L’hydrogène est probablement le carburant du futur pour les véhicules, mais il comporte un défaut majeur : la complexité de son stockage. Des chercheurs allemands ont peut-être trouvé une méthode assez incongrue pour pallier ce problème : du dentifrice, ou presque.
L’hydrogène, un cadeau empoisonné
Si l’on se coltine le pétrole depuis des dizaines d’années dans nos véhicules du quotidien (voitures, camions, scooters), c’est entre autres grâce à sa grande quantité présente sur Terre, mais également la simplicité avec laquelle on peut stocker cette matière. Les pertes sont minimes, mais il y a un léger souci : cela pollue énormément et les réserves commencent sérieusement à se réduire. Ce n’est donc pas une solution viable sur le long terme.
Avec des pionniers comme Tesla, les voitures électriques déferlent le marché comme le rock’n roll dans les années 70 en prétendent être ce qui va révolutionner le déplacement des personnes. C’est une solution intéressante, mais qui comporte des inconvénients que l’on ne peut pas négliger, à commencer par la production des batteries nécessaires à leur fonctionnement qui sont une petite catastrophe pour la planète.
De nombreux chercheurs se tournent donc vers l’hydrogène, une molécule qui semble être la solution ultime pour alimenter les voitures du futur. C’est une source d’énergie beaucoup plus écologique que les deux précédentes, et pourrait être produite en masse. Mais il y a un souci majeur : la difficulté et donc le coût du stockage.
L’hydrogène est un gaz qui nécessite une pression très élevée pour le stocker. Il faut donc le placer dans des réservoirs qui résistent à une pression de 700 bars. C’est environ 700 fois plus que la pression atmosphérique normale. Un casse-tête pour les scientifiques qui vient d’être résolu par des chercheurs allemands de l’institut Fraunhofer (IFAM) à Dresden. L’Hydrogène, oui, mais sous forme de pâte.
De la pâte d’hydrogène, tout simplement
De l’hydrogène en pâte, c’est là tout le principe de POWERPASTE, cette nouvelle composition qui pourrait démarrer la nouvelle révolution automobile. Les chercheurs de l’institut Fraunhofer la décrivent comme une substance de stockage pouvant être placée dans des batteries classiques.
Comment ça fonctionne ?
Pour parvenir à emprisonner l’hydrogène, les chercheurs utilisent une forme hybride du magnésium, un composé facilement trouvable en grande quantité. Au contact de l’eau, l’hydrogène présent dans la substance ET dans l’eau se détachent, ce dernier étant donc libéré et pouvant servir d’agent énergétique à la demande.
L’IFAM précise que le composé n’est pas toxique, et qu’il peut être manipulé sans risque, même lorsqu’il entre en contact avec l’eau.
L'hydrogène représente 10% de la masse de POWERPASTE. La pâte d’hydrogène devient donc facilement facilement transportable dans un contenant classique, mais aussi beaucoup plus dense en termes de capacité énergétique que l’électricité. En effet, en comparaison avec des batteries Li-ion des voitures électriques, POWERPASTE représente 1600 WH/kg et 1600 Wh/litre après contact avec l’eau, soit 10 fois plus que le Li-ion.
Enfin, question praticité, la pâte fonctionne comme une cartouche que l’on peut interchanger facilement pour oublier cette histoire de pression, l’hydrogène étant libéré au moment de l’hydrolyse est immédiatement utilisé.
- Caméras
- Vélos électriques
- Drones
- Outils médicaux
- Générateurs
- …
Cette pâte-là n’est pas à tartiner, et est garantie sans huile de palme.
De l’hydrogène en pâte dans nos voitures pour bientôt
Malheureusement, l’IFAM vient seulement de développer cette technologie. Il reste encore beaucoup d’étapes entre la production de masse, l’intéressement du côté des fabricants automobiles et la production de masse de voitures compatibles. Impossible donc de savoir quand vous pourrez rouler à la pâte à hydrogène.