Originellement connue sous le nom de code « Revolution », la Wii de Nintendo est arrivée chez nous le 8 décembre 2006. Grâce à sa ludothèque variée et son concept fédérateur, la petite blanche a réuni toutes les générations. Écoulée à plus de 100 millions d’exemplaires dans le monde, elle s’est installée confortablement dans le classement des consoles les plus vendues de tous les temps et continue d’attirer de nouveaux joueurs. Disponible aujourd’hui à des prix attractifs, cette console a accueilli des jeux incroyables, mais certains demeurent encore méconnus du grand public. À l’approche des fêtes de Noël, voici une sélection de titres (hors WiiWare) qui pourraient vous donner envie de ressortir la Wii, voire d’en offrir une.
Sommaire
- ENDLESS OCEAN
- THE LAST STORY
- ZACK & WIKI : LE TRÉSOR DE BARBAROS
- A BOY AND HIS BLOB
- MERCURY MELTDOWN REVOLUTION
- SONIC AND THE SECRET RINGS
- MURAMASA : THE DEMON BLADE
- ELEDEES
- ANOTHER CODE : R - LES PORTES DE LA MÉMOIRE
- SAKURA WARS : SO LONG, MY LOVE
ENDLESS OCEAN
Difficile de ne pas se laisser emporter par la voix majestueuse de la chanteuse néo-zélandaise Hayley Dee Westenra et les compositions d’Ayako Saso. Dès son écran-titre, Endless Ocean nous immerge dans la beauté des profondeurs sous-marines. Singulier à plus d’un titre, il fait partie de ces œuvres, à l’image des Ecco the Dolphin et autres Abzû, qui ne peuvent laisser insensible. Surtout à l’heure où le climat est plus que jamais au cœur des préoccupations. Développé par le studio Arika, Endless Ocean n’a pas la même aura que certains jeux de la ludothèque Wii, mais il apporte une expérience nouvelle : celle d’un plongeur explorant les eaux du Pacifique Sud. Relaxant comme jamais, cette œuvre rappelle l’expérience époustouflante de Nausicaa à Boulogne-sur-Mer, au moment de contempler le monde du silence à travers sa gigantesque paroi de verre. Bien pensé, Endless Ocean offre un panel intéressant de missions diverses (photographie, guide de plongée, exploration de la faune et flore…) et s’appuie sur un concept qui en fait plus qu’un « simple » jeu. Apaisant et différents, et sans doute l’un des plus beaux titres de la console. On peut même y intégrer ses propres MP3 ! Et si vous aimez, Endless Ocean 2 : Aventuriers des Fonds Marins vous offrira un voyage encore plus intense (et compatible avec une manette classique) !
THE LAST STORY
Comment ne pas succomber à l’appel de Hironobu Sakaguchi et Nobuo Uematsu ? Maître dans l’art de transmettre des émotions, le duo signe un superbe jeu avec The Last Story. Répondant aux codes habituels du JRPG, ce titre était initialement une exclusivité japonaise. Apprenant cela, des fans du genre ont lancé une opération, intitulée Rainfall, afin de pousser Nintendo à revoir son jugement. Cette action a porté ces fruits, au point où The Last Story a été, par la suite, accompagné d’un certain Pandora's Tower. Et après avoir terminé ce jeu, on devine pourquoi son absence en Occident aurait été une erreur. En dépit de faiblesses techniques évidentes et d’un démarrage un peu long, cette aventure prend aux trippes grâce à des personnages charismatiques, une multitude de lieux à visiter et une direction artistique très réussie. Fort d’un gameplay ultra-efficace (à la fois assez libre et tactique), The Last Story est un jeu accessible qui mérite vraiment qu’on s’y attarde. Et cette musique, cette musique…
ZACK & WIKI : LE TRÉSOR DE BARBAROS
Chapeauté par Capcom, Zack & Wiki : Le Trésor de Barbaros revient régulièrement dans la liste des meilleurs jeux de la Wii. Et pourtant, à moins de parler avec de vrais connaisseurs de la machine, il est très peu connu du public lambda. On peut trouver plusieurs raisons à cela (timing de sortie, nom ou genre de jeu), mais sachez qu’il ne faut pas passer à côté de cette pépite ! Dans cette aventure à énigmes, on suit le bien-nommé Zack et son petit singe Wiki. Le duo s’est lancé le défi de ressusciter le pirate Barbaros pour que ce dernier livre enfin l’emplacement de l’île au trésor. Avides d’ornements prestigieux et de diamants scintillants, nos joyeux drilles vont tâter, ou plutôt le joueur, de la Wiimote pour se déplacer dans une foule d’endroits en interagissant avec la caméra et les objets. Zack & Wiki : Le Trésor de Barbaros a ainsi cette force de nous transporter dans un point & click revisité ingénieux et original. Avec sa direction artistique chiadée, son ambiance immersive et son humour pinçant, le jeu de Capcom est absolument à essayer. Incontournable auprès de la majorité des collectionneurs, il demeure encore trop méconnu des possesseurs de la machine. Totalement incompréhensible que ce soft ne soit resté qu’un one-shot, il aurait toute sa place sur Switch.
