Pris la main dans le sac, ou plutôt en direct sur les réseaux sociaux. Faisant suite à une réclamation des députés de la majorité présidentielle, deux députés de LFI ont précipité la chute de la plateforme Twitch au sein de l’Assemblée nationale. Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que la plus haute instance de l’Assemblée nationale prenne une telle décision ?
Des Live Twitch qui ne passent pas auprès de la majorité
Depuis ce mercredi 7 décembre, les députés ont désormais l’interdiction d’utiliser de quelque manière qu’il soit « tout outil de communication avec l’extérieur depuis l’hémicycle ».
Cette décision du Bureau de l’Assemblée nationale était attendue après une plainte des députés de la majorité présidentielle et qui visait à préciser les règles de l’article 9 de l’Instruction générale du Bureau de la manière suivante :
Le Bureau a confirmé que les dispositions de l’article 9 de l’Instruction générale du Bureau, qui interdisent aux députés de téléphoner à l’intérieur de l’hémicycle, s’appliquent aussi à l’emploi de tout outil de communication avec l’extérieur depuis l’hémicycle, en particulier aux plates-formes retransmettant le flux vidéo ou audio des débats.
Les mis en cause étaient deux députés de la LFI, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis, après que ce dernier eut retransmis en direct sur sa chaîne Twitch des séances de l’Assemblée et en particulier celle sur la loi d’orientation de politique du ministère de l’Intérieur (LOPMI) en novembre dernier. Rappelés à l’ordre à plusieurs reprises, les deux députés LFI se réfugiaient derrière le précédent règlement qui stipulait uniquement « l’interdiction de téléphoner » au sein de l’hémicycle.
Twitch utilisé comme « exercice d’éducation civique » par ces députés LFI
Pour justifier ses diffusions en direct, ou Live Twitch, Ugo Bernalicis se défendait alors de la manière suivante :
C’est un exercice d’éducation civique qui permet à des gens de s’intéresser à ce qui se passe à l’Assemblée nationale, d’avoir des explications en direct et de se sentir partie prenante des débats. L’avenir nous dira si la partie est terminée ou non.
L'avenir nous dira si la partie est terminée ou non 🙃
— Ugo Bernalicis φ (@Ugobernalicis) December 7, 2022
Ce n’est pas la première fois qu’on entend parler d’Ugo Bernacilis et de sa chaîne Twitch, souvenez-vous, en juin 2021, celui-ci avait défié un député LREM, Denis Masséglia, sur League of Legends.
"On règle pas ça avec des gifles mais avec un bon vieux League of Legends !" 🎮
— Ugo Bernalicis φ (@Ugobernalicis) June 10, 2021
📆 Rendez-vous le 14 juin à 20h sur https://t.co/dPqeBSO7mp pour un showmatch politique d'anthologie !#PoliKick pic.twitter.com/8HlIISn07v
Bien décidés à continuer de faire valoir leur droit à l’information, les deux compères pourraient finalement continuer leur activité depuis leurs bureaux… au sein de l’Assemblée nationale. C’est en tout cas ce qu’a déjà annoncé Antoine Léaument qui a d’ores et déjà installé un studio Twitch dans son bureau.
C’est dommage, on ne dérangeait vraiment pas la séance et on ouvrait l’Assemblée à d’autres gens. Je pense que cette décision relève surtout de la jalousie.