Après avoir licencié près de la moitié des 7500 employés de Twitter par l’envoi d’un simple mail en fin de semaine dernière, Elon Musk a finalement dû rappeler plusieurs dizaines d’ex-employés en raison de leurs postes stratégiques…
Elon Musk rachète Twitter pour libérer l’oiseau et mettre fin à la censure
Cela fait maintenant 10 jours qu’Elon Musk, l’homme le plus riche du monde rappelons-le, a officiellement racheté le réseau social Twitter et il s’est déjà passé tellement de choses qu’on a l’impression qu’il est là depuis des années.
Il faut dire que depuis le lancement de Twitter le 21 mars 2006, le petit oiseau bleu est sans aucun doute l’outil de communication favori de l’homme aux quelque 114 millions d’abonnés, le chérissant autant qu’il le haït pour sa simplicité d’utilisation et ses règles parfois trop contraignantes à son goût ou celui de ses amis.
Régulièrement menacé de censure pour ses prises de positions parfois limites sur la politique intérieure du pays, les conflits internationaux, la vie et la mort de certaines cryptomonnaies ou encore le cours de la bourse, le fantasque milliardaire est toujours passé entre les gouttes, mais les menaces qui pesaient parfois sur lui (contrairement à Donald Trump qui a vu son compte banni suite à l’attaque du Capitole en janvier 2021) ont fini de le convaincre de se lancer dans le rachat de Twitter pour, dit-il, “libérer l’oiseau” et offrir une “vraie liberté d’expression” à tous ceux qui le souhaitent.
the bird is freed
— Elon Musk (@elonmusk) October 28, 2022
Et ce qui ne devait être qu’un caprice de milliardaire, une petite blague entre deux tweets sur la colonisation de la planète Mars, a finalement pris du poids dès le mois de janvier 2022 par l’achat important d’actions puis en avril où on apprend qu’Elon Musk possède désormais, sans crier gare, près de 9% de l’entreprise. Devant l’affolement des marchés, ce dernier annonce finalement le 14 avril vouloir racheter “100 % de Twitter” pour la rondelette somme de 44 milliards de dollars.
Entering Twitter HQ – let that sink in! pic.twitter.com/D68z4K2wq7
— Elon Musk (@elonmusk) October 26, 2022
La suite, vous la connaissez, entre désistement et rachat plus ou moins forcé, Elon Musk a fini par conclure la vente le 28 octobre dernier en débarquant au siège de la société un lavabo à la main et en déclarant haut et fort “Entering Twitter HQ – let that sink in!” que l’on peut traduire par “J’entre au siège de Twitter - je vous laisse absorber l’information !” (ou “prenez le temps d’y réfléchir”).
Elon Musk et les employés Twitter, acte II
Le rachat à peine effectué, la première décision d’Elon Musk a été de renvoyer le pdg en place, Parag Agrawal, ainsi que trois autres hauts dirigeants de l’entreprise, à savoir Vijaya Gadde, la responsable des affaires juridiques, Ned Segal, le directeur financier et Sean Edgett, le directeur juridique.
Regarding Twitter’s reduction in force, unfortunately there is no choice when the company is losing over $4M/day.
— Elon Musk (@elonmusk) November 4, 2022
Everyone exited was offered 3 months of severance, which is 50% more than legally required.
Par la suite il a également annoncé vouloir se séparer rapidement de près de 50% des quelque 7500 employés que compte la société pour enrayer une spirale très négative qui voir l’entreprise perdre environ 4 millions de dollars par jour selon Elon Musk !
Il n'y a malheureusement pas d'autre choix quand l'entreprise perd plus de 4 millions de dollars par jour.
Tous ceux qui ont perdu leur emploi se sont vus proposer trois mois d'indemnités.
Un couperet qui est finalement tombé vendredi 4 novembre alors que tous les employés étaient invités à rester chez eux dans l’attente de leur triste sort. S’ils recevaient un mail sur leur boite pro, ils continuaient l’aventure, s’ils recevaient un mail sur leur boite perso, ils étaient licenciés sur le champ. Avec, dans la plupart des cas, des motifs du genre “manquements graves à votre fonction”. Sans aucun exemple concret bien évidemment…
Mais selon nos confrères de chez Bloomberg, moins de 48h après les premiers licenciements, rétropédalage de la part de la direction qui s’est rendu compte que certains services ne pouvaient tout simplement plus tourner et qu’il manquait un certain nombre d’ingénieurs à l’œuvre sur le développement de nouvelles fonctionnalités. Ainsi, plusieurs dizaines d’ex-futurs employés ont été rappelés pour reprendre leur poste, Twitter évoquant alors une simple “erreur” dans l’envoi de ces licenciements…
Impossible de savoir pour l’heure si les “heureux” élus ont tous accepté de revenir et à quelles conditions, mais une chose est sûre, ça pédale sec dans la semoule chez Twitter, alors que le retour des bannis, Donald Trump en tête, est attendu d’ici quelques semaines pour mettre à nouveau le feu aux plumes de l’oiseau bleu.