Le co-fondateur du studio Playdead (Limbo, Inside) sort un nouveau jeu baptisé Somerville et prévu dans le Xbox Game Pass. J'y ai joué quelques heures.
Comme j’avais hâte de mettre les mains sur Somerville. Après son départ du studio Playdead, quelque part en 2017, le co-fondateur Dino Patti dévoilait ce nouveau projet en cours de développement au sein des locaux de Jumpship, son nouvel étendard. Le créateur du très culte Limbo n’avait encore partagé que quelques bribes d’images. Jusqu’à maintenant, je ne savais pas encore grand chose du jeu, si ce n’est qu’il dépeint un univers de science-fiction au lendemain d’une catastrophe. Dans la peau d’un père de famille, l’enjeu est de reconstituer votre famille au cours d'une expérience narrative qui se déroule dans un paysage rural qui m’avait tout l’air d’être assez fabuleux. Et même si les images peuvent le laisser croire, Dino Patti assure que l’expérience n’aura rien d’un Inside-like. Même sur Steam, les informations entourant le jeu demeurent assez nébuleuses : “Notre engagement est d'apporter des expériences uniques qui traitent les personnes avec respect et d'aider à étendre la signification du concept de média interactif”. Hâte de découvrir de quelle manière s’applique la dernière partie de cette phrase. Il y a tout de même quelques détails qui ont été lâchés par une vidéo de gameplay diffusée quelques mois plus tôt : on sait que notre protagoniste devra manipuler les lumières pour dégager des matières extra-terrestres. Utiliser la lumière pour se défendre, ça a un petit côté Alan Wake qui me plaît bien.
Expérience en demi-teinte
Me voici donc manette en main à la découverte de Somerville. Première séquence : un père, une mère, un petit garçon et un chien sont endormis sur leur canapé. Seule la lueur du téléviseur éclaire le salon. Mais dehors, d’étranges ondes violettes s'agitent et présagent le début d’une catastrophe qui perturbera bien vite le cocon familial. Surprise, c’est dans la peau du petit garçon que nous faisons nos premiers pas. Une petite subtilité de courte durée qui, on l’espère, présage de grandes idées de game design. L’enfant fait ce que l’on attend de lui, autrement dit, il sème la pagaille et réveille ses chers parents par des cris alarmants tandis qu’il tombe malencontreusement dans la poubelle de la cuisine. Puis le récit s'accélère : d’immenses ruines extraterrestres s’écrasent au sol, mère et fils disparaissent et le père de famille se réveille seul dans le sous-sol de la maison avec le chien (déjà mon personnage favori). Ah, ajoutons qu’il a aussi hérité d’un pouvoir assez étrange qui semble amplifier les sources de lumière qu’il trouve et qu’il a recueilli en frôlant un tout aussi étrange personnage mourant écrasé par les ruines. D’autant de circonstances étranges (encore) qui posent un cadre qui me plaît tout particulièrement. Mais ce qui est réellement saisissant avec les premières minutes de cette expérience, c’est le sound design. Personne ne parle, il n’y a que très peu de musique, mais chaque action se déroule dans un immense fracas. Il y a un soin immense accordé aux bruitages qui composent à eux seuls l’atmosphère particulière du titre, lequel peut aussi compter sur des plans léchés.
Comme promis, il s’agit donc de manipuler les lumières pour se dégager de puzzles environnementaux. Des mécaniques très simples à assimiler. Il y a quand même des soucis : la maniabilité n’est franchement pas agréable, les perspectives me rappellent les difficultés que j’avais déjà rencontrées sur Little Nightmares et le jeu manque vraiment d'intuitivité. En une heure de jeu, j’ai encore trop peu avancé ; surtout parce que je ne parvenais pas à parfaitement positionner mon personnage assez rapidement pour qu’il manipule tel objet, ou simplement parce que je ne savais pas vers quel mécanisme me rapprocher pour faire progresser le récit. Pour une première expérience dans cet univers pourtant hautement alléchant, j’aurais aimé être mieux guidée. À l’heure où je vous parle, je m’apprête à replonger dans une partie du jeu où me voilà bloquée depuis de longues minutes. Je suis prête à persévérer pour Dino Patti, pour cette ambiance si séduisante et puis pour découvrir si femme et enfant ont été kidnappés par une soucoupe volante où m’ont lâchement abandonné dans la cave de ma maison. À plus tard.