Les technologies avancent et les méthodes de triche aussi ! Avant, les étudiants faisaient du copier-coller, maintenant, ils utilisent ChatGPT. Mais est-ce vraiment infaillible ?
L’intelligence artificielle va faire criser l’Éducation nationale !
2022 a été une grande année pour l’intelligence artificielle. L'émergence des chatbots - comme ChatGPT - a d’ailleurs constitué une percée notable dans le microcosme (plus si micro) des IA et a déjà des conséquences dans le domaine de l'éducation. Selon The Guardian, des universités australiennes ont détecté que certains étudiants utilisaient des chatbots pour faire des travaux en classe, comme des dissertations ou même des examens beaucoup plus complexes.
Pour ceux qui ne seraient pas au courant, ces bots conversationnels sont des applications logicielles qui utilisent l'intelligence artificielle pour produire des réponses automatisées, et qui peuvent être utilisés pour fournir un service 24 heures sur 24. La clé du succès de ces programmes réside dans la vitesse à laquelle ils produisent des réponses autonomes et dans la précision de ces réponses.
Il faut ainsi comprendre que les intelligences artificielles sont à la fois une super nouvelle et une très mauvaise nouvelle - notamment pour l’Éducation. Comme nous l’expliquions en préambule, les technologies avancent et les méthodes de triche aussi ! Lorsque les ordinateurs se sont invités dans les amphithéâtres et nos foyers, ça a été le début du copier-coller - même si ça existait depuis la nuit des temps avec le papier - et maintenant que les intelligences artificielles sont là, c’est ChatGPT qui sème la pagaille. Stéphane Bonvallet, enseignant en handicapologie à la faculté de Lyon en a fait les frais, comme il l’explique à nos confrères du Progrès.
À Lyon, les étudiants se sont déjà approprié ChatGPT
Comme cela a pu être le cas en Australie, plusieurs étudiants de la faculté de Lyon ont donc eu recours à ChatGPT pour réaliser un devoir maison. Le doute a commencé à s’installer chez l’enseignant, lorsqu’il a repéré une construction identique, des arguments très proches sur plusieurs copies, sans pour autant que ce soit du plagiat pur et dur. Curieux de savoir ce qu’il en était vraiment, il a pris la décision de sonder l’une de ces élèves pour savoir s'il était bien devant un cas massif de triche.
La réponse de cette dernière : 7 étudiants - soit la moitié de la classe - ont eu recours à l’intelligence artificielle d’OpenAI. Problème pour Stéphane Bonvallet, l’utilisation d’un bot conversationnel n’est pas (encore) considérée comme de la triche. Il explique ainsi au quotidien : « N’ayant pas de cadre interdisant actuellement cette pratique, j’ai été contraint de les noter. » Coup de chance donc pour les élèves qui s’en sortent avec une note de 11,75. Pour étayer son propos, l’enseignant ajoute :
Cette pratique m’inquiète. Elle pose un véritable problème d’intégration des savoirs, car les élèves n’ont plus besoin d’effectuer la moindre recherche pour composer.
Au-delà de l’inexistence de sanctions pour ce genre de recours, il faut aussi savoir que les traditionnels logiciels anti-plagiats sont inutiles face au génie de ChatGPT. Paul Taylor, professeur d'informatique de santé (Health Informatics en anglais) à l’University College de Londres, expliquait récemment que l’algorithme de l’IA « réagit différemment à chaque interaction, de sorte que les étudiants n'obtiennent pas la même réponse. » Les questions autour de l’intelligence artificielle et de l’Éducation n’ont donc pas fini de faire couler de l’encre, surtout si cette fâcheuse tendance vient encore à se renforcer dans les prochaines semaines.