Le mode avion porte bien son nom et même quinze ans après l’arrivée des smartphones, il est toujours proscrit d’utiliser le réseau de son téléphone portable pendant un vol. Vous pensez savoir pourquoi ? La raison est tout autre.
Le mode avion toujours imposée par les compagnies aériennes
Vous êtes en train de vous relaxer sur votre siège, l’avion va bientôt mettre les gaz. Vous avez une envie pressante de scroller Twitter mais au moment où vous démarrez votre lecture enrichissante, un stewart se rue sur vous et arrache votre iPhone pour le jeter par terre et le piétiner à plusieurs reprises. Une expérience traumatisante, mais méritée.
En effet, il est interdit d’utiliser son smartphone et en particulier le réseau cellulaire durant la totalité d’un vol en avion, du démarrage à l’atterrissage de la carlingue. Tout le monde le sait, et personne ne semble contester cette obligation presque inscrite dans le marbre. Le personnel de la compagnie aérienne ne se prive pas de nous la rappeler en plus de toutes les autres règles de sécurité.
De prime abord, on pense presque tous que la raison de cette interdiction est que les ondes générées par la connexion cellulaires des smartphones peuvent interférer avec les ondes nécessaires au bon fonctionnement de l’avion. Ou quelque chose dans ce genre-là. Mais en réalité, les choses ont bien changées et si la règle est toujours là, c’est pour une tout autre raison.
La 4G et la 5G au sol pourrait en pâtir
La prévention des risques contre les ondes interférentes des appareils électroniques ne date pas d’hier. Dès 1992, la fédération américaine de l’aviation et l’entreprise Boeing (fabricant d’avions de ligne) conclut une étude prouvant que les ordinateurs ou appareils personnels n’interfèrent pas du tout avec l’avion en dehors des phases de décollage et d’atterrissage.
Pour assurer le coup, des fréquences différentes sont maintenant utilisées pour séparer les catégories d’appareils comme les smartphones et les ordinateurs, des systèmes de navigation des avions. Mais alors pourquoi l’on est toujours obligé d’activer ce fameux mode ?
La raison est liée aux données cellulaires au sol. Alors que les avions parcourent des milliers de kilomètres à toute vitesse, les appareils connectés au réseau cellulaire se connectent aux tours en dessous d’eux. Ainsi, si 300 personnes se lient d’un coup à cette même tour, cela peut provoquer des saturations importantes.
Il ne faut pas croire qu’il ne s’agit que de cas potentiellement isolés. Avec environ 2,2 milliards de passagers en 2021, et deux fois plus en 2019, c’est une nombre colossal de personnes qui peuvent empiéter sur les réseaux du monde entier.
L’autre (et plutôt récent) problème se rapprochant le plus des idées reçues concerne la 5G. Comme on le sait, les smartphones 5G se développent à toute vitesse, là où les infrastructures 5G prennent nettement plus de temps. Résultat : de nombreux appareils mobiles pourraient se connecter en 5G à la même tour depuis un avion. Les saturations n’en seraient que plus violentes.
La 5G possède une fréquence considérablement plus proche de celle qu'utilisent les avions et les aéroports pour communiquer et assister aux atterrissages, ce qui accroît les risques.
Peu de solutions, d’autres problèmes
S’il est impossible d’utiliser le réseau depuis un avion, certains vols proposent tout de même une connexion Wi-Fi. Mais vous me voyez venir, ces offres sont loin d’être parfaites. Tout d’abord, elles sont chères. Si l’on compare avec les tarifs des forfaits en France, on a vraiment l’impression de se faire entuber. La connexion est également médiocre. Impossible de streamer quoi que ce soit ou réaliser des appels vidéo.
Une situation un peu frustrante, mais un peu moins si l’on considère les autres potentiels soucis avec du réseau dans l’avion. On imagine toute une flopée de passagers passant des appels au plus grand des calmes dans un avion, mais aussi le manque d’attention aux mesures de sécurité, déjà suffisamment ignorées.