Vous le savez, le Dark Web est plein à craquer de biens et de services plus ou moins étranges et légaux. Cet excellent graphique illustre très bien les produits les plus vendus sur le Dark Web, ainsi que le prix à payer pour les obtenir. Alors, les clichés seront-ils confirmés ou démentis ?
Dark Web / Deep Web : avant de parler de produits, il faut mettre à plat les définitions
Commençons par nous attaquer à l'erreur la plus fréquente : il ne faut pas confondre Dark Web et Deep Web. Le Deep Web est la partie immergée de l’iceberg internet. Il s’agit de la masse énorme de contenus qui ne sont pas indexés par les moteurs de recherche classiques. Le Dark Web, lui, n'est qu'une fraction de ce Deep Web. Une fraction accessible via ce que l’on appelle des darknets. Pour vulgariser, on peut dire que ce sont des navigateurs particuliers, le plus connu étant Tor.
Auprès du grand public, le Dark Web a une image aussi sombre que son sensationnaliste nom. Sachez qu’à l’origine, il n’a jamais été question de trafics obscurs, mais de liberté. En accédant à une autre facette du web de façon complètement anonyme, nous sommes effectivement libéré(e)s de toutes tentatives de surveillance de la part de groupes privés comme publics. C'était à prévoir : de nombreuses personnes ont utilisé cette anonymisation pour mettre sur pied de funestes entreprises.
Même si le Dark Web ne sert pas du tout qu'à ça, il faut être aveugle pour croire qu'il ne s'agit pas d'une immense plateforme d'achat et de vente de biens et services illégaux. Des milliards d’euros circulent sous les radars. Dans le fantasme collectif, on trouve sur le Dark Web des malwares, de la drogue, des armes ou même des tueurs à gage prêts à agir contre une somme rondelette. Entre perceptions illusoires et réalité, difficile d’y voir clair… du moins, jusqu’à maintenant.
Grâce à l’immense travail de compilation de données mené par Privacy Affairs, un espagnol nommé Enrique Mendoza a créé une représentation graphique extrêmement parlante. En un coup d’œil, il est facile de comprendre quels sont les produits les plus populaires du Dark Web mais aussi et surtout leurs prix. Voici la bête :
Pour voir le graphique en qualité maximale, rendez-vous ici !
Le Dark Web est moins une plateforme de revente d’armes et de drogues… que d’informations
Parmi le top des ventes sur le Dark Web, il n’y a quasiment aucun des clichés cités plus tôt. Si vous parlez un petit peu anglais, vous vous rendez compte que le graphique ci-dessus montre que la plupart des transactions concernent des données personnelles, au sens large. Ainsi, nous retrouvons avant tout des trafics de :
- Bases de données hackées, notamment bancaires ;
- Passeports, permis de conduire, faux papiers en général ;
- Comptes premium Netflix ou autres services du Web (des réseaux sociaux aux sites pour adultes) ;
- Portefeuilles de cryptomonnaies ;
- Sites web ;
- Virus et autres malwares.
Non seulement la plupart des ventes du Dark Web ne concernent pas les produits que vous pourriez avoir en tête de prime abord, mais les sommes en jeu n'ont également rien à voir avec les idées toutes faites qui circulent le plus. La vente en gros d'objets sombres est en réalité extrêmement rare. Dans le réel, la plupart des bien et services échangés sur le Dark Web valent une poignée de dollars.
Appuyant cette analyse, la société de protection contre les risques numériques Terbium Labs a publié un rapport d’analyse du Dark Web passionnant pas plus tard que l’année dernière. Selon cette étude, rien ne se vend mieux que les tutos d’escroqueries pour les nuls. Des petits guides qui s’écoulent généralement au prix de 7,88€. La vente de données personnelles arriverait 2è du classement selon Terbium Labs. Prix moyen ? 8,45€.
Finalement, les seules choses un peu chères qui se vendent bien sur le Dark Web ne sont pas les armes, les drogues voire les humains mais... les malwares. Vous le voyez sur le graphique, on atteint les 5500€ pour 1000 PC infectés par un “virus premium”.