A BOY AND HIS BLOB
On vous l’accorde, ce jeu n’est pas facile à trouver. Bien que disponible au format PAL, il n’est sorti qu’en Grande-Bretagne et demeure, pour beaucoup, une œuvre totalement méconnue. Hérité de la ludothèque NES, il s’agit d’un remaster de grande qualité. Dans ce jeu de plate-forme 2D, le petit garçon que l’on incarne doit s’entraider de son ami. Sa particularité ? Blob est capable de se métamorphoser en une foule d’objets à même de faire progresser son acolyte. Échelle, enclume, parachute, canon… rien n’arrête la petite créature ! Boy est en effet son seul espoir ! Son pays lointain, Blobolonia, est sous le joug d’un despote et il n’y a que ce petit bonhomme pour arrêter l’affreux. Mignon et bien pensé, A Boy and his Blob affiche des graphismes dignes d’un film d’animation et s’accompagne d’une bande-son superbe. Bien moins punitif que l’original, il répond aux codes modernes et repose sur une difficulté exponentielle très bien dosée. Les amateurs de challenge peuvent même se mettre en quête de coffres cachés dans chaque zone. On peut le trouver à des prix corrects sur la toile, mais il y a encore mieux ! A Boy and his Blob est sorti sur de multiples supports et il est disponible sur Nintendo Switch au tarif de 14,99 euros sur le Nintendo eShop.
MERCURY MELTDOWN REVOLUTION
Également sorti sur PSP et PlayStation, Mercury Meltdown (ici, Revolution) est un jeu de réflexion redoutablement addictif. Suite d’Archer Maclean's Mercury, il repose sur un principe très simple. Le but est d’incliner un plateau pour faire coulisser une goutte de mercure jusqu’à la ligne d’arrivée. Mais à la différence d’une œuvre comme Tama sur Saturn et PlayStation, il ne s’agit pas d’une bille, mais d’un liquide pouvant se scinder en plusieurs gouttes ! Le joueur doit ainsi résoudre des énigmes de couleur (en faisant passer les gouttes sur des projecteurs de peinture) afin de progresser dans les différents laboratoires. Le principe, excellent, est accompagnée dans cette version par un mode Playground qui intègre de nouvelles mécaniques jouant sur la température (chaud, froid, solide). Le graphisme en cel-shading donne un look très accrocheur au jeu et l’ambiance musicale est vraiment sympa pour se plonger dans des tableaux toujours plus tarabiscotés. Et pour couronner le tout, le contenu est agrémenté de cinq mini-jeux accessibles en solo et multi. Si vous aimez les jeux de réflexion et les casse-têtes, ce titre est pour vous !
SONIC AND THE SECRET RINGS
Si Sonic Frontiers tente de renouveler l’univers du hérisson, il est parfois bon de se rappeler que SEGA a fait de sacrés paris lors de la génération Wii. On passera rapidement sur le très controversé Sonic et le Chevalier Noir pour nous pencher sur le cas de Sonic and the Secret Rings. Paru en 2007 pour le 15ème anniversaire du personnage, c’est vraiment une aventure très atypique ! Dans un univers emprunté à celui des Mille et une Nuits, la mascotte bleue traverse de niveaux en étant « téléguidée sur des rails » et le joueur doit interagir avec les éléments en inclinant la Wiimote horizontalement (vers l’avant, gauche, droite…) et en appuyant sur les boutons pour sauter et freiner. Le but est de récupérer les anneaux tout en dégommant les ennemis en chemin. La Wii a connu plusieurs épisodes de Sonic, mais celui-ci est probablement le plus exotique et il est moins connu que les itérations les plus canoniques du hérisson. Il distille une ambiance assez unique et affiche des graphismes colorés et parfois très cools (comme le passage avec les dinosaures). Les objectifs varient d’un niveau à un autre (récupérer des œufs, terminer le niveau, obtenir un certain nombre d’anneaux…) et il y a même plusieurs boss à vaincre. Par ailleurs, pour s’amuser à plusieurs, il y a une quarantaine de mini-jeux pensés pour la console. Vraiment un Sonic sympathique !
