L’ADN et son analyse permettent de révéler bien des choses. Et alors que la plus ancienne trace trouvée par l’Homme datait de 1,2 millions d’années, un nouvel échantillon arrive pour tout changer. Tout se passe au Groenland.
De l’ADN datant de millions d’années découvert par des scientifiques
Plusieurs éléments peuvent être utilisés par les scientifiques et les archéologues afin de mieux comprendre le monde tel qu’il était autrefois. Les fossiles permettent de conserver dans un état exploitable des des vestiges d’animaux. Les os peuvent aussi être retrouvés en excellent état, et ce pendant des dizaines de millions d’années. C'est le cas pour tous les restes de dinosaures découverts par l’Homme, alors même qu’il ont disparu il y a environ 65 millions d’années.
En revanche, ce qui est bien plus compliqué à trouver, c’est de l’ADN. Présent dans toutes les cellules, il abrite des informations cruciales qui peuvent révéler des tonnes de détails. Jusqu’à présent, le plus vieil échantillon d’ADN jamais trouvé datait de 1,2 millions d’années. Il provenait d’un mammut (mastodon) localisé dans le sol de la mer de Scotia, située dans l’océan Atlantique Sud.
Mais ce record, c’est littéralement de l’histoire ancienne car des scientifiques viennent d’exploser ce chiffre : une trace d’ADN datant de 2 millions d’années vient d’être découverte au Groenland. Ce pays appartenant au Royaume du Danemark est aujourd’hui recouvert en grande partie de glace. L’Acide Désoxyribonucléique se trouvait tout au nord du territoire, dans la Terre de Peary. Entre -10 000 et -100 000 ans, a eu lieu la dernière période glaciaire, qui s’est occupée de conserver une couche de 100 mètres d’épaisseur composée de sédiments.
C’est dans ces sédiments beaucoup plus anciens composés d'argile et de quartz que se cachaient des restes de rennes, d’oies et divers rongeurs, mais aussi des végétaux avec de l’ADN de bouleau.
Les biologistes de l’université de Copenhague sont fiers de leur trouvaille :
Ces anciens échantillons ont été retrouvés profondément enfouis dans des sédiments qui s'étaient accumulés pendant plus de 20 000 ans. Le sédiment a été préservé dans la glace ou le pergélisol et, surtout, n'a pas été dérangé par l'homme pendant deux millions d'années. [...] Cette étude ouvre la porte vers un passé presque perdu.
Les conditions froides et sèches sont idéales pour maintenir l’ADN dans son état. Et d’après les informations retrouvées à l’intérieur, le climat, la faune et la flore n’avaient rien à voir il y a deux millions d’années.
Une découverte scientifique qui change notre vision du Groenland
Aujourd’hui, le Groenland, c’est froid et recouvert de glace. Seulement quelques peuples y résident proches des littoraux. Mais il y a deux millions d’années, durant l’ère du Pléistocène, la région de Terre de Peary, au nord, n’était pas comme on le connaît. L’été tournait autour de 10 degrés, et l’hiver -17 degrés, des chiffres supérieurs de 11 à 19 degrés par rapport à aujourd’hui.
Les éléments de l’ADN retrouvés dans les sédiments ont permis de comprendre que l’écosystème de la région était beaucoup plus élaboré, comparé aux informations précédemment trouvées. Des forêts boréales, ces forêts apparaissant dans les zones très au nord, foisonnaient : “5 fois plus de plantes que les études précédentes”. Même chose pour les animaux, plus nombreux et diversifiés.
Cet événement réjouit la communauté scientifique, car elle prouve que des échantillons comme celui-ci peuvent être trouvés dans des sédiments d’argile conservés au sec, même dans des zones non-glaciaires comme l’Afrique. De quoi donner un nouveau terrain de jeu aux experts du passé.