Alors que la planète Mars continue de dévoiler ses secrets, qu’en est-il de Vénus ? L’autre voisine de la Terre semble exclue, mais des scientifiques élèvent leur voix au profit d’une mission humaine en priorité vers cet astre peu exploré.
Des scientifiques veulent des humains sur Vénus avant Mars
La NASA prend la planète Mars très au sérieux, avec pour objectif d’y envoyer une équipe à partir de 2030. Un projet ambitieux qui nécessite des années de recherche et analyses au préalable. Entre autres, le rover Perseverance arpente le sol martien depuis près de deux ans, tandis que le télescope spatial James Webb dévoile de plus en plus d’informations sur la planète rouge.
Mais toute cette attention portée sur Mars n’est pas du goût de toute la communauté scientifique. En effet, le Groupe d’Analyse de l’Exploration de Vénus (VEAG) de l’université John Hopkins dans le Maryland porte très bien son nom et veut faire valoir une mission spatiale habitée sur la “planète soeur” de la Terre, avant Mars.
Noam Izenberg, co-directeur de ce groupe d'études, a fait entendre sa voix lors du Congrès Astronautique International de 2022, en avançant les similitudes marquantes de Vénus avec notre chère planète Bleue. Il ajoute que cet astre serait semblable à un lieu féérique avec énormément de découvertes possibles.
Mais on a du mal à voir la NASA bifurquer et modifier ses plans des les années à venir pour se concentrer sur Vénus après plus de 30 d'absence de missions. La mission Artémis I, prévue pour la fin du mois de septembre, est un voyage allant jusqu’à la Lune sans astronaute à bord, avec pour but d’y installer une nouvelle base humaine pour, à terme, se lancer vers Mars. Le temps et l'argent injectés dans ces projets est colossal.
Vénus, une planète peu clémente
Si ce groupe de scientifiques plébiscite Vénus pour une exploration humaine dans un futur proche, c’est surtout grâce aux points communs évidents avec la Terre. Que ce soit leur diamètre, leur masse ou encore leur proximité avec le Soleil, tout porte à croire que c’est le lieu idéal.
Mais si Vénus n’est pas première de la liste des planètes à explorer, ce n’est pas uniquement grâce à l’eau liquide découverte sur Mars. Elle comprend quelques inconvénients, et pas des moindres.
Tout d’abord, la température moyenne à la surface est d'environ 460 degrés Celsius ! Les -63 degrés Celsius de Mars restent bien plus cléments. Autre problème de taille : la pression atmosphérique de 90 bars, équivalente à la pression terrestre à 900 mètres de profondeur sous l’océan. Dans la théorie où l’on voudrait faire “avénussire” une fusée, l’engin pouvant être capable de supporter un tel poids devrait être très lourd, et particulièrement complexe à faire décoller.
Entre vents violents, acidité et absence de champ magnétique protecteur, les astres ne sont pas vraiment alignés pour une promenade de santé sur la planète pourtant la plus proche de la Terre.
Mais tout n’est pas perdu pour Vénus. Le planning chargé de la NASA réserve tout de même deux missions dédiées à l’étoile du berger pour 2029, une réalisant une cartographie radar, la seconde larguant une sonde atmosphérique sur le sol afin de prendre des photos et analyser les formations géologiques.
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