La grand-paternité de Bill Gates donne un nouveau sens à sa vie

À 67 ans (il les a eu le 28 octobre dernier), Bill Gates a pratiquement tout vu et tout connu. Une enfance heureuse, une adolescence studieuse, le succès interplanétaire avec Microsoft, un titre d’homme le plus riche du monde, un divorce médiatisé et enfin une reconversion réussie dans la philanthropie, facile diront les rageux quand on a plus de 100 milliards de dollars sur ses comptes… Sauf que tout le monde ne le fait pas, enfin ne le fait pas comme Bill Gates.

Bref, ce bon vieux Bill a eu une vie bien remplit, mais il lui manquait encore une chose pour que celle-ci soit vraiment complète à son sens… Et c’est à l’occasion de Thanksgiving que sa fille aînée Jennifer lui a annoncé l’heureuse nouvelle : en 2023, Bill sera grand-père, et visiblement cela a suscité une vive émotion et de nouvelles perspectives dans l’esprit du père fondateur de Windows.

Sur son site internet “ GatesNotes ”, Bill Gates a souhaité ses vœux de bonne année en publiant une grosse tribune sur ce qu’il compte faire dans les années à venir et sa vision du monde de demain.

Intitulée “L'avenir que nos petits-enfants méritent”, il commence son plaidoyer pour le futur comme ceci :

“Les temps sont durs. Mais je crois toujours que nous pouvons rendre le monde meilleur pour la prochaine génération. Voici comment.” :

J'ai eu 67 ans en octobre. C'est difficile de croire que j'ai cet âge - en Amérique, la plupart des gens de mon âge sont à la retraite !

Mais ce n'est pas demain la veille que je vais ralentir. Je poursuis à plein régime le projet que j'ai lancé il y a plus de vingt ans, qui consiste à rendre la majeure partie de mes ressources à la société. Bien que je ne me soucie pas de mon rang sur la liste des personnes les plus riches du monde, je sais qu'au fur et à mesure que je réussirai à donner, je descendrai et finirai par disparaître complètement de la liste.

J'ai toujours considéré ma philanthropie comme un moyen de contribuer à réduire les terribles inégalités que je constate dans le monde. Je me sens également responsable de rendre ma richesse à la société de manière à faire le plus de bien possible au plus grand nombre. Mais j'ai commencé à regarder le monde sous un nouvel angle récemment, lorsque ma fille aînée m'a annoncé la nouvelle incroyable que je deviendrais grand-père l'année prochaine.

Le simple fait de taper cette phrase, "Je serai grand-père l'année prochaine", me rend ému. Et cette pensée donne une nouvelle dimension à mon travail. Quand je pense au monde dans lequel mon petit-fils ou ma petite-fille va naître, je suis plus motivé que jamais pour aider les enfants et les petits-enfants de tout le monde à avoir une chance de survivre et de s'épanouir.

Il s'agit d'un projet à long terme qui exige de la patience ; dans l'effort pour rendre le monde plus équitable, le succès se mesure en années et en décennies. L'âge permet peut-être de mieux comprendre cela. Lorsque j'avais une vingtaine d'années, je ne pensais pas que les personnes de l'âge de mes grands-parents avaient quelque chose d'utile à offrir au monde en général. Mais en vieillissant, je vois à quel point j'avais tort.

Je réalise la quasi-totalité de mon travail par l'intermédiaire de la Fondation Gates, bien que la plupart de mes efforts en matière de climat et d'énergie propre soient hébergés par Breakthrough Energy et que je finance séparément la recherche sur la maladie d'Alzheimer. La santé mondiale est une préoccupation majeure de la fondation, car il s'agit de la pire inégalité de la planète et d'un problème soluble. Il y a plus de vingt ans, Melinda et moi avons été choqués d'apprendre combien peu d'argent et d'efforts étaient consacrés à sauver la vie des enfants dans les pays pauvres, et nous avons pensé que le monde devait faire plus.

“Le monde est un peu mieux préparé à la prochaine pandémie”

Sans détour, Bill Gates évoque “cinq années difficiles” à venir, il met en avant la guerre en Ukraine, la crise énergétique et revient bien évidemment sur les séquelles et les conséquences de la pandémie de COVID-19.

Avec la pandémie, la guerre en Ukraine et le ralentissement de l'économie, les trois dernières années ont été parmi les plus difficiles de mémoire récente. Tout le monde dans le monde a subi des pertes pendant cette période - des êtres chers, la sécurité financière ou un mode de vie. En raison de ma position, je suis à l'abri de bon nombre de ces difficultés. Mais j'ai moi aussi connu des moments difficiles au cours des dernières années, notamment la mort de mon père et la fin de mon mariage.

Alors que je réfléchis au passé et que je me projette dans l'année prochaine, je suis reconnaissante envers les personnes de ma vie qui me soutiennent dans les moments difficiles. Ils me rappellent ce qui est important et m'incitent à devenir un meilleur père et un meilleur ami. Être riche rend ma vie beaucoup plus confortable, mais pas plus épanouissante. Pour cela, j'ai besoin de ma famille, de mes amis et d'un travail qui me permet de travailler sur des choses importantes. Je suis reconnaissant d'avoir les trois.

L'une des joies de vieillir est de voir mes trois enfants accueillir de nouvelles personnes merveilleuses dans notre famille. L'année dernière, j'ai eu un gendre et l'année prochaine, je serai grand-père. J'espère pouvoir être aussi bon avec mes petits-enfants que mon père l'était avec les siens.

Si vous souhaitez retrouver l’intégralité de la tribune de Bill Gates intitulée “L'avenir que nos petits-enfants méritent”, cette dernière est disponible sur le site GatesNotes .