La guerre de la communication continue de faire rage dans le cadre du rachat d'Activision Blizzard par Microsoft. Chacun défend ses positions, tente des choses, et communique très régulièrement afin de faire pencher les régulateurs de leur côté. Nouvel épisode aujourd'hui, avec des déclarations qui impliquent soudainement Nintendo.
Rachat d'Activision Blizzard : la bataille de la communication se poursuit
Plus tôt cette semaine, Brad Smith, président de Microsoft, a publié dans le Washington Post un édito dans lequel il compare Sony PlayStation à un vidéo-club à l'ère de Netflix. Une pique envoyée de manière calculée, et qui s'ajoute aux nombreuses déclarations faites au cours des derniers mois. Sony pousse pour que les régulateurs (la FTC, la CMA ou la Commission Européenne) considèrent l'action de rachat dangereuse pour la santé de la concurrence, et Microsoft assure être prêt à faire des concessions tout en rappelant dès que possible que Sony est le leader du marché.
Au centre on trouve les jeux mobiles et essentiellement Candy Crush, mane financière du groupe Activision Blizzard King (ABK), mais surtout Call of Duty. La licence, dont le dernier épisode à généré 1 milliard de dollars en 10 jours, fait office d'argument massue pour Sony PlayStation. Pour la firme japonaise, il n'est pas envisageable qu'un constructeur ait le contrôle total d'une licence aussi importante. Autrement dit, Sony pense que Microsoft va transformer Call of Duty en licenc exclusive, et que cela portera préjudice aux consommateurs.
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Des arguments entendus par la Commission Européenne et la CMA au Royaume-Uni, qui ont lancé des enquêtes approfondies. De son côté, la FTC (USA) est divisée sur la question et la tendance serait plutôt à une approbation du rachat. Quoi qu'il en soit, Microsoft a réfuté l'idée de rendre Call of Duty exclusif, expliquant qu'il s'agirait d'un non-sens commercial. Phil Spencer s'est même dit prêt à signer un accord permanant, et Microsoft a officiellement proposé un contrat garantissant sur 10 ans la sortie des jeux Call of Duty sur les autres supports.
Microsoft annonce des accords avec Nintendo et Valve, un coup de maître ?
C'est dans la continuité de cette intention que Phil Spencer a, sur Twitter, annoncé la signature de deux accords, qui prendront effet quand le rachat sera validé, s'il est validé. Le premier accord concerne directement Nintendo, qui a déjà eu à disposition des jeux Call of Duty, le dernier étant Call of Duty : Ghosts en 2013 sur WiiU. On ne s'attendait pas à voir le constructeur japonais impliqué dans la bataille, mais Phil Spencer affirme avoir signé un accord de 10 ans pour sortir Call of Duty sur les consoles Nintendo.
I'm also pleased to confirm that Microsoft has committed to continue to offer Call of Duty on @Steam simultaneously to Xbox after we have closed the merger with Activision Blizzard King. @ATVI_AB @ValveSoftware
— Phil Spencer (@XboxP3) December 7, 2022
Microsoft a conclu un engagement de 10 ans pour sortir Call of Duty chez Nintendo suite à la fusion de Microsoft et Activision Blizzard King. Microsoft s'engage à offrir davantage de jeux à un plus grand nombre de personnes, quelle que soit la façon dont elles choisissent de jouer.
Je suis également ravi de confirmer que Microsoft s'est engagé à continuer à proposer Call of Duty sur @Steam simultanément sur Xbox après la clôture de la fusion avec Activision Blizzard King.
Il n'est pas question de simultanéité des sorties ni même de proposer les mêmes jeux que sur les autres supports, mais l'idée est évidemment de montrer que Call of Duty ne sera PAS une exclusivité Xbox. Le second accord concerne de son côté Steam. Microsoft se serait en effet engagé à poursuivre la publication des jeux Call of Duty sur la plateforme de Valve à la même date que sur les autres plateformes. En annonçant publiquement ces accords, Microsoft prend les devant et cherche à rendre invalide la crainte de Sony de voir Call of Duty devenir une exclusivité. En marge de ces annonces, Brad Smith en a remis une couche, déclarant :
Quand il le souhaite, si Sony veut s’asseoir et parler, nous serons heureux de conclure également un contrat de 10 ans pour PlayStation.
Si le rachat est validé, ces accords entreront en vigueur. Microsoft s'offre donc un argument de poids vis-à-vis des régulateurs, tout en s'assurant des rentrées d'argent supplémentaires. De cette façon, le constructeur américain déconstruit l'un des principaux arguments de Sony, qui se retrouve avec la balle dans son camp. Pour l'heure, Sony PlayStation n'a pas encore réagi à ces annonces, mais pourrait répliquer en expliquant qu'en l'état, ces accords ne valent rien puisqu'Activision Blizzard King n'appartient toujours pas à Microsoft.
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