"Je mets une fois un décolleté je prends ce genre de détraqué"

La semaine dernière, l'une des créatrices de contenu phare de la plateforme Twitch Amouranth avait réalisé des révélations glaçantes autour de son métier de streameuse et du harcèlement qu'elle subissait de son propre mari. Aujourd'hui, retour dans l'Hexagone un témoignage soudain qui pointe un problème constant pour les femmes sur les réseaux sociaux, celui de la streameuse française Maghla. Elle est l'une des personnalités influentes sur Twitch avec quasiment 700 000 followers (environ le même nombre qu'Étoiles ou que MisterMV) et s'est récemment fait remarquer par Yves Saint-Laurent qui en a fait son égérie. Sur Twitter hier soir, elle explique découvrir un clip (une séquence courte coupée directement sur son direct par un spectateur) ciblant directement son décolleté.

Un comportement d'une lourdeur infinie qui a fait office de goutte d'eau qui fait déborder le vase. Dans la foulée, Maghla a déroulé un long thread pour décrire le harcèlement permanent qu'elle subit en tant que streameuse. Elle commence son propos en expliquant qu'elle ne peut pas s'habiller comme elle veut (évitant les crop top ou décolettés), sans quoi elle s'expose à ce que "des gens viennent parce que je les excite sur mes lives" ce qu'elle ne cautionne pas'. Par ailleurs, la streameuse pointe également du doigt les commentaires qui lui déclarent que "t'as percé grâce à ton corps" ou "tu mets des vêtements pour attirer des viewers", notamment si elle ose s'en plaindre. Tout au long de son témoignagne, elle évoque aussi les différents comportements qu'elle observe sur tout le net (Reddit, serveurs Discord, messages privés, Twitch ou encore forums) avec sa personne. Âmes sensibles s'abstenir :

• Un an de prison pour harcèlement sur la streameuse Maghla

"Vous ne voyez que la pointe de l'iceberg"

Des comportements à glacer le sang, et qui peuvent même aller plus loin, comme en témoignent les streameuses Shironamie et AvaMind. Elles expliquent avoir reçu l'appel d'un supposé livreur qui s'est arrangé pour obtenir leur adresse personnelle et ainsi les harceler. Lorsqu'il oublie de masquer son numéro de téléphone lors d'un appel à la streameuse Shironamie, le ton change rapidement et se transformer en propos d'une extrême violence, assortis de menaces, comme le montre cet extrait :

Ses affairesont fait réagir les streameurs (Étoiles, Kameto, NotaBene ou encore Tonton ont apporté leur soutien à Maghla) mais aussi des streameuses qui sortent du silence. Parmi elles, Avamind, Charlie Danger ou encore Baghera Jones qui explique que certains considèrent qu'elles "devraient être au courant que c’est comme ça et donc choisir un autre chemin si on est pas «prêtes à encaisser»".

• Twitch : "vous êtes la lie de l'humanité", ou quand une streameuse découvre un forum dégoûtant sur elle

Des streameuses lessivées

En tout état de cause, les streameuses qui prennent la parole témoignent des nombreux canaux où ces comportements sont observés et toutes soulignent que ce n'est que "la partie émergée de l'iceberg". Les visites impromptues, les nombreuses déclarations qui ont tendance à descendre ces créatrices de contenu qui se battent depuis des années pour promouvoir leur travail ou encore les comportements horrifiants de certains individus sur Internet... des attitudes qui ont finalement lessivé les vidéastes (insomnies, dépression, dépréciation de soi, anxiété voire déménagements...) qui combattent aussi sur le terrain de la justice ces individus.

En effet, il est bon de rappeler que le cyber harcèlement est un délit et puni par la loi (jusqu'à deux ans de prison et 35 000 euros d'amendes). Idem pour la menace de délit : l’auteur risque six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. En cas de chantage, l’auteur encourt trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

• Amouranth, Pokimane : Twitch serait une plateforme sexiste pour les streameuses