« T'es moche », « Tu sers à rien »... Burger King insulte les français et reste dans ses provocations habituelles

Dans les années 70 et 80, il est communément admis que nous avons traversé un “âge d’or de la publicité”. Les marques faisaient pleinement confiance aux créatifs qui s’en donnaient à cœur joie. Provocations et idées coup de poing étaient alors des choses banales dans le milieu.

Procès, scandales, changement des valeurs morales de la société, volonté de contrôle des entreprises… les raisons qui expliquent la fin de cet âge d’or sont multiples. Le fait est qu’aujourd’hui il est très rare de voir des campagnes publicitaires qui sortent des codes lisses que nous connaissons toutes et tous par cœur. .

L’âme de “l’âge d’or de la publicité” réside néanmoins dans l’image de marque de quelques grosses boîtes, dont Burger King, qui enchaîne les opérations de com agressives et originales… quitte à parfois choquer. Pour illustrer ce propos, il suffit de se pencher 2 minutes sur les campagnes publicitaires récentes de Burger King. Rien que sur les 2 dernières années, nous avons eu droit à :

• Une récente collaboration avec le twitto Arkunir. Le chômeur de 20 ans qui vient de “ratio” Elon Musk a obtenu un burger à son effigie dans tous les BK de France pendant quelques jours… contre 100 000 likes. Malin.

• Burger King a récemment surfé sur LA grosse actualité mondiale : la hausse du prix du carburant. Accompagné d’une image intelligente, on pouvait lire le slogan “Le prix de l’essence monte à la pompe, le prix du Whopper baisse au Drive”. Pour rappel, le Whopper est le burger signature de Burger King, leur Big Mac à eux.

• Burger King troll souvent son rival McDonald’s. On a pu voir les restaurants de la marque “se déguiser” en McDo pour “faire peur” à Halloween ou les livraisons se faire dans des faux sacs McDo pour faire une “mauvaise blague” le 1er avril.

Avec un tel historique, il est assez peu étonnant de voir Burger King envoyer des SMS d’insultes. Loin d’être une erreur de com, cela fait partie d’une stratégie bien rodée, et l’image de la marque ne risque pas d’en pâtir, au contraire. Les gens vont partager des captures d’écran sur internet, un petit buzz à peu de frais va se créer, et leur image de marque cool et provoc’ se renforce. C’est tout gagnant.

Quelle était la véritable intention derrière les SMS d'insultes de Burger King ?

Chercher la viralité à tout prix en s’affranchissant de la plupart des barrières morales n’est pas une bonne chose par nature. Ne nous faites pas dire ce que nous ne disons pas : la provocation est un jeu dangereux et la limite entre une bonne blague et un message blessant pour des millions de personnes est vite franchie.

Si troller MacDo est un acte bon enfant, ce n’est pas le cas d’une salve de messages d’insultes. Alors : que vient-il de se passer concrètement ce mercredi 9 novembre 2022 dans l’après-midi ?

Les français et françaises qui ont téléchargé l’application Burger King (d’après nos recherches, il semblerait y en avoir plus d’un million) semblent tous avoir reçu plusieurs SMS haineux. Cela a même été le cas d’un des membres de la rédac. Notre cher Ludo a reçu 4 textos les uns à la suite des autres :

• “T’es moche.”
• “T’es naze.”
• “Tu sers à rien.”
• “Tu nous fous la honte.”

Nos captures d'écran maison

Il suffit de scroller Twitter quelques secondes pour s’apercevoir que ces mêmes messages ont été reçus par énormément d’autres personnes, parfois visiblement outrées.

Quelque temps cette première salve de textos, Burger King est revenu à la charge avec 3 nouveaux messages. Cette fois, le pourquoi du comment est expliqué et le sentiment de malaise essaie de se désamorcer :

Cette fois, pas de blague.

Vous venez de vivre ce que vivent chaque jour des milliers d’enfants victimes de harcèlement.

Pour la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école, nous reversons demain tous les bénéfices des menus King Jr à l’association Les Papillons.

Aidez l’asso Les Papillons dans leur combat en leur faisant un don ici.

Si BK est allé peut-être plus loin que jamais, c’était donc pour la bonne cause. Pour eux, une fin noble justifie des moyens agressifs. Pourquoi pas.