Si les satellites Starlink envoyés dans l’espace par SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk, permettent de profiter d’une connexion à Internet de qualité dans les coins les plus reculés du monde, la NASA et d’autres experts pointent aujourd’hui du doigt un problème majeur en lien avec ces appareils.
On ne présente plus Starlink, le projet monumental d’Elon Musk pour connecter le monde entier à Internet. Cela passe par le déploiement de milliers de satellites envoyés sur une orbite terrestre basse par les fusées de SpaceX. Cela explique en grande partie pourquoi il est facile d’en apercevoir en levant le nez au ciel lorsque celui-ci est dégagé.
Starlink propose une connexion à Internet par le biais de ses satellites aux personnes qui vivent dans des endroits reculés, où la Fibre n’est pas déployée et où les réseaux 4G et 5G sont peu performants, voire inexistants. Une proposition louable qui aide de nombreuses personnes à travers le monde. Seulement, le réseau de satellites de Starlink devient tellement imposant qu’il commence à poser de sérieux problèmes, ce qui pousse les experts de l’espace à tirer la sonnette d’alarme.
Starlink, le satellite qui cache le (gros) astéroïde
L’espace fait rêver, mais ce vaste territoire inexploré abrite aussi des menaces, y compris pour notre planète. Des astéroïdes capables d’éradiquer toute vie sur Terre s’y promènent, et pour tenter de limiter les risques de collision, la NASA et différentes agences spatiales mondiales traquent les objets célestes potentiellement dangereux.
Une démarche qui semble se compliquer depuis plusieurs années. Selon une étude publiée réellement par l’Apollo Academic Surveys, le développement rapide et massif des réseaux de satellites envoyés dans l’espace représente un véritable problème qui entrave l’observation du ciel. À une question posée à des professionnels du secteur concernant leur degré de préoccupation face à l’augmentation du lancement des satellites artificiels ces dernières années, la totalité des personnes s’est dite inquiète et 24% sont même extrêmement inquiètes.
« Les satellites rendent essentiellement les bandes des détecteurs inutilisables pour la détection des objets géocroiseurs », résume l’un des participants à l’enquête. D’autres estiment que pour solutionner le problème, il faudrait envoyer des engins spatiaux similaires au télescope James Webb pour les positionner en dehors de l’orbite terrestre immédiate en vue d’effectuer une surveillance accrue de l’espace.
Le syndrome de Kessler est en marche
En 1978, le consultant de la NASA Donald J. Kessler a théorisé un scénario dans lequel les débris spatiaux en orbite basse de la Terre dépasseraient un tel niveau qu’ils rendraient quasiment impossible le lancement de nouvelles fusées, mais aussi de nouveaux satellites. La raison à cela, c’est que la pollution spatiale serait tellement forte que la probabilité d’impacts avec des débris serait particulièrement élevée.
Si les satellites de Starlink commencent déjà à parasiter aujourd’hui l’observation du ciel, de nombreux scientifiques craignent qu’ils contribuent à accélérer une situation décrite par le syndrome de Kessler. « En plus de détériorer l’observation du ciel, un tel flot de satellites artificiels pourrait représenter un risque pour le lancement d’une mission d’atténuation, destinée à sauver l’humanité, à l’avenir », résume l’une des personnes interrogées.
Des solutions de secours existent déjà
Si l’on peut considérer que l’étude de l’Apollo Academic Surveys dresse un portrait bien sombre de la situation, il faut tout de même souligner que de nombreux scientifiques soulignent que des systèmes existent déjà pour agir en cas de découverte d’un corps céleste dangereux, comme le DART de la NASA.
Par ailleurs, blâmer uniquement SpaceX est sans doute exagéré, car l’envoi de satellites en masse dans l’espace n’a pas commencé avec Starlink. Cependant, il est peut-être tant de commencer à s’interroger sur l’impact d’une telle démarche, à l’heure où la conquête spatiale commence à voir de plus en plus loin.