Pour l’aider à faire régner l’ordre dans les rues de San Francisco, la police locale a demandé l’autorisation de déployer des « robots policiers » dans certaines situations. Cela veut-il dire que Robocop pourrait s’inviter dans la danse ? Pas tout à fait : on vous explique pourquoi.
Le mythe du robot-policier a la dent dure dans l’univers de la science-fiction, qu’il s’agit du fameux Robocop « 50% homme, 50% machine, 100% flic », de Briareos Hecatonchires dans le manga Appleseed ou encore du T-1000 de Terminator 2 (pas vraiment un policier, mais tout de même), il est possible d’obtenir assez facilement une petite liste de têtes connues. Dans la vraie vie, c’est une autre histoire, et on ne va pas s’en plaindre.
Mais cela n’empêche pas certaines forces de l’ordre de voir en l’arrivée d’un robot-policier dans leurs rangs un bon présage. La police de San Francisco a, ainsi, demandé l’autorisation d’accueillir dans ses rangs un coéquipier de ce type, avec une idée bien précise en tête.
Un robot-police à San Francisco ? Ce n’est pas ce que vous croyez
Il ne faut cependant pas imaginer un cyborg capable de dégainer plus vite que son ombre, puisque le modèle susceptible d’être utilisé par la police de San Francisco tiendrait plus du drone télécommandé que de Robocop. Selon la requête, publiée en début d’année, « les robots ne seraient utilisés comme option de force létale que lorsque la vie des agents des forces de l’ordre serait en danger de mort imminent, et que cette stratégie l’emporterait sur toute option pour le SFPD ».
Le San Francisco Police Department précise qu’un robot de ce genre ne serait piloté à distance que par un policier habilité à le faire, après avoir suivi une formation spécifique. Il faut, ensuite, préciser que la police possède déjà des robots d’assistance, par exemple dédiés au désamorçage d’engins explosifs ou encore aux enquêtes sur des « matières dangereuses ». Mais les robots tueurs ne sont pas encore d’actualité.
Une demande de la police qui pourrait bien être rejetée
Si cette proposition, pourtant déposée en janvier 2022, fait actuellement parler d’elle, c’est parce que les législateurs doivent la voter le 29 novembre prochain. Selon plusieurs observateurs américains, il y a de très fortes chances qu’elle soit rejetée. Pourquoi ? Tout d’abord parce que la ville d’Oakland, située elle aussi dans la baie de San Francisco, a fait une demande similaire qui n’a pas abouti.
Ensuite, parce que certaines villes américaines ont déjà tenté d’inviter des robots dans la police, et que cela s’est mal passé : à New York, un « chien robot policier » développé par Boston Dynamics a été expérimenté entre 2020 et 2021. Nommé Digidog, ce robot, non armé, a été mal perçu par la population : les observateurs ont craint qu’il soit utilisé de manière abusive par les autorités. Le NYPD a rapidement décidé d’annuler son contrat avec l’entreprise de robotique.
A Los Angeles, des robots patrouilleurs ont également été expérimentés par la police locale dès 2019. Mais le Knightscope K5, surnommé P RoboCop, a assez rapidement eu mauvaise presse, en particulier lorsque l'un des modèles a ignoré la détresse d'une femme cherchant à alerter les secours dans la rue. De quoi remettre rapidement en question l'intérêt d'une telle machine, dont la mission se limite à surveiller les environs, et rien de plus.
En bref, l’Amérique ne semble pas encore prête à disposer de son propre Robocop, et c’est probablement une bonne chose. Il va tout de même falloir attendre encore quelques jours pour savoir si la demande du SFPD sera rejetée ou non.