Lorsqu'on vous dit qu’il faut attendre fin décembre avant de dresser la liste de vos jeux de l’année, ce n’est pas pour rien ! Oui, si vous êtes fans de J-RPG (ou pas d’ailleurs) vous devriez jeter un œil attentif à Chained Echoes, récemment sorti sur PC et consoles… On vous en parle dans cet article.
Selon vous, quels jeux de 2022 (hors rééditions) ont dépassé les 94/100 sur Metacritic ? Elden Ring, oui, évident. God of War Ragnarok, bien sûr. Chained Echoes ? C’est quoi ce truc encore ? Eh bien, c’est l’une des très belles surprises de cette fin d’année. Il s’agit d’un jeu de rôle en 2D à l’esthétique 16-bits, comme à l’époque des J-RPG culte (Chrono Trigger, Secret of Mana) de la Super Nintendo. Un énième hommage avec un look rétro ? Justement, pas vraiment. Le projet solo de Mathias Linda est tout à fait moderne, prenant le contre-pied des lourdeurs habituelles du genre, proposant même un système de combat très prenant. Le tout dans un monde où les dragons se mêlent aux mechas.
Sens du rythme à toute épreuve ?
Avant d’aborder les mécaniques qui rendent Chained Echoes tant spécial, parlons d’abord de notre session, qui comprend une “grosse introduction” d’environ trois heures. De quoi se familiariser avec le fonctionnement du jeu, mais surtout avec son univers et ses personnages, qui semblent avoir fait l’objet d’un soin particulier. Ici, l’intrigue débute alors qu’une pierre mystérieuse (baptisée “grimoire”) est brisée de la main de Glenn, l’un des héros principaux. Pas de bol : il déclenche au passage une horrible explosion, qui ravage toute la partie orientale du continent de Valandis. De quoi déconcerter les trois royaumes, en guerre depuis plus de 150 ans. Par peur qu’une telle arme n’arrive dans les mains de l’ennemi, les souverains décident de signer un traité de paix. Le conflit est, enfin, terminé. Un an plus tard, la ville de Farnsport célèbre cet heureux anniversaire. C’est là que la partie reprend.
C’est sûr, l’introduction de Chained Echoes est d’une efficacité redoutable, ouvrant la voie à pas mal d’intrigues dont ils nous tardent de comprendre les tenants et aboutissants ! Car oui, dans l’ombre, des magouilles sont à l'œuvre pour mettre fin à la paix en Valandis, alors que des démons déboulent de nulle part et que Glenn commence à entendre des voix façon Jeanne d’Arc. Tout semble être mis en place pour proposer un univers riche et une aventure aux nombreux rebondissements, portée par une généreuse mise en scène, une écriture tout à fait dans le ton et une réalisation pixel art de toute beauté. Sur ces trois premières heures, nous avons adoré apprendre à connaître chacun des héros (six, pour l’instant) aussi bien différents que complémentaires. Complémentaire, surtout en combat.
Un J-RPG qui n’a pas peur d’innover
Car oui, que ce serait un bon J-RPG sans un combat au tour par tour digne de ce nom ? Alors déjà, les phases d’action de Chained Echoes ont le bon ton de ne pas être aléatoires. Leur emplacement est fixe, que ce soit sur la route principale et/ou pour débloquer des voies optionnelles. Cet aspect, combiné aux nombreux dialogues et mises en scène, donne à l’ensemble une fluidité et un rythme franchement agréable - du moins dans le cadre de notre session. Qui dit pas de combat “random”, dit aussi un système de progression différent des classiques du genre… Pour cause, ici, pas d’XP ou de montée de niveaux. Pour améliorer votre team, il faut dépenser des “points de grimoire” (que l’on obtient généralement après avoir battu un boss) dans trois catégories : “compétences d’action, passive et boost de stats”. Respectivement, il s’agit d’attaques à utiliser dans le feu de l’action, des capacités secondaires (résistance au poison) et d’améliorations pour la santé, l’attaque, la défense.
L’un dans l’autre, on sent que Chained Echoes se veut plus ludique - quelque part plus accessible - que les J-RPG auxquels il rend hommage. Et ça marche très bien, surtout que pour l’instant, le jeu de Mathias Linda ne semble pas négliger la profondeur propre à tout jeu de rôle. De toute évidence, il y a ce qu’il faut en termes d’objets à équiper, de pouvoirs à débloquer - mais aussi pour ce qui est des combats. Sur ce point, une très jolie idée instaure une valeur tactique tout en simplicté : il s’agit de la “barre de synergie”. En gros, quand la jauge est dans le vert après quelques attaques, la team subit moins de dégâts, en inflige plus et surtout, n’a besoin que de la moitié de “points de technique” pour déclencher des coups spéciaux ! Si c’est le rouge qui apparaît, les adversaires vous font alors perdre plus de santé. Fort heureusement, il y a plusieurs moyens de faire remonter la barre : utiliser une capacité d’un type bien précis, changer de personnage, se défendre, utiliser un “ultra”. Dans les faits, c’est pertinent et ça marche vraiment bien. Croyez-nous, Chained Echoes cache d’autres surprises.