À quelques semaines de l’arrivée de l’abonnement Disney+ avec publicité aux États-Unis, la plateforme de vidéos en streaming est sous le feu des critiques outre-Atlantique. En cause, une demande de données personnelles particulièrement cavalière envoyée à certains abonnés.
Le 8 décembre prochain, les abonnés américains de la plateforme Disney+ vont voir arriver la publicité au sein du service. Cela concernera automatiquement les possesseurs d’un abonnement à 7,99 dollars : pour s’éviter la publicité, la seule solution sera alors de basculer vers l’offre « premium » à 10,99 dollars.
Cependant, il est assez probable que de nombreux clients de la plateforme restent sur cette formule avec publicité en vue de la tester. Et pour la rentabiliser, Disney+ compte afficher plusieurs minutes de pub par heure de visionnage, comme le fait Netflix de son côté. Cette publicité sera, de toute évidence, ciblée en fonction du profil de l’utilisateur.
Disney+ se montre menaçant avec ses clients, une attitude très choquante
Depuis quelques jours, de nombreux abonnés de Disney+ indiquent avoir reçu un email au ton franchement agressif. « Donnez-nous votre date de naissance et votre genre pour continuer de streamer », peut-on notamment y lire.
En dessous de cette accroche pour le moins menaçante, le service explique avoir désormais besoin « d’informations additionnelles » pour continuer à fonctionner correctement. « Cela comprend votre date de naissance, et ce qui décrit le mieux votre genre ». A priori, il est impossible de se défiler, puisque Disney+ ajoute que si cette démarche n’est pas réalisée avant le 8 décembre 2022, il y a un risque que l’abonnement soit interrompu.
Pour beaucoup d’utilisateurs, cette requête est problématique, puisqu’elle concerne des informations potentiellement sensibles que tout le monde ne désire pas communiquer. Et surtout, on peut légitimement se demander pourquoi Disney+ a besoin de connaître le genre de la personne. L’âge peut éventuellement se justifier pour adapter les contenus en fonction de l’utilisateur, mais le reste semble vraiment inutile.
Somebody please explain why age and gender have anything to do with this Disney+? @DisneyPlus @Disney #DisneyPlus #disney #gender #GenderBiasedLaws #GenderJustice #wtf #WTF2022 #LGBTQ #LGBTIQ #genderequality #Equality #CancelCulture #canceldisney #canceldisneyplus pic.twitter.com/ER5yhMwD2o
— Poputainment (@poputainment) November 15, 2022
@Disney @DisneyPlus @DisneyStudios I’m sorry what? My age I get. By why TF do you need my gender to keep streaming???? pic.twitter.com/uW9YPCtrHx
— Raist (@raistmaj3r3) November 14, 2022
Une justification bancale de la part de Disney+
Malgré des critiques ouvertes, notamment sur Twitter, Disney+ n’a pas cherché à communiquer plus que ça sur cette requête. Il faut visiter la FAQ du site pour trouver une réponse à la question « Pourquoi Disney+ a-t-il besoin de ma date de naissance et de mon genre ? ».
« Le Contrat d’abonnement Disney+ exige que vous ayez 18 ans, ou l’âge de la majorité dans votre état ou territoire de résidence, pour acheter Disney+. En collectant votre date de naissance et en établissant une relation de facturation avec vous (sur notre site ou par l’intermédiaire d’un tiers), nous confirmons votre éligibilité à Disney+ », peut-on y lire. La plateforme complète cette réponse en ajoutant que l’âge peut aussi être utilisé pour « proposer des publicités ciblées ».
En ce qui concerne le genre, on apprend que « Ces informations seront utilisées pour personnaliser votre expérience, ce qui peut inclure des publicités, et d’autres manières conformes à notre politique de confidentialité. » Sur les profils associés à des utilisateurs de moins de 13 ans, cette information n’est, pour l’heure, pas requise.
Bientôt une demande similaire dans d’autres pays ?
Il ne fait donc aucun doute que cette demande d’information est liée à l’arrivée de la nouvelle formule d’abonnement de Disney+. Pour l’heure, cette dernière n’a pas encore de date d’arrivée en Europe, mais on peut imaginer que lorsqu’elle en aura une, les utilisateurs des pays concernés devront aussi fournir de nouvelles informations à la plateforme. À moins que celle-ci revienne sur sa décision face à la polémique américaine, bien évidemment.