Les smartphones et l’image ont pris une place très importante dans nos vies sociales. Avec l’essor de Facebook, Twitter ou encore Instagram, de nouvelles problématiques se posent vis à vis de l’image que l’on fait circuler de nous même. Mais alors, peut-on réellement peur de notre propre image ?
La scopophobie, qu’est-ce que c’est ?
Premièrement, il est important d'expliquer étymologiquement ce que signifie scopophobie. On retrouve des racines grecques “Skopeo” et “phobos”, qui veulent dire respectivement “regarder” et “peur”.
Beaucoup de personnes fuit les objectifs des caméras, même instinctivement. Cette gêne devant la caméra naît bien évidemment de fondements sociaux encore plus profonds, comme l’anxiété ou d’autres phobies assimilées. Mais bien sûr, les réseaux sociaux y sont pour quelque chose puisqu’ils participent activement à cette recherche d’image. Un peu comme des marques, de nouvelles personnes se sont imposées via des canaux de diffusion qui sortent de l’élitisme de la télévision ou de la radio. Ainsi, on a pu voir naître des influenceurs, des individus qui donnent de leur personne sur les réseaux sociaux pour transmettre des informations, des idées, ou tout simplement du contenu de divertissement.
L’image devient alors importante puisqu’elle nous permet de nous remettre en question vis-à-vis de ce que nous représentons dans la société actuelle. De nombreuses personnalités sortent du lot, comme par exemple DiabloX9 dans le gaming à l’époque des premiers influenceurs gaming, et maintenant, on peut parler de ReubeuDeter ou encore Inoxtag.
Ces personnes affichent leurs visages face à toute la France, via des canaux de communication qui nous semble familier. Techniquement, tout le monde peut se lancer sur Tik Tok ou encore YouTube, la question reste encore de percer dans un milieu qui devient de plus en plus élitiste.
La photo peut être perçue comme une source d’angoisse mais aussi de complexe pour des individus en manque de confiance. Voir comment les gens qui nous entourent nous perçoivent peut faire émerger des peurs, notamment celle du jugement, voire même de la paranoïa.
Imaginez vous rendre compte en fin de journée que vos vêtements n’étaient pas très appropriés ou que vos cheveux n’étaient pas bien coiffés pendant votre entretien d’embauche. L’image a toujours été importante, mais les réseaux sociaux marquent un nouveau tournant pour cette phobie.
Instagram, Twitter, Facebook : l’ère de l’image encore plus poussée
Instagram est littéralement le réseau social de l’image. De nombreuses personnalités utilisent ce réseau social pour diffuser une belle image d’elle, que ce soit via des photoshootings, ou bien des tranches de leurs vies qui les mettent bien en avant.
La scopophobie prend donc une nouvelle dimension avec l'avènement de cette surmédiatisation des personnalités des réseaux sociaux. On se compare aux autres, même des personnes de notre âge, qui, pour nous, “ont mieux réussi que nous”.
Cette scopophobie est donc alimentée par ces canaux de communication qui nous font craindre le fait de ne pas “être assez bien” pour ceux qui nous entourent, même pour les personnes qui croisent dans la rue.
Les smartphones modernes nous permettent de prendre des photographies encore plus précises, qui peuvent potentiellement faire ressortir nos défauts. Une peau trop grasse, boutonneuse, ou bien même l’impression que notre souris est trop crispée, et hop ! Notre estime de nous même peut s’envoler.
Ces phénomènes de scopophobie sont de plus en plus étudiés par des psychologues et professionnels de la communication, qui perçoivent en cette phobie une véritable continuité avec les symptômes de l’anxiété et de la peur d’être rejetés.