L’Américain Uber vient de signer un contrat avec Motional, une entreprise confondée par Hyundai et Aptiv. L’objectif du spécialiste du VTC : proposer une flotte de voitures électriques autonomes à ses utilisateurs dans les années à venir. Un projet ambitieux, mais…
Posséder sa propre flotte de voitures autonomes qui lui permettrait de s’affranchir des chauffeurs auto-entrepreneurs, Uber en rêve. L’ambitieuse entreprise américaine a même possédé, durant de nombreuses années, une division de recherche spécifiquement dédiée au sujet.
Seulement, les expérimentations d’Uber dans le secteur de la voiture autonome se sont révélées désastreuses. On peut notamment citer l’accident mortel survenu à Tempe, en Arizona, en mars 2018 : une femme de 49 ans est décédée après avoir été écrasée par une voiture sans conducteur estampillée du logo d’Uber. Un événement tragique qui est resté dans les mémoires en tant que premier décès causé par une voiture autonome.
Si l’on ajoute à cela des problèmes judiciaires sur fond de secrets industriels, certes moins mortels, mais tout de même contraignants pour Uber, on comprend pourquoi l’entreprise a décidé de jeter l’éponge en 2020 en revendant cette division de recherche à Aurora Innovations. Pour autant, Uber n’a pas perdu l’espoir de disposer, un jour, de ses propres véhicules sans chauffeur.
Uber signe avec Motional pour des voitures qui roulent toutes seules
Motional est une entreprise cofondée par Hyundai Motor Group et Activ, deux acteurs majeurs de l’industrie automobile. Uber vient d’annoncer avoir signé un partenariat de 10 ans avec la firme. L’objectif est simple : concevoir une flotte de taxi-robots destinée à circuler aux États-Unis dans les 10 prochaines années. Les premiers trajets sont d’ailleurs prévus dès fin 2022.
« Ce partenariat est le premier de l’industrie à couvrir le transport et la livraison via des voitures autonomes », se félicitent les nouveaux partenaires. Car Uber ne compte pas seulement utiliser ces véhicules pour transporter des passagers : il souhaite également les impliquer dans le fonctionnement d’Uber Eats, son service de livraison de nourriture.
« Motional dispose désormais d’un accès inégalé à des millions de passagers et d’une feuille de route qui évoluera considérablement au cours des dix prochaines années. Nous sommes fiers de nous associer à Uber pour donner vie à la fois au transport sans conducteur et aux livraisons dans les villes des États-Unis » a déclaré Karl Iagnemma, président de Motional.
Des voitures autonomes, mais aussi électriques
Les premiers véhicules à intégrer la flotte d’Uber sont des Hyundai Ioniq 5. La berline électrique du constructeur sud-coréen devrait être disponible à la réservation « dans certains marchés » dès la fin de l’année via UberX et Uber Comfort Electric », précise Uber. On ne sait cependant pas s’il est prévu que ces voitures soient immédiatement autonomes.
Ce que l’on sait, cependant, c’est qu’Uber à d’importantes ambitions écologiques : l’entreprise compte atteindre un objectif « zéro émission » en 2030, mais seuls les États-Unis sont pour l’heure concernés. Les véhicules thermiques des chauffeurs européens vont donc pouvoir continuer à polluer encore un petit moment.
Le rêve d’Uber sur le point de se réaliser ?
En somme, Uber pourrait bien parvenir à réaliser son rêve de voir des voitures autonomes transporter des passagers sur les routes américaines. Quelques États ont décidé d’autoriser la circulation de ce genre de véhicules : c’est le cas de la Californie, l’Arizona et de la Floride, notamment. Cependant, cela ne veut pas dire qu’on croise des voitures sans conducteur à tous les coins de rue, et il s’agit généralement de véhicules d’entreprises. Waymo, qui appartient à Google, a récemment lancé son propre service de taxi-robots à Phoenix, mais l’offre reste confidentielle.
Il faudra sans aucun doute de très longues années avant que cette technologie se démocratise aux États-Unis, et qu’elle traverse les frontières. Il va aussi falloir motiver les utilisateurs à faire confiance à un véhicule sans chauffeur, et ça, c’est une autre affaire.