MURAMASA : THE DEMON BLADE
Développé par Vanillaware, Muramasa : The Demon Blade est un petit bijou dans son genre. Action-RPG se déroulant dans un Japon féodal (ère Genroku), le titre met en scène un ninja amnésique du nom de Kisuke et une femme nommée Momohime. D’une beauté à exploser la rétine, l’œuvre reprend les mêmes recettes qu’Odin Sphere ou Princess Crown. On évolue dans des tableaux fixes en participant à des combats frénétiques dans des environnements empreints de mythologie japonaise. Chaque détail, chaque effet, chaque mouvement est d’une précision incroyable ! La direction artistique, inspirée des estampes nippones, rappelle des jeux comme Okami et le gameplay, aérien et accessible, fait qu’il est quasiment impossible de lâcher la manette. On s’éclate à progresser dans des décors fabuleux en se frottant aux diverses créatures folkloriques, le tout sur une musique du génial Hitoshi Sakimoto (Vagrant Story, Final Fantasy XII…). Bien que le titre se termine assez rapidement (8 à 10 heures), il laisse une sensation unique, celle qui nous fait dire que Muramasa est un indispensable de la ludothèque Wii. À l’époque, de nombreux joueurs ont ressorti leur console qui croupissait dans un placard. Une petite merveille à découvrir et redécouvrir.
ELEDEES
Mésestimé et très peu connu, Eledees (Elebits aux États-Unis) est un jeu en vue subjective. On campe un jeune garçon qui ne supporte pas le délaissement de ses parents, des scientifiques obnubilés par les Eledees. Ces créatures sont un peu comme les cris d’enfants dans Monstres & Compagnie, c’est-à-dire des générateurs électriques pouvant faire fonctionner tous les objets d’une maison. Le contexte ? Un orage éclate et provoque une immense coupure de courant dans toute la ville ! Profitant de l’occasion, le gamin décide de se jouer de la pénombre en capturant tous les Eledees, ces satanées bestioles qui accaparent l’attention de ses parents. Très original dans son concept, Eledees se déroule au départ dans le même type d’environnement que Toy Commander sur Dreamcast. On évolue dans les différentes pièces de la maison en utilisant le curseur à l’écran pour capturer les Eledees avant d’arpenter les rues pour poursuivre cette mission. Même si le principe est répétitif (il y a un temps limité, tout ça, tout ça), Eledees apporte de la fraîcheur et il a vraiment une patte rigolote.
ANOTHER CODE : R - LES PORTES DE LA MÉMOIRE
Réalisé par le studio CING, à l’origine des Another Code : Memoires Doubles et Hotel Dusk : Room 215 sur Nintendo DS, cet épisode Wii s’intéresse à l’adolescence d’Ashley. Désormais âgée de 16 ans (soit deux ans après le premier Another Code), elle est amenée à rejoindre un camping sur proposition de son père. Sans dévoiler quoi que ce soit de l’intrigue, sachez que ce dernier n’a pas été un papa modèle et qu’elle a la ferme intention de s’expliquer sur cette longue absence. Évidemment, une fois sur place, les choses ne se déroulent pas comme prévu et Ashley va aller de mystère en mystère. Jeu à énigmes jouant sur la relation entre les protagonistes, Another Code : R - Les Portes de la Mémoire est la transposition réussie d’un ouvrage qui aurait pu sortir dans les librairies. En menant l’enquête, on plonge dans les problèmes de l’adolescence et on progresse dans des environnements à la direction artistique charmante. L’ambiance, discrète, est convaincante et l’ensemble ravira toutes celles et ceux qui cherchent, à l’image de cette sélection, des œuvres différentes, plus intimistes. Sous ces airs de point & click conventionnel, Another Code R est un jeu au potentiel émotionnel puissant qui mérite sa place dans votre ludothèque.
SAKURA WARS : SO LONG, MY LOVE
Pour terminer cette petite sélection, votre serviteur a opté pour le cinquième épisode de la série Sakura Taisen. Bien qu’en anglais, Sakura Wars : So Long, My Love est l’un des seuls représentants du genre sur Wii. Mêlant RPG tactique et simulation de drague (dating sim), ce titre prend pour cadre un New York alternatif au début du XXème siècle. Des forces démoniaques terrorisent la population et de jeunes demoiselles capables de contrôler des méchas luttent contre ce fléau. Totalement nippon dans l’esprit, le jeu alterne les phases de combat et d’exploration avec de longues phases de dialogues. S’il n’échappe pas aux stéréotypes habituels, Sakura, So Long, My Love est une œuvre atypique et accrocheuse qui rappelle les volets sortis sur Saturn et Dreamcast. Moins fédérateur que ses prédécesseurs, il a pour lui une ambiance excellente, une réalisation soignée et des situations assez variées. Les puristes regretteront l’absence de voix japonaises, mais le doublage anglais s’en sort correctement. Encore une fois, il s’agit d’un jeu très différent de ce qu’on peut voir généralement sur la machine et lui donner sa chance peut être une belle surprise.
Ils peuvent être ajoutés à cette liste : Fragile Dreams : Farewell Ruins of the Moon, Pandora's Tower, Trauma Team, MadWorld, Sin and Punishment : Successor of the Skies, Tatsunoko vs. Capcom : Ultimate All-Stars, Nights : Journey Of Dreams…