Présenté il y a quelques jours lors de la dernière Cop27 en Égypte par l’ancien vice-président américain Al Gore, l’outil Climate Trace permet de tracker les sites les plus polluants de la planète, y compris en France.
Plus de 72 000 sites polluants répertoriés à travers le monde
Ce fut sans aucun doute l’un des moments forts de cette dernière Cop27, le 9 novembre dernier quand Al Gore, l’ex-vice-président américain sous Bill Clinton, et accessoirement militant pour le climat et prix Nobel de la paix en 2007 au côté du GIEC pour leur engagement dans la lutte contre les changements climatiques, a pris la parole pour présenter l’outil Climate TRACE.
Cet outil, accessible à tous de manière totalement gratuite et transparente, permet de suivre, à quelques jours près, les fameuses émissions de gaz à effet de serre.
Concrètement, le Climate TRACE évalue en continu, grâce à des données satellitaires et une bonne dose d’intelligence artificielle, plus de 72 000 sites à travers le monde, de la Chine aux États-Unis en passant par l’Inde, la Russie, l’Afrique du Sud, le Brésil ou encore la France. Personne n’est épargné et sur le site Climate Trace, vous pouvez suivre autour de chez vous ou n’importe où dans le monde la situation avec seulement quelques jours/semaines de décalage.
Les différents sites pollueurs sont classés par filtre de couleurs et sans surprise, on voit que la grande majorité des 72 000 sites les plus polluants se situe à l’est de l’Asie, en Chine, mais aussi en Inde, aux États-Unis, en Russie et dans le centre de l’Europe.
Les 14 sites les plus polluants sont tous des sites d’extraction de gaz ou de pétrole
Si Al Gore est la voix et le visage de Climate Trace, celle-ci est à l’origine financée par un don en provenance de… Google et qui regroupe de nombreuses entreprises privées, des laboratoires de recherche, des ONG, etc… Les données proviennent d’un réseau de plus de 300 satellites qui appartiennent à la NASA, à l’agence spatiale européenne ou encore au programme chinois Gaofen, mais aussi d’un réseau de plus de 11 000 capteurs, couplés à d’innombrables bases de données.
Lancé officiellement le 9 novembre dernier, dans la foulée de sa présentation, le site Climate TRACE était en développement depuis un peu plus d’un an et avait été annoncé lors de la Cop26 à Glasgow. Dans un premier temps les données devraient être mises à jour tous les mois, puis par la suite chaque semaine.
Sans grande surprise, on y découvre que les 14 sites les plus polluants de la planète sont tous des sites d’extraction de gaz ou de pétrole, avec en tête d’affiche le bassin du Permian au Texas, numéro un mondial de la pollution.
Dans le top 5 des pollueurs, on retrouve ainsi :
- 5- South Pars en Iran (118 millions de tonnes)
- 4- Bovanenkovskoye en Russie (122 millions de tonnes)
- 3- Marcellus aux États-Unis (124 millions de tonnes)
- 2- Urengoyskoye en Russie (152 millions de tonnes)
- 1- Permian TX aux États-Unis (208 millions de tonnes)
En France aux deux premières places, on retrouve cette fois des sites de sidérurgie du groupe ArcelorMittal, le premier à Dunkerque (9,78 millions de tonnes) et le second à Fos-sur-Mer (6,23 millions de tonnes), le “podium” français est complété par l’aéroport Charles de Gaulle (6,05 millions de tonnes) et en 4e place la ville de Paris, tout simplement.
Et Al Gore de conclure :
avec les nouvelles données (recueillies par Climate Trace) sur le méthane et le torchage, nous estimons que les émissions réelles sont trois fois plus élevées que celles qui sont déclarées » par ces sites d’extraction d’énergies fossiles.
Les 500 sites les plus pollueurs émettent plus par an que les États-Unis (deuxième pollueur mondial) et 51 % de ces émissions viennent de centrales électriques.