Avant, il y avait un Call of Duty chaque année et maintenant, il y a Warzone et COD Mobile dans la même pièce. De plus en plus, Activision souhaite rassembler les forces et aboutir à une production transversale entre l’épisode principal et le battle royale. Au prix du potentiel créatif de la licence ?
Comme un refrain qui revient sans cesse, Call of Duty nous a habitués, dès son deuxième opus en 2005, à un rythme de publication très soutenu. Aujourd’hui, voici dix-sept ans que la franchise est de retour année après année - explorant des champs de bataille aussi variés que la Seconde Guerre mondiale, la menace terroriste, les conflits façon “space opera” dans l’espace. Dès le 28 octobre prochain, Modern Warfare 2 marquera donc le dix-neuvième volet principal de la licence. Ce n’est pas prêt de s’arrêter ! Malgré les infos du généralement si bien informé Jason Schreier, l’éditeur Activision prévoirait d’ores et déjà un autre épisode en 2023. “Nous avons de nouveaux projets Call of Duty très enthousiasmants (gratuits ou payants) prévus sur 2022, l’année d’après et au-delà. Les rapports évoquant le contraire sont erronés” écrit la société en guise de réponse.
Un nouveau Roi
Parce que Call of Duty, c’est une affaire qui roule. Même si Activision a récemment déploré des résultats décevants (à cause du dernier opus Vanguard et d’un manque d’engagement sur le online), la licence est devenue il y a peu plus énorme qu’énorme ! Pour cela, il faut dire merci à l’arrivée de Warzone, battle royale gratuit disponible sur PC et consoles depuis deux ans, et Call of Duty Mobile (2019). Dorénavant, la série abandonne sa forme linéaire pour une sorte d’arborescence aux entrées multiples. Que ce soit sur smartphone, support de jeu plus classique ; payant ou free-to-play, chacun peut trouver son compte, s'investir et - idéalement - acheter du contenu premium.
“Le succès de Warzone a changé Call of Duty pour toujours” explique ainsi le média Eurogamer. “C’est si énorme qu'il est considéré par Bobby Kotick (PDG d’Activision, ndlr) comme la toile sur laquelle toutes les marques Call of Duty sont maintenant peintes. Black Ops Cold War (volet de 2020, ndlr) de Treyarch a été révélé dans Warzone”. L’engouement de l’entreprise au sujet du battle royale semble prendre forme aujourd’hui, alors qu’Activision parle d’ère 2.0 pour la licence. Désormais, Warzone 2.0 - nouvelle version du titre en ligne à venir le 16 novembre 2022 - et les opus principaux de Call of Duty seront bâtis sur un socle commun, partageant le même moteur de jeu, mêmes nouveautés de gameplay. Plus que jamais, c’est Warzone qui dicte la cadence. À tel point qu’un autre Call of Duty smartphone, “Warzone Mobile”, est prévu pour l’an prochain.
Call of Duty Modern Warfare 2 - Un aperçu de Warzone 2.0 (Trailer)
Plus sage à l’avenir
Si l’éditeur respecte sa feuille de route, cela veut forcément dire que les gros Call of Duty seront, à l’avenir, pensés pour entrer dans le moule Warzone. Autrement dit : oubliez les jets packs et les batailles dans l’espace comme dans Black Ops 4 et Infinite Warfare. Le battle royale est une expérience solidement ancrée dans le sol où il faut progresser pas à pas, regarder tout le temps derrière soi, surveiller le périmètre créé par le fameux gaz mortel. Ce qui ne veut pas pour autant dire qu’il n’y a aucune surprise dans les cartons. Dans une récente interview, les membres du studio Infinity Ward (Modern Warfare 2 et Warzone 2.0) nous ont expliqué vouloir créer des "outils pour secouer le jeu après le lancement et garder une certaine fraîcheur”. C’est pourquoi, dans le volet principal comme le battle royale, l’intelligence artificielle est plus mise en avant que par le passé.
La fin probable des Call of Duty expérimentaux s’annonce, selon les joueurs, comme une bonne ou une mauvaise nouvelle. Souvent, la surenchère moderne de la série n’est pas très appréciée, ce qui se voit d’ailleurs dans les chiffres de vente ! De 2015 à 2016, entre Black Ops 3 et Infinite Warfare, on compterait 13 millions d’unités écoulées en moins. Mais quelque part, il y a quelque chose de très positif dans cette audace à proposer toujours quelque chose de nouveau - même si cela semble partir dans la “mauvaise direction”. Une fraîcheur agréable que Call of Duty tient de son modèle de production particulier, où trois équipes (Infinity Ward, Sledgehammer Games, Treyarch) se relaient chaque année pour créer un gros volet. Maintenant, toutes les forces sont mises sur Warzone, également pensé à trois mains. Alors, ce sera pour le meilleur, ou le pire ?