Invité à passer un peu de temps avec Lex Fridman pour l’émission Lex Fridman Podcast, Todd Howard, connu pour être un des créateurs de séries très appréciées telles The Elder Scrolls, s’est laissé aller à quelques indiscrétions à propos des futurs jeux Bethesda/Xbox. Si vous n’en pouvez plus d’attendre des informations sur le très énigmatique Indiana Jones et l’ambitieux Starfield, cet article devrait vous apporter votre dose de bonnes nouvelles quotidiennes.
Sommaire
- Starfield : d’Elon Musk à la “magnifique désolation”
- The Elder Scrolls 6 : l’obligation de bien faire
- Indiana Jones : les aventures du jeune Todd Howard
Starfield : d’Elon Musk à la “magnifique désolation”
Todd Howard rappelle tout d’abord le désir profond de Bethesda de créer un jeu où il est possible de visiter l’espace. Le créateur a lui-même toujours été titillé par cette idée, lui qui a commencé à développer un RPG se déroulant dans notre galaxie intitulé “Voyager” sur Apple II, projet qui ne sera jamais terminé. Grand fan de SunDog mais aussi de Star Control II, des softs se déroulant au-delà de notre couche atmosphérique, Todd Howard s’est dit en 2016 que les planètes étaient alignées pour concevoir Starfield. Jusqu’à présent, le studio s’est contenté de développer des RPG se déroulant sur une seule et même planète. Avec Starfield, la promesse est de permettre au joueur d’en visiter des centaines. Bethesda a donc planché sur un système permettant de générer ces univers de manière “raisonnable”, c’est-à-dire sans que l’on ait l’impression de se retrouver devant du fractal. Le groupe a travaillé sur un outil se servant de tuiles de paysages fabriqués à la main pour composer des environnements réalistes divers et variés. S’est alors posée une question de game design : est-ce que les joueurs ont vraiment envie de visiter des planètes potentiellement vides, comme il en existe dans la galaxie ? Todd Howard a décidé de laisser le joueur récupérer des ressources même sur des astres désolés, trouvant qu’il y a de la beauté à avoir l’impression d’être le premier Homme à bâtir un avant-poste sur une planète inconnue. Après tout, comme le rappelle le célèbre créateur, Buzz Aldrin évoquait une “magnifique désolation” en faisant ses premiers pas sur la lune.
L’autre problématique de game design qui a émergé durant le développement est celle de trouver le bon équilibre entre simulation et amusement. Sur ce point, Todd Howard a souhaité être clair : Starfield n’est pas une simulation hardcore de survie dans l’espace, mais il a des systèmes que le joueur doit apprendre pouvant être un minimum contraignant, comme la bonne construction des vaisseaux ou encore les différents paramètres environnementaux à dompter que sont le gaz, la température ou encore le niveau de toxicité des mondes à explorer. Bien que des robots soient présents, ces derniers sont décrits comme utilitaires, servant à soulager le travail des humains. Enfin, Todd Howard a révélé avoir parlé de Starfield à Elon Musk après avoir fait une visite chez SpaceX où il a vu beaucoup de choses impressionnantes et inspirantes. Il répète son admiration pour toutes ces personnes qui repoussent les règles de la physique, et se dit toujours impressionné quand il voit des fuselages et des navettes au musée de l’air et de l’espace.
The Elder Scrolls 6 : l’obligation de bien faire
Contrairement à Starfield qui est une nouvelle licence, la série The Elder Scrolls existe depuis 1994. Cela fait maintenant 11 ans que le dernier épisode de la saga est sorti avec Skyrim. Bethesda sait que les attentes autour de The Elder Scrolls VI sont grandes, très grandes. Malgré l’officialisation du jeu à l’E3 2018, peu de détails ont filtré. La longévité de Skyrim, jeu qui continue de sortir des versions “définitives” dix ans après sa sortie initiale, oblige Todd Howard et ses équipes à penser un titre qui se jouera pendant une, voire deux décennies. Bien sûr, il y aura toujours les mods de la communauté pour transformer Elder Scrolls 6 en un vaste terrain d’expérimentations. Bethesda a d’ailleurs recruté des moddeurs afin que ces derniers deviennent des professionnels aidant à bâtir l’avenir de la saga.
Pour le moment, nous savons que des musiques ont déjà été enregistrées, mais le stade de développement du futur Elder Scrolls semble peu avancé. Todd Howard a rappelé l’importance de l’interface et surtout du système de compétences, ainsi que le rôle de l’intelligence artificielle : cette dernière doit donner au joueur le sentiment d’avoir des comportements intelligents alors qu’elle n’est là que pour se laisser tuer. Selon les quelques indices laissés par Microsoft (glanés dans les documents destinés aux régulateurs dans le projet de rachat d’Activision), The Elder Scrolls 6 pourrait être une exclusivité Xbox. Durant le podcast, Todd Howard a d’ailleurs rappelé le long historique entre les Elder Scrolls et la Xbox.
Indiana Jones : les aventures du jeune Todd Howard
Ce qui est intéressant dans le fait de développer un jeu Indiana Jones, selon Todd Howard, c’est que tout repose sur le personnage plutôt que sur l’univers, ce qui n’est pas habituel dans un jeu Bethesda. Le papa des Elder Scrolls précise que Les Aventuriers de l'Arche Perdue est son film préféré de tous les temps, et qu’il a toujours rêvé travailler sur cette franchise. C’est dans l’idée de proposer un jeu Indiana Jones qu’il renconte les gens de LucasArts en 2009. Le concept présenté plaît à l’éditeur qui aimerait aller plus loin avec Bethesda, malheureusement, l’accord tombe à l’eau pour des raisons de droits de publication. Avec le recul, Todd Howard ne regrette rien puisqu’il avoue ne pas avoir la bonne équipe, à ce moment-là, pour lancer le projet qu’il avait imaginé.
Une décennie plus tard, il rencontre de nouveau les gens de chez Lucas, désormais absorbés par Disney. Le groupe a maintenant l’habitude de faire des collaborations avec des partenaires extérieurs. Le papa de Fallout 3 discute de nouveau de cet ancien projet et les gens de Lucas se disent intéressés. Cette fois-ci, le deal ne s’écroule pas. Le bébé est confié à Machine Games qui est “le partenaire idéal” d’après Howard. “Ils font juste un travail incroyable avec ce jeu. Si vous aimez Indiana Jones, c’est une lettre d’amour au personnage” juge le développeur. À propos du style du jeu, la description faite est intrigante. “C’est un mix unique, ce n’est pas qu’une chose, intentionnellement. Les gens de Machine Games ont voulu faire quelque chose d’unique”. Il faudra encore attendre un petit peu avant de savoir ce que cette création a de si exceptionnelle.