Il y a 46 ans débutait au cinéma l'une des licences cinématographiques les plus cultes de tous les temps : Rocky. Mettant en scène Sylvester Stallone, elle suit les pas, mais surtout les gants du boxeur Rocky Balboa, issus des quartiers pauvres de Philadelphie.
Depuis 2015, la licence suit le chemin d'Adonis Johnson, le fils d'Appolo Creed. Attendu pour le 3 mars 2023, Creed III vient d'être illustré par une première bande-annonce, associée à une conférence de presse à laquelle JV a pu assister.
Michael B Jordan réalisateur : "c'était le moment parfait"
L'occasion d'échanger avec Michel B Jordan, l'interprète d'Adonis Johnson, qui passe aussi derrière la caméra pour ce nouveau film qui entend bien nous mettre un uppercut, d'autant qu'il s'agira du premier film de la licence à ne pas faire apparaître Rocky Balboa sous les traits de Sylvester Stallone. Cependant, les fans retrouveront Bianca, incarnée par Tessa Thompson, Viktor Drago (Florian Munteanu), Mary Anne Creed (Phylicia Rashād) ou encore Tony « Little Duke » Evers (Wood Harris). Visiblement, le principal adversaire d'Adonis sera incarné par Jonathan Majors sous le nom d'Anderson Dame, un ami d'enfance avec qui les relations d'Adonis se sont dégradées.
Des affiches, diffusées le 17 octobre, montrent bien les deux personnages assis dans le coin du ring et faisant face à la caméra. Succédant ainsi à Ryan Coogler et Steven Caple Jr, tout en conservant le rôle principal, Michael B Jordan s'est confié sur ce nouveau rôle au cours de la conférence de presse. Après avoir abordé la réussite des deux premiers volets, on a demandé à Michael B. Jordan pourquoi il avait décidé de passer derrière la caméra pour la première fois à ce moment-là, et pourquoi sur un film dans lequel il joue lui-même :
Je pense que c'était le moment parfait pour moi. J’ai grandi sur les plateaux et dans l’industrie pendant plus de 20 ans - j’ai commencé à faire du travail de fond et du travail supplémentaire et j’ai juste vu les décors évoluer, vu le travail de tout le monde, vu comment les histoires d’une vraie production naissent. J’en suis finalement arrivé à ce moment de ma carrière où je voulais raconter une histoire, et pas seulement être devant la caméra, pas juste exécuter la vision de quelqu’un d’autre. Et j'ai un personnage que j’ai joué deux fois, je vis avec ce gars depuis 7 ou 8 ans.
Réaliser et jouer, une façon de transmettre des choses plus personnelles
Ce choix de mettre la casquette de réalisateur en plus de celle d'acteur correspond aussi à une volonté de raconter quelque chose, d'ajouter des éléments personnels dans la réalisation, les plans et l'histoire. Une volonté qui se traduit également durant l'entretien accordé à la presse. Il n'oublie pas non plus les conseils donnés par Ryan Coogle, réalisateur du premier film. Plus loin dans l'interview, il évoque même ce souhait de voir le film transmettre des choses à la communauté afro-américaine, notamment auprès des jeunes étudiants.
Pour être en mesure de raconter une histoire correspondant à Adonis, et aussi à 35 ans, il fallait que j'ai beaucoup à dire en tant que jeune homme, en tant que jeune homme noir, à propos de mes expériences dans la vie, et voir comment je pouvais réellement partager cela, partager un morceau de moi-même avec le monde... à travers ces personnages, et à travers cette histoire. Alors j’ai senti que c’était le bon moment. Tu sais, je parlais à Ryan Coogler quand on faisait CREED I, et il disait "Ce n’est jamais le bon moment. Tu dois juste sauter dans le grand bain et foncer, tu sais ? " Et il m’a donné beaucoup d’encouragements. Alors j’ai senti que c’était le bon moment pour moi.
Il se passe beaucoup de choses dans ce film qui, je pense, les aideraient à y voir plus clair et à comprendre les décisions parfois difficiles que l'on doit prendre en tant qu'adulte, vous savez, devenir un adulte. Et ce n'est pas grave. "Tu sais, tout va bien se passer. Tu vas t'en sortir."
Evidemment, débuter sa carrière de réalisateur sur une superproduction comme Creed n'est pas aisée. Michael B Jordan a donc été interrogé sur la façon dont il a procédé pour faire tenir ensemble la réalisation, la production, l'histoire, le casting et tout le travail de design :
Je pense que mon expérience des plateaux de tournage, depuis mon enfance jusqu'à aujourd'hui, les liens que j'ai avec une grande partie des acteurs et de l'équipe qui sont là depuis CREED I également, ou tout au long de ma carrière cinématographique (comptent beaucoup). J'ai une vision claire de l'histoire (...) C'est la chose la plus stimulante que j'aie jamais faite jusqu'à présent, et de loin, simplement en me poussant quotidiennement vers de nouvelles limites, en apprenant à communiquer, à exprimer ce que j'ai dans la tête et à faire en sorte que d'autres personnes comprennent cette passion, cet enthousiasme et veuillent exécuter ma vision au mieux de leurs capacités. (...)
Un défi total, relevé grâce au soutien de certains acteurs
Un défi qui est associé au fait de jouer dans le film, et donc de correspondre à sa propre vision. Michael B Jordan dit lui-même qu'il doit être "un peu malade", mais que c'était très amusant en même temps. Il a dû se maintenir physiquement au top pour incarner le boxeur, tout en se reposant sur son entourage afin de rester concentré sur les priorités. Il indique également que grâce à tout cela, il a enfin pu comprendre la fatigue ressentie par ses pairs et ses prédécesseurs. La suite de l'interview se concentre un peu plus sur les autres rôles, notamment ceux de Tessa Thompson (Bianca) et de Jonathan Majors (Anderson). Et autant dire que le réalisateur/acteur ne tarit pas d'éloges à leur égard :
Je pense que tout d'abord, Jonathan Majors est incroyable. J'ai été très, très chanceux qu'il fasse partie de cette histoire. Et pour moi, en tant que réalisateur, le fait d'avoir ce compagnon de route et ce partenaire de scène, vous savez, a fait toute la différence. (...) Vous savez, lui et moi nous sommes liés d'une manière que je n'ai jamais eu l'occasion de le faire. (...) Vous en saurez plus sur lui, mais c'est définitivement une personne clé et un pilier dans la vie d'Adonis qui, vous savez, revient (...)
(Tessa) est un roc, vous savez. (...) Et qu'elle me fasse confiance pour cette histoire est le plus beau compliment qu'elle m'ait fait jusqu'à présent. Savoir que j'ai ce soutien devant la caméra avec ces gens-là, savoir qu'ils me donnent cet espace pour faire toutes les autres choses qu'un réalisateur doit faire et quand même se présenter tous les jours, en donnant 110% (...) j'ai de la chance.
Attendu pour le 3 mars 2023, Creed III devrait être projeté dans les salles obscures françaises dès le 1er mars, les films sortant toujours le mercredi dans l'hexagone.