Dimanche dernier, une fusée Falcon 9 de l’entreprise SpaceX a décollé avec, comme, destination, la Lune. Il s’agit d’une mission privée japonaise qui pourrait doubler les projets de la NASA en ce qui concerne le retour de l’homme sur le satellite de la Terre. Mais qu'on se rassure : la rivalité apparente n'est pas réelle.
Il y a quelques jours, la mission Artemis I s’est terminée, avec le retour de la capsule Orion sur Terre. Pour la NASA, c’est une première étape de franchie en ce qui concerne les projets de retour de l’homme sur la Lune. Mais l’agence spatiale américaine n’est pas la seule à avoir ce projet en tête. C’est aussi le cas d’une entreprise privée japonaise, nommée Ispace. Cette dernière s’est associée à SpaceX pour tenter ce que la NASA n’a pas encore osé faire ces dernières années.
Deployment of ispace’s HAKUTO-R Mission 1 confirmed pic.twitter.com/9R3Uw2qceS
— SpaceX (@SpaceX) December 11, 2022
Une tentative d’atterrissage sur la Lune à venir
À l’intérieur de la fusée Falcon 9 qui a décollé dimanche dernier se trouve l’alunisseur Hakuto-R, qui est la pièce maîtresse de la Mission 1 de Ispace. L’objectif est simple : parvenir à le poser sur la Lune. Si cette mission parvient à atteindre son but, il s’agira d’un double événement.
Falcon 9 launches @ispace_inc's HAKUTO-R mission to the Moon, first stage booster returns to Earth pic.twitter.com/cTnTRxzdU2
— SpaceX (@SpaceX) December 11, 2022
En effet, si l’alunisseur Hakuto-R arrive à se poser sans encombre sur la Lune, il s’agira non seulement de la première mission japonaise à réaliser un tel exploit, mais aussi de la première mission spatiale privée à le faire. Rappelons que de son côté, la NASA est encore loin d’en être à ce stade dans le cadre de son nouveau programme spatial, puisque Artemis II enverra des astronautes autour de la Lune, mais ne les posera pas sur l’astre.
Ispace ne souhaite pas seulement poser Hakuto-R à la surface du satellite de la Terre. L’atterrisseur a embarqué une charge utile qui comprend notamment le rover Rashid, construit par les Émirats arabes unis, ainsi que le robot SORA-Q, dévoilé plus tôt cette année et qui est une collaboration entre la JAXA, Sony et la marque de jouets Takara Tomy.
Se poser sur la Lune est plus facile à dire qu’à faire
« Notre première mission va poser les bases pour libérer le potentiel de la Lune et créer un système économique solide et dynamique », a déclaré le patron d’Ispace, Takeshi Hakamada, dans un communiqué de presse. L’objectif de cette entreprise est de développer « un service de transport vers la Lune fréquent et à bas coût », en d’autres termes, transformer cet astre en destination de vacances pour personnes riches.
Mais la route est longue pour en arriver là, et on ne parle pas seulement de la distance de 400 000 km qui sépare la Terre de la Lune. Réaliser, avec succès, un alunissage n’est pas chose facile : l’entreprise israélienne SpaceIL l’a appris à ses dépens en 2019, lorsque sa sonde Beresheet s’est écrasée sur le satellite en 2019.
Pas de rivalité entre Ispace et la NASA
Même si cette course à la Lune peut laisser penser que les différentes agences spatiales sont en compétition les unes avec les autres, il n’en est rien. La suite du programme d’Ispace, notamment les Missions 2 et 3, devrait d’ailleurs contribuer au programme Artemis de la NASA.
Avant toute chose, la Mission 1 doit atteindre son objectif. Dix jalons ont été fixés entre le décollage et l’alunissage : Ispace communiquera progressivement sur les avancées réalisées au cours des prochains jours.