Le vaisseau spatial du milliardaire Richard Branson, le VSS Unity, qui compte développer le tourisme spatial a une particularité unique. Une modification sur le train avant qui rend le décollage et l'atterrissage unique sur le vaisseau.
Aucune roue à l’avant du vaisseau spatial, que du bois !
Si dans son ensemble la navette spatiale de Richard Branson est particulière, elle ajoute en plus un changement notable. Lorsque l’on imagine un vaisseau spatial, on voit au moins trois roues, dont une à l’avant. L'entreprise Virgin Galactic en a décidé autrement et a remplacé la roue par un morceau de bois. Un véritable morceau de bois pour atterrir.
Le train avant a ainsi été remplacé par un patin avec à son extrémité un morceau de bois stratifié. Si cela semble absurde, surtout pour une navette réutilisable, les raisons sont évidentes. Il s’agit principalement de ralentir l’engin lors de l'atterrissage. En effet, une roue réduit la vitesse, mais la friction avec le sol reste faible à cause de la rotation. Le bois quant à lui possède une grande force de friction, ce qui offre un bien meilleur freinage. Cela réduit à la fois le poids d’un train d'atterrissage complexe et lourd, mais aussi le système de freinage n’a pas besoin d’être aussi important.
Dans un tel appareil, chaque kilo a son importance. C’est autant de carburant supplémentaire qu’il est possible de transporter et donc plus d’autonomie.
Remplacer le train avant par du bois a des conséquences
Le premier problème de ne pas avoir de roue à l’avant, c’est qu’il est impossible de décoller de façon autonome. La bonne nouvelle, c’est que le vaisseau n’a pas été conçu pour décoller seul. Il nécessite un autre appareil qui l'amène à plus de 14 km d’altitude, puis le relâche. À ce moment, les moteurs s’enclenchent et la mise en poussée permet de grimper vers la thermosphère. Il s’agit de la strate autour de la Terre à une altitude entre 50 et 400 km.
La seconde conséquence de cette technologie est qu'après l'atterrissage, la navette ne peut pas se déplacer seule. Il faut donc la tracter pour la ramener à l'entrepôt. Enfin, c’est que le morceau de bois est à usage unique. Il faut donc à chaque fois le remplacer. Même s’il ne s'agit clairement pas de la partie la plus onéreuse à changer à chaque décollage.
Allez plus haut ! mais jusqu'où ?
Il y a depuis des années un débat sur l'attitude de ce que l’on considère comme l’Espace. Si pendant longtemps cette frontière était fixée à 80 km, par Von Kármán, de nombreux scientifiques militent plutôt pour qu’elle se trouve à 100 km. Aujourd’hui, la ligne de Kármán se trouve à cette altitude plus élevée.
En partant de ce principe, le vol du VSS Unity 22 ayant atteint 86,1 km, Richard Branson n’est pas allé dans l’Espace. En revanche, Jeff Bezos, quelques jours après, a atteint 107 km. La paternité du premier équipage touristique à être allé dans l’Espace est donc discutable.
Pour ajouter à la confusion, même à l’altitude de l’ISS, soit 390 km, il s’agit toujours de la Terre. En effet, il faut aller à 965 km pour que l'atmosphère soit si fine qu’elle n'existe quasiment plus.
Même si la réalité, c’est qu'à 86 km ou 107 km, la vue reste à couper le souffle !