Depuis le début du mois de septembre, les esprits se tendent du côté de Sony et Microsoft : l'objet de la discorde étant le rachat d'Activision Blizzard par ce dernier. La firme de Redmond a jusqu'au 08 novembre pour mettre toutes les chances de son côté avant le nouveau verdict de la Commission Européenne, et c'est ce qu'elle semble faire avec une nouvelle page Internet.
Sommaire
- Activision Blizzard et Microsoft : un accord pas scellé d'avance
- "Il existe aujourd'hui trop de frictions entre les créateurs et les joueurs"
Activision Blizzard et Microsoft : un accord pas scellé d'avance
Sauf si les trois derniers de l'année nous réserve une grosse surprise, l'accord de rachat trouvé entre Microsoft et Activision Blizzard pour 68,7 milliards de dollars devrait être l'une des plus grosses actualités vidéoludiques de 2022. Un deal qui a fait l'effet d'un coup de tonnerre le 18 janvier, dont on a vite décortiqué les tenants et aboutissants : Xbox Game, exclusivité... Que réserve Microsoft et Xbox aux joueurs si l'accord venait à être finalisé ?
Difficile d'en être certain, d'autant que cette acquisition ne dépend pas que des deux parties prenantes concernées. Aux États-Unis et en Europe, ce sont respectivement la Federal Trade Commission et la Commission Européenne qui sont chargées de valider (ou non) cet accord. Or, on sait depuis début septembre que certains concurrents directs comme Sony avaient partagé leurs inquiétudes : selon Jim Ryan, le président de Sony Interactive Entertainment, "donner le contrôle à Microsoft de jeux Activision comme Call of Duty aurait des conséquences négatives majeures pour les joueurs et l'industrie".
En tout état de cause, la Commission Européenne a décidé de prolonger l'investigation jusqu'au 08 novembre prochain. Une date limite à laquelle elle décidera soit de valider l'accord, soit de prolonger les enquêtes à son sujet pour se faire un meilleur avis sur la question.
"Il existe aujourd'hui trop de frictions entre les créateurs et les joueurs"
C'est probablement avec ces deux mois d'enquêtes préliminaires supplémentaires que Microsoft décide de mettre toutes les chances de son côté. En témoigne la récente page Internet ouverte sur son site officiel, qui résume les principales informations à connaître sur son accord avec Activision Blizzard et pourquoi il est censé bénéficier aux joueurs, aux créateurs de jeu et à l'industrie du gaming. Voici quelques exemples :
- Bénéfices pour les joueurs : Plus de jeux sur plus d'appareils, y compris Xbox, PlayStation, téléphones et en ligne.
Le choix du mode et du lieu d'achat des jeux, avec des options d'abonnement et d'achat unique. Pour les 95 % de joueurs qui jouent sur des téléphones, des alternatives aux offres de jeux des plateformes mobiles dominantes.
- Bénéfices pour l'industrie du gaming : Une concurrence accrue dans le secteur des téléphones mobiles, où deux grands acteurs dominent. Une concurrence accrue dans le secteur des jeux traditionnels, où Sony et Nintendo resteront les plus importants. L'accent mis sur une culture d'entreprise positive et l'augmentation des investissements locaux de Microsoft dans les studios et les écosystèmes créatifs du monde entier.
Accolé à ces présentations, on peut y trouver une citation de Brad Smith, Vice-Président de Microsoft, qui vante aussi les mérites d'une telle acquisitions :
Il existe aujourd'hui trop de frictions entre les créateurs et les joueurs ; les politiques et pratiques des magasins d'applications sur les appareils mobiles limitent ce que les créateurs peuvent proposer comme jeux et comment ils peuvent le faire, et ce que les joueurs peuvent faire comme jeux. Notre investissement important dans l'acquisition d'Activision-Blizzard renforce notre détermination à supprimer ces frictions au nom des créateurs et des joueurs. Nous voulons permettre à des contenus de classe mondiale d'atteindre plus facilement tous les joueurs sur toutes les plateformes.
De belles promesses sur le papier que la Commission Européenne devrait étudier en détail d'ici le 08 novembre prochain. Comme évoqué précédemment, c'est la date butoire à laquelle elle rendra un nouveau verdict concernant l'acquisition entre Microsoft et Activision Blizzard.