Depuis que Microsoft et Activision-Blizzard ont annoncé un accord de rachat pour près de 70 milliards de dollars, de nombreuses questions se posent. Et ces questions, ainsi que les doutes et les tensions, pourraient profiter à une autre licence.
Le désaccord Sony / Microsoft cristallisé autour de Call of Duty
D’abord, il y a celle de l’approbation du rachat de l’éditeur par la firme de Redmond, qui est loin d’être acquise. Plusieurs instances ont ordonné des enquêtes approfondies, et d’autres devraient suivre le même chemin. Ensuite, il y a la question des exclusivité. Si Microsoft fait définitivement l’acquisition d’Activision Blizzard, de nombreuses licences deviendront first-party et donc de potentielles exclusivités.
Diablo, Overwatch, Starcraft, Crash Bandicoot, Tony Hawk’s ou encore World of Warcraft deviendraient des jeux Microsoft Studios, avec tout ce que ça implique : communication, intégration dans le Game Pass, exclusivité possible. Mais c’est une autre licence qui sème la discorde, et qui pourrait bien servir de levier pour bloquer la transaction : Call of Duty. Véritable poule aux oeufs d’or pour Activision, la licence culte pourrait largement servir les intérêts de Microsoft. Or, Call of Duty est historiquement une licence multiplateformes, avec un énorme passif d’accord commerciaux avec Sony.
Le constructeur de la PS5 craint que Microsoft ne fasse de Call of Duty une franchise exclusive, indiquant que la licence est si énorme qu’elle forme un genre en elle-même. Microsoft a déclaré que l’intérêt commercial de rendre Call of Duty exclusif est nul, et a promis, par l’intermédiaire d’un accord signé, que le contenu serait disponible partout et de la même manière pendant plusieurs années. Un moyen de rassurer les instance jugeant des bonne pratiques concurrentielles, mais également les joueurs PlayStation, inquiets de voir leur licence favorite filer chez le concurrent.
Battlefield et EA, grands vainqueurs de la discorde ?
La situation est toujours tendue autour de Call of Duty, mais ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour tout le monde. En effet, Andrew Wilson, actuel PDG d’Electronic Arts (FIFA, Madden, Mass Effect, Dragon Age), voit plutôt d’un bon oeil ce qu’il se passe entre Sony et Microsoft. Pourquoi ? Eh bien parce qu’Electronic Arts cherchera prochainement à relancer en force la licence Battlefield, mise à mal par Battlefield 2042, qui n’a pas répondu aux attentes à sa sortie et qui a peu à peu été délaissé par les joueurs.
Ces derniers sont un petit peu revenus avec l’arrivée des saisons et de leur contenu, mais pas de quoi satisfaire les développeurs et les dirigeants de l’éditeur. Au cours d'une conférence Goldman Sachs Communacopia + Technology, Andrew Wilson a affirmé que l'incertitude quant à l'avenir de Call of Duty et les plates-formes sur lesquelles il sera disponible pourrait profiter à Battlefield, car la licence n’est pas dépendante de la plateforme.
Dans un monde où il peut y avoir des questions sur l'avenir de Call of Duty et sur les plates-formes qui pourraient être ou ne pas être les siennes, être indépendant de la plate-forme et complètement multiplateforme avec Battlefield est une formidable opportunité.
Début septembre, EA a officialisé le développement d’un nouvel épisode de Battlefield, développé par DICE avec le soutien de Ripple Effect, Industrial Toys, et Ridgeline Games, un studio expressément créé pour Battlefield et dirigé par Marcus Letho, co-créateur de Halo. Au-delà du multijoueur, c’est une campagne narrative qui est annoncée et mise en avant. One ne sait pas si ce titre mélangera la narration et le multi, s’il sera majoritairement solo, ou s’il prendra une autre forme, plus prompte à être maintenue et enrichie sur plusieurs années.