L'intelligence artificielle prend de plus en plus de place dans nos vies, et ce n’est pas Meta qui va dire le contraire. Une IA pouvant interpréter les pensées des gens existe déjà, et donne des résultats plus que surprenants.
Une IA, qui lit dans les pensées, vraiment ? Oui
La possibilité de décoder un langage avec l’activité du cerveau est un enjeu très important concernant pour la neuroscience mais surtout côté santé. De nombreux patients ayant des difficultés pour s’exprimer, communiquer ou étant dans un état végétatif pourraient profiter d’une avancée technologique comme celle-ci. Les solutions qui existent aujourd’hui sont risquées et invasives, nécessitant une opération pour implanter des électrodes.
Chez Meta, on est pas seulement occupé à créer des mondes virtuels à l’utilité douteuse ou à trouver de nouveaux moyens de picorer les données personnelles des utilisateurs. D’autres équipes semblent bien décidées à rendre le monde meilleur avec le développement d’une intelligence artificielle permettant d’interpréter l’activité cérébrale et ainsi décoder des lettres et des mots.
“Mais c’est de la science-fiction enfin !”, allez-vous me dire. Pas du tout. Et le processus pour en arriver à comprendre le cerveau humain est très intéressant, vous allez voir. Jean-Rémi King est chercheur au CNRS et travaille au département d’études cognitive à l'École Normale Supérieure de Paris. Il fait également partie d’une unité de recherche dans l’entreprise Meta, avec qui il a créé une intelligence artificielle hors du commun.
Tout d’abord, King et son équipe ont entraîné la “machine” à détecter et comprendre des mots et des phrases à travers 56 000 heures d’enregistrements dans 53 langues. Cet outil est devenu la base pour une étude conduite sur 169 participants afin d’analyser leur activité cérébrale. Durant les expériences, les volontaires ont tout simplement écouté différentes histoires, et leur cerveau scanné afin de déterminer les réaction magnétiques et électriques liées à telle ou telle syllabe, ou tel ou tel mot.
“Decoding speech from non-invasive brain recordings”,
— Jean-Rémi King (@JeanRemiKing) August 31, 2022
Our latest study (on 169 participants!), by @honualx and our wonderful team @MetaAI
- paper: https://t.co/QiB7Io8af8
- blog: https://t.co/H2W4prbbuD
- illustrated summary: below👇 pic.twitter.com/39eMnJ4IDv
Avec ces données récoltées, il était maintenant temps de mettre l’IA à l’épreuve. Après avoir pris en compte les différences physiques entre chaque cerveau, l’objectif était de deviner ce que les participants entendaient, simplement en captant l’activité cérébrale. Ainsi, parmi 1000 possibilités, la bonne réponse était présente dans le top 10 de la machine 73% du temps. Un résultat qui a surpris la communauté scientifique, dont Giovanni Di Liberto, ingénieur informatique au Trinity College de Dublin :
Les performances de l’intelligence artificielle ont dépassé ce que beaucoup pensaient possible à ce moment-là.
Une prouesse à relativiser pour Meta
Même sans rien enlever à la l’équipe de recherche (il s’agit d’un grand pas vers une révolution à venir), tout n’est pas encore au point pour réellement lire dans les pensées des gens de manière simple et pratique.
Pour l’instant, l’IA est capable de décoder des mots et des lettres parmi une liste prédéfinie. Or, le langage humain possède une infinité de mots, de façons différentes de le dire et d’expressions changeantes. Pour que cela devienne pratique au quotidien, il faudra encore pas mal de boulot.
Enfin, en plus de rendre la machine plus légère et moins chère à fabriquer, l’objectif final pour aider les personnes incapables de communiquer est de décrypter l’intention, que ce soit pour dire oui ou non, exprimer un désir, une demande… Un jour, peut-être.