Le streaming illégal sportif combattu par l’ARCOM

L’ARCOM est toute nouvelle, et ce nom ne vous dit peut-être rien. Il s’agit de l’Autorité de Régulation de la Communication audiovisuelle et numérique, et représentant la fusion entre le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) et Hadopi, ayant eu lieu le 1er janvier 2022. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas chômé.

Alors qu’Hadopi se concentrait principalement sur les sites de téléchargement de type torrent “peer-to-peer”, ces derniers sont de plus en plus obsolètes, et Hadopi avait du mal à avoir un réel impact. Cette nouvelle organisation tient à se mettre à la page en attaquant non pas que les sites de streaming illégaux (où il n'y a pas besoin de télécharger quoi que ce soit), mais aussi pour les événements sportifs, massivement diffusés en direct sur Internet, illégalement bien sûr.

Dès mars 2022, une nouvelle législation facilite la tâche des ligues professionnelles ou des chaînes de télévision diffusant ces compétitions pour bloquer les sites pirates. Ces derniers sont également bannis partiellement ou entièrement des résultats des moteurs de recherche. Une méthode jugée très efficace par l’ARCOM qui affirme qu’en un peu plus de six mois, le piratage de sport en direct a été divisé par deux. Plus spécifiquement, l’audience des 14 sites pirates les plus visités a baissé de 100%.

Google à la rescousse

On peut être fiers de notre petite France, mais Google n’y est pas pour rien non plus. Suite à l'arrivée de cette nouvelle directive, l’ARCOM s’est permis d’envoyer des demandes régulières au moteur de recherche de supprimer des domaines, alors même que cette directive n’oblige pas directement Google à faire quoi que ce soit.

Mais en grand prince, la firme californienne a accepté à plusieurs reprises de mettre fin à des domaines de diffusion de sport illégaux. Canal+ a aussi fait appel à Google pour supprimer des domaines tels que 4stream.gg.

Toujours plus de chaînes payantes, et toujours plus chères

Si les fans de sport se ruent de plus en plus vers les sites de streaming illégaux, ce n’est pas par simple goût du délit. Alors même que l’on ne recommande pas de frauder, quand l’on est un passionné et que l’on souhaite regarder le contenu qui nous fait vibrer tout au long de l’année, il est compréhensible de tenter d’y avoir accès par tous les moyens.

La raison est simple : si l’on prend l’exemple du football, le sport le plus populaire en France, il faut dépenser des sommes astronomiques pour regarder tous les matchs de toutes les compétitions à la fois nationales et internationales. Si l’on regarde les droits de diffusion des différentes compétitions qui intéressent principalement les français, voilà ce que l’on obtient :

• Ligue des Champions (championnat européen) : Canal+, RMC Sport, BeIN Sports
• La Ligue 1 (championnat français) : Canal+, Amazon Prime Video
• Coupe du Monde 2022 : TF1 (gratuit), BeIN Sports

Et bien évidemment, il faut être abonné au service payant de chaque chaîne pour pouvoir regarder les matchs. Avec Canal+ Sport qui coûte 34,99€/mois, RMC Sport 19€/mois (avec engagement de 12 mois, sinon 25€/mois), BeIN Sports 15€/mois et le Pass Ligue 1 à 5,75€/ mois, on obtient un joli total de 74,74€ par mois pour se régaler toute la saison.

C’est un peu douloureux, et cela s’explique entre autres par l’augmentation de la valeur des droits TV. On attend avec impatience l’arrivée d’un vrai service à la Netflix pour tout voir sans se ruiner, mais quand on voit la multiplication des services de streaming vidéo avec Disney+, Apple tv+, Prime Video et consorts, on se demande s’il existe vraiment une solution à cette fâcheuse situation.