Les applications de rencontre comme Tinder, c’est dépassé : désormais, les internautes en quête de l’âme sœur ont décidé de détourner l’usage premier d’un service de Google pour se lancer à la recherche du grand amour.
Trouver sa moitié en passant par Internet est une démarche tentée chaque année par des millions de personnes à travers le monde. Chez les gamers, les couples se forment parfois sur des MMORPG ou dans des guildes de jeux variés. D’autres privilégient les forums ou encore des plateformes dédiées aux rencontres. Mais la tendance actuelle reste, sans aucun doute, l’application mobile : parmi les plus connues, on trouve bien sûr Tinder.
Cependant, les personnes à la recherche d’une rencontre sincère, capable de durer, ont tendance à se lasser de ces applications qui mettent souvent un peu trop le physique et les artifices en avant. Fin 2021, un sondage IFOP dévoilé que 30% des Français se sont inscrits au moins une fois sur un site ou une application de rencontres. Cela en fait du monde, et il n’est pas facile de trouver la perle rare dans un tel contexte. Alors, certaines personnes tentent de se démarquer dans leur démarche.
Google Docs à la rescousse des célibataires
Dans une enquête publiée il y a quelques jours, le média américain Wired met en avant la nouvelle tendance dans la recherche de l’âme sœur en ligne : utiliser un fichier Google Docs. Celui-ci est accessible en mode lecture libre, et on peut y découvrir le profil détaillé d’une personne qui cherche chaussure à son pied en matière de relation amoureuse. L’exemple de Chris Olah, un ingénieur de San Francisco, est donné.
« Les sites de rencontres traditionnels sont peu optimisés », explique-t-il sur Twitter. « Récemment, j’ai constaté que plusieurs personnes expérimentaient le concept du document en ligne pour trouver des rendez-vous. Je trouve que c’est une expérience intéressante. Donc, j’ai rédigé le mien ».
Normal online dating seems pretty suboptimal. Recently, I’ve seen several people experiment with public “date me” docs – I think this is a really interesting experiment in alternatives, enabling long-from, earnest dating profiles.
— Chris Olah (@ch402) August 30, 2022
So, I wrote my own: https://t.co/oxdniZqU7O pic.twitter.com/klAzqind03
Le profil de Chris Olah a des allures de CV extrêmement détaillé, mais il ne se résume pas à lui. Le jeune homme de 28 ans y explique aussi ce qu’il attend chez sa potentielle partenaire. Un document qui n’a pas manqué d’attirer les regards et les critiques, bonnes et mauvaises.
La démarche de l’ingénieur de San Francisco est loin d’être la seule de ce genre. Cette tendance se développe depuis plusieurs mois et même en 2021, il était déjà possible d’en trouver en ligne. Chana Messinger, une enseignante américaine, s’était même amusée à référencer les profils qu’elle trouvait sur un long thread Twitter, façon agence matrimoniale.
Oh man, @uncatherio's Date Me website is so excellent. I love this genre of thing: people putting themselves out there, saying clearly and publicly that they want a partner, and knowing who they are and what they're looking for.https://t.co/TsNtCn4NEe
— Chana (@ChanaMessinger) March 17, 2021
Une manière efficace de faire des rencontres ?
Reste désormais à savoir si cette façon de se présenter et de chercher l’amour est efficace. Selon Wired, les personnes qui tentent cette aventure se veulent discrètes et ne répondent majoritairement pas favorablement aux demandes d’interview, ce qui peut laisser penser que la solution n’est pas des plus concluantes.
Catherine Olsson, une collègue de Chris Olah, a elle aussi tenté sa chance en rajoutant un lien vers un Google Docs dans sa bio Twitter au printemps dernier. Elle a expliqué au média américain que la pandémie, et donc le fait de ne plus pouvoir sortir aussi facilement qu’avant pour faire des rencontres, l’avait motivée à se lancer. C’était aussi une manière pour être d’être plus sélective dans ses fréquentations, quitte à sacrifier une certaine spontanéité.
Le 31 août dernier, elle a partagé ses réflexions sur Twitter, un an après avoir mis en ligne son profil. « Je ne sais toujours pas si partager un document aide à trouver un partenaire sur Internet », admet-elle. Par ailleurs, il semble qu’elle reçoit davantage de messages d’entremetteurs que de personnes réellement intéressées par son profil.
A few brief thoughts on dating docs after a year:
— uncatherio (@uncatherio) August 31, 2022
Catherine Olsson a également refusé de dire à Wired si elle avait trouvé l’amour au cours de son expérience. Alors, délaisser les applications de rencontre pour un Google Docs, bonne ou mauvaise idée ? Impossible de répondre à cette question : peut-être que pour le savoir, il faut tenter l’aventure.