En exploitant la méconnaissance de plus de 100 000 clients au sujet de mining de crypto, ces deux arnaqueurs ont réussi le casse du siècle. Seulement, après plusieurs années de cavale, les deux escrocs ont finalement été arrêtés et vont devoir payer leur dette s’élevant à plus 556 millions d'euros.
Hashflare : l’arnaque crypto bien rodée
L’affaire ne date pas d’hier. En 2015 deux arnaqueurs du nom de Sergei Potapenko et Ivan Turõgin ont fondé l’entreprise de crypto mining : Hashflare.
Concrètement, cette société offrait un service de « Cloud mining », permettant au client de louer la puissance de calcul détenue par Hashflare pour miner indirectement des bitcoins ainsi que d’autres cryptomonnaies proof-of-stake (PoW). Alors au début de l’ère des cryptomonnaies, l’entreprise a très rapidement réussi à faire parler d’elle avec ses offres de minage alléchantes.
Cependant, il n’en était rien…. En effet, les multiples clients louaient des machines de minage fictives. En tant que véritable Ponzi, Hashflare a pu sévir pendant près de 4 ans, arnaquant des centaines de milliers de clients jusqu’en 2019.
En louant ce faux matériel de minage, les deux Estoniens ont détourné pas moins de 550 millions de dollars. De plus, cette arnaque n’était pas la seule à être lucrative. Les arnaqueurs avaient même fondé Polybius Bank , une fausse banque crypto, qui leur a rapporté pas de 25 millions supplémentaires. Au total, pendant ces 4 années, les deux escrocs ont donc réussi à extorquer 575 millions de dollars (556 millions d’euros aux cours actuels).
Une fois cet argent blanchi à travers de fausses sociétés, les deux hommes ont mené la belle vie, achetant villas, voitures sportives, etc. Seulement, aujourd’hui, les arnaqueurs vont devoir s’expliquer…
Les faux mineurs de bitcoin, enfin arrêtés
Malgré les alertes aux autorités, il a fallu plusieurs années avant que la justice ne se penche sur le cas d’Hashflare. Après plusieurs années de cavale, les deux protagonistes ont finalement été arrêtés à Tallinn, la capitale de l’Estonie.
C’est le Department of Justice américain qui a fait savoir la nouvelle dans un communiqué publié le 21 novembre dernier. Les faux crypto-mineurs sont visés par 18 chefs d’accusation dans lequel on retrouve notamment le « blanchiment d’argent » et la « fraude aux cryptomonnaies ».
Dans ce procès, les deux hommes de 37 ans risquent actuellement jusqu’à 20 ans de prison. Cette nouvelle rassurante témoigne d’une avancée majeure dans le cadre de ce type d’enquête.
« Les nouvelles technologies ont permis aux acteurs malveillants de profiter plus facilement de victimes innocentes – tant aux États-Unis qu’à l’étranger – dans des escroqueries de plus en plus complexes. Le département s’est engagé à empêcher le public de perdre davantage de son argent durement gagné à cause de ces escroqueries et ne permettra pas à ces accusés, ou à d’autres, de conserver les fruits de leurs crimes,” explique le procureur général adjoint de la division criminelle du ministère de la Justice, Kenneth A. Polite, Jr.
L’industrie crypto est encore récente et se de développe de jour en jour, de ce fait, celle-ci a été le théâtre d’arnaques inédites. Certains, de ces individus malveillants n’ont jamais été inquiétés puisque le système judiciaire n’était pas au fait de ce genre d’escroqueries 3.0.