La France connaît une situation chaotique depuis plusieurs jours, la faute à la grève des travailleurs dans les raffineries. Les conséquences sur les consommateurs sont nombreuses, notamment lors de leur passage en station-service où la police est dorénavant obligée d’intervenir.
Depuis plusieurs jours, les stations-service du pays vivent dans le chaos. Pour décrire cette situation succinctement, il n’y a plus d’essence, ce qui reste est rationné, la situation dans les stations-service est de plus en plus compliquée et le gouvernement cherche activement des moyens de sortir de cette situation plus que délicate.
L’essence : une denrée rare par les temps qui courent
30% c'est le pourcentage de stations-service qui n'ont pas de carburant en France. Si la situation a atteint une telle ampleur, c’est à cause de la grosse grève des travailleurs qui sévit actuellement dans les raffineries ExxonMobil et TotalEnergies. Trois stations-service sur dix en manquent donc de réserves pour ravitailler les automobilistes. Pour autant, la situation n’est pas égale sur tout le territoire. En effet, certaines régions comme les Hauts-de-France connaissent une pénurie de carburant qui atteint presque 50% des stations-service localement. En Ile-de-France, on parle de 40%.
La cause de tout ça provient de ce fait d’un mouvement gréviste initié par les travailleurs œuvrant dans les raffineries qui réclament une augmentation salariale de 10% pour résister face à l’inflation qui touche le pays. Lundi, 60% du raffinage était déjà à l’arrêt, mercredi six des sept raffineries françaises avaient stoppé leur activité.
Une situation inédite qui pousse le gouvernement à innover
Comme mesure exceptionnelle pour résoudre cette situation qui ne cessait de s’aggraver, le gouvernement a décidé de forcer l'ouverture de deux raffineries d'Exxon Mobile. Une décision qui a conduit les forces de l'ordre à réquisitionner quatre ouvriers pour mettre en place un service minimum afin de réactiver ces raffineries.
Cette décision intervient à un moment particulièrement tendu. Elisabeth Borne, a d’ailleurs souligné que ce mouvement était indispensable pour « débloquer la situation » et n'a pas exclu que cette stratégie soit également appliquée chez TotalEnergies, si la situation venait encore à s'envenimer. La réponse des porte-paroles syndicaux a alors été sans appel : « Je ne pense pas que le fait de réquisitionner des salariés en grève soit la meilleure façon d'écouter et de dialoguer », a déclaré le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.
Une surveillance accrue dans les stations-service
Comme souvent, les conséquences de la grève sont visibles sur les réseaux sociaux. Marie Gentric, journaliste pour BFMTV, prévenait déjà le 7 octobre que la police surveillait que personne ne remplisse de bidons. Dans une vidéo de France 24, une situation presque similaire a pu être constatée, dans laquelle la police refusait l'accès à un automobiliste possédant les trois quarts d’un plein.
Des dizaines de véhicules attendent devant une station-service à Arras. Police sur place pour éviter des débordements & contrôler que personne ne remplisse de bidons. Vérifie aussi la réserve des automobilistes - ceux à plus de la moitié du plein doivent faire demi-tour. @BFMTV pic.twitter.com/2x552iEDT4
— Marie Gentric (@MarieGentric) October 7, 2022
Cette mesure policière est pourtant illégale, comme le stipule certains médias. Le problème, c'est que la peur de manquer d'essence a provoqué de véritables « catastrophes » dans les stations-service, avec des centaines de mètres d'embouteillage et des situations de grandes tensions.
Face à cette situation critique, certains départements ont décidé d’appliquer un rationnement. Dans le Vaucluse par exemple, la limite est fixée à 30€ ou 30 litres maximum par usagers, pour permettre au plus grand nombre de venir réapprovisionner leur véhicule. De plus, les services d'urgence, les forces de l'ordre et certains services comme les télécommunications sont prioritaires, avec des files d'attente qui leur sont réservées. La situation évolue chaque jour et il est difficile de prévoir quand la situation se décantera. D’ici là, nous ne pouvons que vous conseiller de privilégier les transports en commun si cela est possible.