Avec Renault, Peugeot et Citroën, la voiture électrique à la française a de beaux jours devant elle. Le futur pourrait même être radieux avec les ambitions que nourrissent le groupe Renault et sa nouvelle sous-entité Ampere.
Renault : la voiture électrique dans la peau
Quand on parle de voitures françaises, il est presque impossible de passer à côté du groupe Renault. Grâce à ses nombreuses filiales, toutes spécialisées dans un domaine, le groupe dirigé par Luca de Meo a su devenir un incontournable, que ce soit avec Dacia, Mobilize et même Alpine. Lors du Mondial de l’Automobile de Paris qui se tenait début octobre Porte de Versailles, nous avons pu voir à quel point le groupe français était ambitieux !
Par l’intermédiaire de son plan stratégique Renaulution - lancé en janvier 2021 - le géant de l’automobile souhaite faire de la technologie, le point de départ de ses futurs véhicules. Le PDG du groupe, Luca de Meo, expliquait lors du lancement de ce plan de grande ampleur :
Renaulution vise à transformer notre stratégie d’entreprise, en la faisant passer du volume à la valeur. Nous allons redonner plus de force à nos marques, chacune avec son territoire clair et différencié. Nous passerons d'une entreprise automobile travaillant avec la technologie à une entreprise technologique travaillant avec des voitures.
La voiture électrique étant l’un des points centraux, c’est donc en toute logique que Renault souhaite devenir le représentant numéro de l’électrique en France, et pourquoi pas dans le monde ? Ce qui n’était qu’une rumeur, est donc finalement devenu une réalité ce mardi, lorsque le groupe a dévoilé sa nouvelle organisation, avec des entités dédiées par type d’activités. Deux sous-entités vont donc être créées, Ampere (électrique) et Power (thermique et hybride), pour permettre aux produits électriques de prendre plus d'indépendance et surtout, d'être visible sur les marchés financiers.
Ampere : la solution pour faire entrer l’électrique en bourse ?
« Diviser, pour mieux régner. » La citation de Philippe de Macédoine (père d’Alexandre le Grand) se prête parfaitement à la stratégie que souhaite mettre en place Renault avec ses deux sous-entités. D’un côté, nous aurons donc Power « le cœur de métier traditionnel de Renault Group continuera à développer des véhicules thermiques et hybrides innovants à faibles émissions sous les marques Renault, Dacia et Renault LCV » et d’un autre, Ampere qui est qualifié de « 1er pure player électrique et software né de la disruption d’un constructeur automobile traditionnel ».
L’idée derrière cette scission est de permettre aux véhicules électriques de Renault de figurer sur les places financières. Comme dans tous les secteurs d’activité, les investisseurs sont de plus en plus intéressés par les enjeux environnementaux et technologiques. L’objectif affiché du losange est donc de suivre le même parcours que certains constructeurs avant eux (Tesla, Rivian) et d’entrer en bourse dès l’année prochaine (second semestre 2023). Ampere vise également 30% de croissance annuelle dans les huit prochaines années et 10% de marge en 2030. Le groupe espère atteindre ses objectifs avec la sortie de six modèles électriques d’ici 2030 - Scénic, Mégane, R5 et Renault 4.
De son côté, la sous-entité Power aura pour objectif de continuer à travailler sur des motorisations thermiques et hybrides moins polluantes (réduction de 70% des rejets de CO2) jusqu’en 2030. Dacia aura notamment un grand rôle à jouer, pour ce qui est de continuer à proposer des « mobilités accessibles ». Pour ne pas couler sur le marché du thermique, Renault s’est allié à la marque automobile chinoise, Geely, qui détiendra 50% des parts de Power.
Avec cette scission, Renault souhaite donc porter l’électrique au sommet de sa production en lui donnant une place privilégiée via la création d’Ampere. Un mouvement qui, globalement, pourrait s’avérer payant pour le groupe français, même s’il faudra que cette sous-entité réussisse à attirer des investisseurs pour permettre à Renault d’atteindre ses objectifs.