Nouveau tournant pour la mascotte de Sega, Sonic Frontiers était présent à la Gamescom 2022 à travers une démo jouable de 30 minutes environ. Le premier monde-ouvert pour le hérisson bleu a-t-il ses chances face aux ténors du genre ? Premiers éléments de réponse.
Une précision en guise de préambule : la démo essayée nous balançait dans l’open world sans véritable mise en contexte, avec toutefois l’objectif de délivrer Tails d’une sorte de stase. Pour y parvenir, il fallait réunir suffisamment d’une ressource mystérieuse, notamment en combattant des ennemis et une boss récalcitrant. Cette preview va donc surtout s’attarder sur la technique et la prise en main.
Il va falloir optimiser tout ça
Mise au point faite, rentrons dans le dur : Sonic Frontiers semble vouloir nous laisser le champ libre de nos actions, encourageant le joueur à explorer le monde et à tester tout un tas de minis zones de plateforme mise en place par Sega. La première impression n’est clairement pas des plus réjouissantes : à quelques mois de sa sortie, le titre souffre toujours d’une framerate décevant et d’une qualité graphique que l’on souhaiterait plus convaincante.
Le jeu tournait sur PC (configuration inconnue) et semblait bloqué à 30 FPS, ce qui est franchement désagréable pour un titre misant sur la vitesse. Sonic est toujours aussi rapide, certes, avec notamment un bouton “boost” qui lui permet de parcourir de grandes distances rapidement, mais le manque de sensations grisantes fait tâches.
On pourrait se consoler grâce à des panoramas splendides et des textures de qualité, mais ce n’est pas non plus le cas ici : beaucoup de sable, un peu de rochers et de l’aliasing présent un peu partout font de Sonic Frontiers - de ce que l’on en a vu sur cette courte démo - un titre visuellement décevant. D’autant plus que les environnements parcourus nous ont parues particulièrement ternes, loin de l’habituel foisonnement de couleur de la série.
Une exploration très verticale
Mais soit, passons outre cette crispation pour nous concentrer sur le gameplay. Il y a ainsi quelques bonnes idées, comme la possibilité - en laissant le doigt appuyer sur Y - de tourner à toute vitesse pour générer des anneaux (la meilleure façon de se “soigner”) mais également pour étourdir un ennemi. L’idée est sympathique et fonctionne bien, notamment lors d’un combat un peu éprouvant, qui nous force à prendre un peu de distance pour prendre le temps de se régénérer. Les petits ennemis se combattent comme dans un Sonic 3D classique, avec un dash efficace qui permet sauter d’un adversaire à l’autre.
Ici, ça marche plutôt bien, sauf quand la caméra se décide à faire un yoyo. En revanche, les rampes et autres bumpers disséminés un peu partout dans le monde sont plutôt agréables à prendre, permettant d’accéder à des endroits nouveaux et offrant quelques bonus. Leurs design, très classique pour la série, tranchent en revanche quelque peu avec des décors qui se veulent “réalistes”.
Le vrai boss : la prise en main
Les choses se sont en revanche quelque peu gâtées lors de l’unique combat de boss de cette démo, dont l’idée de gameplay part cependant d’une bonne intention. Nous avons affronté une sorte de robot cylindrique géant en lévitation, que l’on peut atteindre en glissant le long de cercles : dès qu’un tour complet est fait, on s’élève au cercle suivant jusqu’à atteindre le dit vilain. Commence alors une nouvelle phase de “ride” où l’on doit glisser tout autour du boss tout en évitant ses tirs.
Trois nouveaux cercles côte à côte sont à remplir avant de pouvoir exposer le point faible de l’ennemi et ainsi matraquer le bouton X pour lui faire des dégâts. Le souci, ici, c’est que la prise est trop approximative, pas aidée par des caméras qui bloquent régulièrement la vue sur l’action. Nous sommes ainsi régulièrement retombés tout en bas, devant à nouveau remonter et recommencer dans l’espoir d’arriver enfin à toucher le coeur du robot. Les tirs deviennent de plus en plus fournis et vicieux à mesure que l’on vide la barre de vie adverse, avec tout ce que cela occasionne de ratés et d’approximation dans les sauts. Il est assez difficile de coucher sur le papier l’expérience vidéoludique vécue, mais un seul mot semble correctement la résumer : pour le moment, c'est la "frustration".
Bref, Sonic Frontiers doit sortir dans moins de 3 mois, et le moins que l’on puisse dire c’est que cette prise en main ne nous a pas rassuré sur la qualité du produit final. Techniquement faiblard, assez terne dans son rendu et souffrant, surtout, de vrais problèmes de maniabilité (particulièrement dans l’unique combat de bosse essayé), le titre de Sega a pour le moment du mal à convaincre. Le coeur de son gameplay pourrait cependant être intéressant si l’exploration - très verticale - n’était pas gâchée par de multiples soucis. On peut essayer de se rassurer en se disant qu’il reste encore assez de temps pour régler les problèmes techniques, ce qui pourrait peut être sauver le titre.