Le lancement de la dernière fusée de la NASA pour la Lune, Artemis, est très attendu par le monde entier. Il s’agit du lanceur qui devrait renvoyer des Hommes sur la surface lunaire. Le lancement est imminent, mais on peut se demander pourquoi il a pris autant de temps ?
La NASA a des enjeux politiques avec Artemis
La fenêtre de tir est ouverte ce lundi 29 août, pour lancer la fusée SLS du programme Artémis en direction de la Lune. Un voyage qui fascine autant qu’il fait se poser des questions. Il est possible de le suivre en direct à 12h30 sur la chaîne YouTube de la NASA.
Même si ce décollage n’aura pas d'astronautes à bord, il s’agit de l’ambition de la prochaine mission. Pour la NASA, l’Homme va retourner sur la surface lunaire rapidement et ils seront les premiers. Ce n’est pas une question de défis scientifiques, mais bien politiques. Des États comme la Chine ont la même ambition et les places des territoires lunaires sont pour le moment libres et gratuits !
Mais du coup pourquoi est-ce aussi compliqué de retourner sur la Lune, alors qu’il y a 50 ans on l’a fait six fois, avec 12 hommes qui ont foulé le sol lunaire ? La réponse est plus complexe qu’il n’y paraît.
Le principal facteur de cette attente de 50 ans, depuis le dernier lancement, est principalement politique. Il faut déjà comprendre pourquoi on a arrêté de vouloir aller sur la Lune dans les années 70, après seulement 3 ans. Il s’agissait à l’époque de montrer la suprématie de son pays. C’était en pleine guerre froide et les États-Unis et la Russie s'affrontent alors sur le terrain du spatial aussi. Une fois que les USA sont parvenus à alunir, il n’y avait plus vraiment d'intérêt à continuer. Surtout que nous sommes aussi en pleine guerre du Vietnam, qui coûte autant en pertes militaires, que financières, pour les États-Unis. Le programme Apollo a englouti 250 milliards de dollars, le pays de l’Oncle Sam a dû abandonner la NASA et ses projets lunaires.
Durant toutes ces années, aucun État n’a eu d'intérêt à revenir sur la Lune. Mais à présent, nous rentrons de nouveau dans une ère de conquête spatiale. La Chine est arrivée dans la bataille et compte bien prendre sa part de notre satellite naturel. Les USA refusent de laisser la Chine coloniser la Lune. Ils veulent donc arriver avant, pour revendiquer un maximum de territoire. Même si le traité de l’Espace prévoit, aux articles premiers et seconds, qu’en dehors de la stratosphère, aucun État ne puisse s'approprier de territoire. On se doute bien que depuis la signature en 1966, les choses ont changé.
Autre enjeu de demain : Mars. Oui, les États du monde entier veulent y aller. Sauf que pour cela, il ne faudra pas décoller de la Terre, mais de la lune. Il faut donc établir une base opérationnelle sur notre astre nocturne. L’innovation spatiale peut reprendre !
Un défi technique pour la NASA et Artemis, même en 2022
On pourrait se dire qu’en 50 ans, on a fait un pas de géant dans la technologie spatiale ? La réponse est non. Il aura fallu attendre des entreprises privées comme SpaceX, pour mettre un coup de pied dans la fourmilière.
Pour preuve, la fusée Artemis reprend tous les codes du programme Apollo. Le module de survie Orion, développé par l’ESA, le programme spatial européen, est la partie la plus novatrice. Il est 30% plus grand et accueillera quatre astronautes, contre trois précédemment. Ce module est d’ailleurs conçu pour aller au-delà de la Lune, sur Mars. La NASA avoue d’elle-même que la recette n’a pas changé :
On n’a pas régressé depuis les dernières missions lunaires, mais ça reste difficile. La façon d’y aller est la même : quand vous faites une tarte aux pommes, c’est la même recette qu’il y a un siècle, mais vous avez un robot pour couper les pommes par exemple. Là, c’est la même chose : cette fois, on a un gros lanceur qui donne beaucoup de puissance, beaucoup de vitesse.
Moins de 24h avant le décollage de la mission #Artemis I, une collaboration internationale à laquelle nous sommes fiers de participer !
— ESA France (@ESA_fr) August 28, 2022
Suivez le décollage en direct demain à partir de 12h30 CEST sur #ESAwebTV 👉 https://t.co/gpa0dZLiIi
Plus d'images 👉https://t.co/2SM0oVdZaM pic.twitter.com/6YYLoFHzJL
Pour la NASA ce vol est essentiel, car de nombreux éléments de la fusée n’ont jamais volé ensemble. À la différence de SpaceX qui teste en vrai, la NASA se repose sur des simulations, comme à l’époque. Surtout que, lors des seuls tests de remplissage de réservoirs en juin, les Américains ont échoué à plusieurs reprises. Même le dernier essai s’est retrouvé avec un écart par rapport aux résultats attendus. Pourtant, il a été validé.
L’évolution aujourd’hui pour la NASA est plus au niveau de l’analyse des données et non des véhicules spatiaux. C’est notamment pour cette raison que les sociétés privées sont en avance sur le programme spatial de l’État. Les USA l'ont tellement compris, que de nombreuses missions seront confiées à ces sociétés, donc SpaceX, qui a reçu un contrat historique pour un module lunaire.