Le sujet des batteries et de leur impact sur la planète revient de plus en plus souvent sur la table durant les débats politiques, et l’Union Européenne a bien l’intention d’accélérer les choses pour réduire les déchets produits par la production et l’utilisation de ces éléments. Une nouvelle loi s'apprête à être votée, et elle change beaucoup de choses.
Des batteries amovibles sur les smartphones, comme un air de déjà-vu
L’Union Européenne ne voit pas l’état actuel des batteries d’un très bon oeil, et ce vendredi, un accord provisoir vient d’être trouvé entre la Commission européenne (organisme qui propose les lois) et le Parlement européen (organisme qui vote les lois) pour changer les règles de l’UE et prendre en compte l’entièreté de la durée du cycle de vie d’une batterie.
Concrètement, ça donne quoi ? Tout d’abord, les types de batteries concernées sont les suivantes :
- Les batteries portables (chargeurs, smartphones, tablettes…)
- Les batteries SLI (batteries de voitures thermiques)
- Les batteries de trottinettes/vélos électriques et autres moyens de transports similaires
- Les voitures électriques
- Les batteries industrielles
Voici le contenu de la proposition de loi :
- Pour commencer, les batteries de petits et gros véhicules électriques ainsi que les batteries industrielles rechargeables de plus de 2 kWh devront être accompagnées d’une description de leur impact carbone.
- Ces dernières devront également posséder un “passeport digital” incluant les informations sur le modèle et la façon de l'utiliser.
- Les batteries devront être équipées d’un QR code avec les informations claires sur leur capacité, performance, durabilité, et composition chimique.
- Trois ans et demi après l’entrée en vigueur de la législation, les batteries portables devront être faciles à retirer par le consommateur pour qu’il puisse les changer lui-même.
Vous souvenez-vous il y a dix ans quand l’on faisait tomber son smartphone Android et que la coque arrière ainsi que la batterie volait en éclat ? Moi oui, et à chaque fois le téléphone fonctionnait à nouveau. Cela arrivait car la batterie était intentionnellement amovible afin de pouvoir la remplacer facilement si besoin. On ne va pas se mentir, peu de gens le faisaient réellement, mais dix années plus tard, la situation est bien différente.
Alors que les smartphones coûtent de plus en plus cher, les consommateurs attendent de plus en plus longtemps avant de changer de modèle. Souvent, l’abandon d’un téléphone vient d’un problème de batterie trop faible. Or pour changer la batterie, il faut soit miser sur un réparateur agréé, soit commander sur Internet des outils spéciaux et pièces de rechange et faire l’opération délicate soi-même. Pas très pratique.
Des objectifs écologiques à respecter pour les batteries
L’Europe sera également soumise, via cette législation, à une séries d’objectifs à respecter :
- La récupération des batteries devra atteindre 45% en 2023, 63% en 2027, et 73% en 2030 pour les batteries portables, et 51% en 2028, 61% en 1031 pour les batteries de véhicules électriques légers.
- Parmi les matériaux récupérés, un minimum de 16% de cobalt, 85% de plomb, 6% de lithium et 6% de nickel devront être réutilisés pour la production de nouvelles batteries.
- Toutes les batteries concernées devront être collectées gratuitement pour les utilisateurs, peu importe leur nature, composition chimique, condition ou marque d’origine.
- Le 31 décembre 2030, la Commission européenne décidera de l’abandon des batteries non-rechargeables ou non, pour les batteries à usage commun.