Fort d’un succès stratosphérique et devenue incontournable auprès des joueurs, la saga GTA fête son 25ème anniversaire. Pour l’occasion, des développeurs du tout premier épisode ont pu s’exprimer sur leur expérience et l’un d’entre eux, Colin McDonald, s’est laissé aller à des révélations étonnantes.
Pour comprendre d’où vient Grand Theft Auto, il faut remonter à ses origines. Dave Jones, un passionné d’informatique a cédé aux sirènes de l’Amiga pendant que tous ses potes se débattaient avec la technologie vieillissante du ZX Spectrum. Il a créé le jeu Menace avec son acolyte Tony Smith et obtenu le soutien d’un éditeur en pleine ascension : Psygnosis. À l'époque, Jones décide alors de monter son propre studio et choisit l’appelation DMA Design, un terme qu’il a vu dans un manuel de programmation. La suite ? En 1988, l’entreprise séduit le monde entier avec l’excellent Lemmings et se fait remarquer avec le jeu Unirally, un titre à la technique qui va donner des sueurs froides à Rare – qui développe en parallèle Donkey Kong Country.
À l’époque, l’une des majors de l’industrie musicale, BMG Entertainment, donne naissance à sa division multimédia : BMG Interactive. En 1995, Dave Jones débarque chez BMG et propose un concept qu’il est en train de mettre en place : Race’n ' Chase, un jeu de course multijoueur, fun, défoulant et surtout porté par un ton graphique inédit. Dans ce titre en préparation, le joueur – qui incarne un policier – peut piloter des voitures, des camions, des bateaux ou encore des hélicoptères et l’action se déroule dans trois villes. Le prototype-maison est impressionnant (en 3D) et Jones n’a aucun mal à convaincre ses interlocuteurs.
Mais Race’n Chase n’aboutira jamais, la faute à un gameplay peu intéressant. C’est alors que l’intéressé a une idée géniale :
Mais bien sûr ! Pourquoi ne pas tout simplement contrôler les voleurs ?
Vous l’aurez compris, l’idée va faire son bonhomme de chemin et Race’n Chase va peu à peu devenir Grand Theft Auto en perdant sa composante multijoueur. Pour autant, ne croyez pas que le développement a été de tout repos.
GTA, une galère pour un succès improbable !
Si le concept de GTA était compris de tous, le développement a été très complexe. Colin McDonald révèle ainsi :
Au milieu du développement, une enquête interne a été menée auprès des employés pour savoir lequel des sept jeux sur lesquels ils travaillaient aurait le plus de succès et lequel en aurait le moins. Celui qui a été sélectionné comme étant le plus susceptible à se ramasser était Grand Theft Auto.
Celui qui deviendra producteur de Grand Theft Auto 2 poursuit :
C’est parce qu’au milieu du développement, la direction du jeu n’était pas claire. Il était également assez bugué – vous ne pouviez pas y jouer plus de quelques minutes sans qu’il ne plante. Donc, sur la base même du jeu, nous n’avions pas une grande confiance.
Avant de devenir le jeu défrayant la chronique, GTA est ainsi passé par tous les états et le titre était loin d’avoir les faveurs de la direction. Après deux épisodes en 2D (sans oublier ses extensions), la série est passée à la 3D pour le résultat que l’on connaît. Colin McDonald, qui est devenu rédacteur en chef de Channel 4 en Angleterre, précise tout de même que l’atmosphère à DMA Design était bonne, mais que tout le monde était content d’être débarrassé du jeu une fois celui-ci terminé.
Pour poursuivre la lecture : GTA III : Les coulisses du jeu qui a propulsé Rockstar sur le toit du monde