Avec ses nouvelles mesures fraîchement annoncées, Meta explique vouloir améliorer la protection de la vie privée des adolescents sur Facebook et sur Instagram. Une proposition louable, mais qui arrive probablement un peu tard, puisque les jeunes sont de moins en moins intéressés par ces plateformes.
Les réseaux sociaux d’hier ne sont plus vraiment ceux d’aujourd’hui, mais Meta ne semble pas être au courant. Pourtant, c’est un fait : de multiples études prouvent que Facebook, n’a plus vraiment la cote chez les adolescents. Une étude menée par Pew Research Center en août dernier a notamment démontré que si 71% des jeunes de 13 à 17 ans utilisaient activement Facebook en 2014, ils n’étaient plus que 32% en 2022. Instagram tient bon, puisque 62% des ados y possèderaient un compte. Seulement, c’est surtout TikTok qui, l’été dernier, se présentait comme le maître dans cette catégorie, avec 67% des jeunes sondés y étant actifs.
De ce fait, on peut se dire que la récente annonce de Meta arrive peut-être un peu tard. La plateforme de Mark Zuckerberg vient, en effet, d’annoncer son intention de renforcer la protection de la vie privée des jeunes utilisateurs.
Meta veut protéger les ados des dangers d’Internet
En pratique, les possesseurs d’un compte Facebook ou Instagram âgés de moins de 16 ans, ou de moins de 18 ans dans certains pays, vont recevoir une notification les incitant à opter pour un paramétrage automatique de leur compte visant à les protéger de différentes menaces. Essentiellement, cette suggestion globale sera de passer le compte Facebook en « privé », de manière à ce que seuls les proches de l’adolescent puissent accéder à ses publications.
Le fait est que de nombreux jeunes ont encore tendance à poster en public, ce qui augmente les risques d’attirer des personnes malveillantes, notamment des prédateurs sexuels. Lors de la réception de messages d’inconnus, les adolescents seront d’ailleurs incités à bloquer les comptes concernés, mais aussi à les signaler à la plateforme.
Meta ne compte pas s’arrêter là. En effet, l’entreprise travaille actuellement sur un algorithme capable de détecter automatiquement des messages suspects, en vue d’empêcher purement et simplement les ados d’y répondre en supprimant le bouton d’envoi de messages.
Un engagement contre la propagation d’images intimes
Enfin, Meta ajoute travailler avec le National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC) pour développer une « une plateforme mondiale pour les adolescents ». L’entreprise cherche à limiter, voire empêcher la propagation d’images intimes potentiellement envoyées par les plus jeunes sur ses plateformes sociales, et qui peuvent être ensuite circuler pendant des années et être utilisées pour de la « sextorsion ».
Meta utilise pour cela une technologie développée précédemment pour protéger les adultes contre le « revenge porn » : l’outil associe chaque photo à un « hash » unique qui sert d’empreinte numérique au cliché. Cette identification permet de savoir si une photo circule sur Internet sans le consentement de la personne qui en est à l’origine. « Cela nous permettra d’aider à empêcher que les images intimes d’un adolescent ne soient publiées en ligne et puissent être utilisées par d’autres entreprises de l’industrie technologique », estime Meta.
L’initiative est excellente, mais on peut tout de même regretter qu’elle arrive aussi tardivement.