L’annonce était attendue et elle est bel et bien tombée chez Meta aujourd’hui : le groupe de Mark Zuckerberg, principalement connu pour Facebook, licencie 13% de ses effectifs. Une journée noire dans le monde de la tech.
« Aujourd’hui, je partage avec vous certains des changements les plus difficiles que nous ayons apportés dans l’histoire de Meta » : le début du message envoyé par Mark Zuckerberg a l’ensemble des salariés de son groupe, qui comptait encore 87 000 personnes ce matin, annonce la couleur. Et ce qui suit le confirme : « J’ai décidé de réduire la taille de notre équipe d’environ 13 % et de laisser partir plus de 11 000 de nos employés talentueux. »
Le patron de Meta a donc fait, ce mercredi, une annonce qui était attendue : celle d’un licenciement massif, résultant d’une chute spectaculaire de la capitalisation boursière de l’entreprise depuis le début de l’année 2022, mais aussi d’une dégringolade de son bénéfice net.
Une annonce encore pire que prévu
À la fin du mois d’octobre dernier, lors de la présentation de ses résultats trimestriels, Meta avait laissé entendre qu’un licenciement d’environ 10% de ses effectifs était à l’étude. Ce mercredi 9 novembre, l’annonce d’un plan impactant 13% des employés de la firme laisse entendre que la situation était plus grave que prévu. Cette situation est historique chez Meta, qui depuis sa création en 2004 sous le nom de Facebook, n’avait jusque-là jamais eu à « dégraisser » ses effectifs.
Cette annonce vient s’ajouter à d’autres du même type qui sont venus frapper la Silicon Valley ces dernières semaines : plus de 3000 licenciements chez Twitter, des licenciements également chez Stripe et Lyft, ou encore un gel des embauches chez Amazon. Sale temps pour la high-tech américaine.
Mark Zuckerberg pratique l’autoflagellation
Dans le contexte de Meta, on peut reconnaître que Mark Zuckerberg fait preuve d’humilité en s’imputant l’intégralité de la responsabilité de la situation dans le mail envoyé à ses collaborateurs.
« Je veux assumer la responsabilité de ces décisions et de la façon dont nous en sommes arrivés là. Je sais que c’est difficile pour tout le monde, et je suis particulièrement désolé pour ceux qui sont touchés. »
Le patron de Meta explique, dans le détail, comment l’entreprise en est arrivée là : on apprend ainsi que dès le début de la pandémie liée au Covid-19, Mark Zuckerberg a pensé, comme bon nombre d’autres patrons d’entreprises high-tech, que l’essor du commerce électronique et des nouvelles technologies allait perdurer de longues années : il a donc décidé d’augmenter massivement les investissements de l’entreprise.
« Malheureusement, cela ne s’est pas déroulé comme je m’y attendais. Non seulement le commerce en ligne est revenu aux tendances antérieures, mais le ralentissement macroéconomique, la concurrence accrue et la perte de signal publicitaire ont entraîné une baisse de nos revenus par rapport à ce à quoi je m’attendais. Je me suis trompé et j’en assume la responsabilité »
De mauvaises décisions qui obligent aujourd’hui Meta à réduire sa masse salariale, mais aussi à réorganiser ses ressources vers des secteurs qui fonctionnent, comme l’intelligence artificielle, la publicité et les offres commerciales, mais aussi d’autres qui ont tout à prouver, comme le métaverse.
Des compensations pour les salariés virés de Meta
Enfin, Mark Zuckerberg insiste sur le fait que les salariés qui font partie du plan de licenciement vont avoir accès à des indemnités financières, ainsi qu’à une prolongation de leur assurance maladie durant six mois après leur départ, une assistance personnelle pour retrouver du travail, ou encore une aide pour régler les éventuels problèmes de visa pour les personnes qui ne sont pas américaines.
Il faut aussi préciser que ces licenciements ne se limitent pas aux États-Unis et que de nombreux pays dans lesquels se trouvent des bureaux de Facebook sont touchés. Pour l’heure, on ne sait pas si les bureaux parisiens du réseau social sont concernés.