des libertés a en effet condamné le réseau social à une amende de 5 millions d’euros, pour une histoire de cookies...
5 millions d’euros, ça fait beaucoup pour des cookies !
La CNIL a sanctionné, jeudi dernier (le 12 janvier), l’application de partage de vidéos d’une amende de 5 millions d’euros, pour ne pas avoir permis aux utilisateurs de son site web de refuser les (fameux) cookies. Comme vous le savez peut-être, depuis 2020, le gendarme français des données personnelles impose aux sites utilisant des cookies de proposer un bouton permettant de refuser leur dépôt de manière très simple. La Commission nationale de l'informatique et des libertés explique : « Rendre le mécanisme de refus plus complexe revient en réalité à décourager les utilisateurs de refuser les cookies et à les inciter à privilégier la facilité du bouton “Tout accepter” ».
La réponse de TikTok donnée à l’AFP s’entend aussi (même si c’est trop tard) : « Ces constatations concernent des pratiques antérieures que nous avons modifiées l’année dernière, notamment en facilitant la possibilité de refuser des cookies non essentiels et en fournissant des informations supplémentaires sur les finalités de certains cookies. » Cette sanction infligée au réseau social chinois, fait donc suite aux amendes distribuées aux autres géants de la Tech comme Meta, Amazon, Google, Microsoft ou encore Apple. Le montant de cette campagne de contrôle mise en place par l’autorité française avoisine, en tout, les 400 millions d’euros.
Bien que TikTok surfe sur la concurrence et les autres réseaux sociaux, l’application connaît en ce moment plusieurs problèmes, notamment aux États-Unis. Dans l’état de Washington, les responsables des écoles publiques de Seattle ont publié, la semaine dernière, un communiqué dans lequel ils tiennent « les entreprises de réseaux sociaux responsables des atteintes qu’elles ont causées à la santé sociale, émotionnelle et mentale de leurs élèves. » Et ce n’est pas tout, l’application de ByteDance fait aussi l’objet de blocage sur les appareils de certains fonctionnaires, en raison de soupçons d’espionnage au profit de la Chine. Bref, TikTok est menacé, mais ne perd pas les pédales pour autant.