Le métaverse n’est toujours pas rentré dans les mœurs, cependant celui-ci fait déjà l’objet de théories dystopiques. Selon un expert en intelligence artificielle, le monde virtuel en 3D pourrait être le théâtre de manipulations à grande échelle notamment grâce aux deepfakes
Les théories dystopiques du metaverse
On ne vous apprend rien, le metaverse n’est encore d’actualité, et ce, même après l’intégration de Meta de Facebook dans plusieurs pays. Cependant, bien qu’il ne fasse pas encore partie de notre quotidien, plusieurs experts commencent à réfléchir à plusieurs hypothèses concernant certains virages du metaverse.
Outre les aspects récréatifs et professionnels qu’on lui prête, le metaverse sera sûrement le lieu d’actions malveillantes à l’image du web que l’on connaît aujourd’hui. Ainsi, certains commencent d’ores et déjà à essayer de comprendre les enjeux autour de ce monde numérique bien avant son adoption massive. L’objectif est de pouvoir trouver des solutions quand le metaverse sera peuplé d’une bonne partie de la population terrestre.
Dans ce contexte, plusieurs experts en cybersécurité ont déjà alerté sur la présence d’un potentiel dark web sur le metaverse : le darkverse.
Le metaverse, terrain idéal pour les deepfakes
Cette fois-ci, c’est l’informaticien Rand Waltzman qui met en garde contre l’usage abusif des deepfakes dans le metaverse. Par le biais de son institution de conseil et de recherche « RAND Corportation », l’expert en intelligence artificielle explique que les metaverses comme Meta pourrait être l’environnement parfait pour tirer profit des deepfakes.
« Les environnements de réalité virtuelle permettront une manipulation psychologique et émotionnelle de ses utilisateurs à un niveau inimaginable dans les médias d'aujourd'hui. » explique l’expert dans un communiqué de la RAND Corporation.
Des manipulateurs pourraient se faire passer pour une personnalité publique en utilisant la technologie des deepfakes afin de mener des campagnes de désinformation. Si ce genre de procédé existe déjà dans le web actuel, dans le metaverse l’effet de ce type de manipulation pourrait être largement accentué.
En effet, le metaverse a pour but de simuler une véritable immersion dans un monde parallèle en s’aidant de la réalité virtuelle. En ce sens, plusieurs utilisateurs vont avoir l’illusion de vivre une deuxième vie digitale. Selon l’institut RAND, ce double numérique pourrait voir son intégrité idéologique s’il se fie à certains avatars rencontrés dans ses expériences dans le monde synthétique.
Le metaverse en tant qu’outil de communication… voire de propagande
Pour illustrer ses propos dans d'autres circonstances, Rand Waltzman s’appuie sur des séries d’expériences menées par des chercheurs de Stanford. L’étude démontre notamment qu’en modifiant les traits et caractéristiques physiques d'un politicien pour qu'il ressemble à un potentiel électeur, celui-ci est à même de récolter davantage de voix de la part des votants.
Avec ces éléments, l’informaticien retranscrit l’expérience dans le metaverse. Il met notamment en lumière la facilité de pouvoir modifier son avatar en ayant recours à un trucage deepfake sur le metaverse. Ainsi, en modifiant son visage d’avatar, un candidat pourrait récolter des voix en manipulant la perception de chaque électeur.
Néanmoins, on est en capacité de se demander si le metaverse est réellement le problème puisque le physique d’un candidat, et encore plus lorsque qu’il est virtuel, importe moins que les idées véhiculées…
Aussi, bien qu’il soit quasiment certain que le metaverse fasse l’objet de campagnes de communication politique et autres dans le futur - le monde virtuel en 3D doit largement gagner en réalisme pour permettre ce type de manipulation. En effet, la manipulation idéologique via des deepfakes ne semble pas être de mise dans un environnement qui ne retranscrit aucune illusion d'immersion. Pour le moment, les utilisateurs restent dubitatifs quant à la promesse visuelle du monde digital, à l’image des critiques récentes à l’encontre d’Horizon World.