Prochainement, Netflix diffusera son adaptation de la licence Bioshock. A quoi peut-on s'attendre ?
C'est officiel depuis quelque temps maintenant, BioShock va avoir droit à son adaptation cinématographique et c’est Netflix qui dirige les opérations. La firme vient d'ailleurs de dévoiler au grand public les têtes pensantes du projet : le réalisateur n’est autre que Francis Lawrence à qui l'on doit une ribambelle de films hollywoodiens, notamment : Constantine, Je suis une Légende, De l’eau pour les éléphants, Hunger Games L’Embrasement ainsi que les deux parties de Hunger Games La Révolte, mais aussi le film d’espionnage impitoyable Red Sparrow ou Slumberland. Côté scénario maintenant, probablement la partie qui nous intéresse le plus, le travail est confié à Michael Green. On lui doit déjà pas mal de récits : celui d’American Gods par exemple dont il est d'ailleurs le créateur, de Logan, de Blade Runner 2049, d’Alien Covenant, du Crime de l’Orient Express (la version de 2017) ou encore de Jungle Cruise ; Une filmographie plutôt hétéroclite en termes de réception donc, ce qui rend forcément difficile d'y placer une confiance totalement aveugle. Lawrence comme Green sont en tout cas des habitués des grosses productions américaines à succès.
BioShock : L'art du plot twist (SPOILERS)
Nous le savons, le scénario de BioShock nécessite un traitement particulièrement méticuleux en raison de sa richesse et de ses subtilités basées sur des modèles philosophiques : "Ambiance, design, scénario, Bioshock repose sur ces 3 bases bien plus que sur son gameplay. Allant puiser son inspiration là où ne se tournent pas les autres studio, Irrational livre un jeu nanti d'un univers réellement original dont on a du mal à sortir", écrivions-nous à la sortie du jeu qui avait d'ailleurs écopé de la note de 19/20. À en croire le logo partagé par le compte Twitter de Netflix, c'est bien le premier volet qui héritera d'une adaptation. Rappel du pitch : Perdu au cœur d'une utopie sous-marine transformée en abomination scientifique, un homme doit lutter à l'aide de plasmides contre des habitants qui ont depuis longtemps renié leur humanité. Et si certains auraient préféré que l'adaptation soit une série pour illustrer au mieux le vaste lore de la licence, il faudra donc se contenter d'un film. Espérons qu'il soit un minimum conséquent.
Il y a 15 ans, BioShock a inondé le monde de la magie, de l'émerveillement et de la terreur de ce à quoi pouvait ressembler une ville isolée construite dans un esprit de liberté absolue pour les individus. Tout, de l'art qu'ils créent à la science qu'ils explorent, était soumis à cette liberté, pour le meilleur et pour le pire. Et dans le processus, le Rapture d'Andrew Ryan est également allé plus loin que toute autre tentative réelle de créer une ville réussie sous ou sur l'eau - Gamespot.
Le film BioShock va “prochainement” voir le jour sur la célèbre plateforme de vidéos à la demande, sans plus de détails.
Un projet de longue date
Il y a de ça plus d'une dizaine d'années, un projet de film autour des jeux Bioshock était en chantier au sein des studios Universal. Ce dernier devait être dirigé par Gore Verbinski, connu pour avoir réalisé la première trilogie Pirates des Caraïbes, Lone Ranger, Rango, ou encore plus récemment le film d'horreur A Cure for Life ; un palmarès plutôt bien reçu donc. Aucun des acteurs ne fut jamais dévoilé étant donné que le film n'est jamais vraiment rentré en phase de production. On apprendra seulement plus tard via un entretien accordé à Variety, qu'Eddie Redmayne, visage de Norbert Dragonneau dans Les Animaux Fantastiques, avait passé des auditions pour le film, sans préciser pour quel rôle. Jamie Dornan, connu quant à lui pour avoir incarné Christian Grey dans Cinquante nuances de Grey, a lui aussi indiqué avoir passé ce même casting alors que les deux acteurs vivaient ensemble ; de quoi créer des tensions au sein de la colocation.
En projet depuis 2008, la sortie du film était supposée coïncider avec celle de Bioshock Infinite, avant d'être tout simplement annulé en 2013. L'année suivante, certains artistes qui ont collaboré à la création du film ont choisi de faire resurgir certains de leurs travaux. Ci-dessous ceux signés Kasra Farahani, bien connu des cinéphiles pour son travail sur Alice au pays des merveilles, Avatar ou encore L'Etrange histoire de Benjamin Button.
Mais pourquoi ce projet de telle envergure a-t-il été avorté avant même de rentrer en production ? En 2013, Ken Levine expliquera justement que le réalisateur Gore Verbinski, d'abord rattaché au projet, disposait d'un budget de 200 millions de dollars et espérait faire un film mature, flirtant avec l'horreur. Mais en raison de l'échec commercial de Watchmen, le studio Universal s'est montré bien plus frileux, et le budget a donc été réduit à 80 millions de dollars. Eh oui, ce premier film BioShock qui allait être classifié “R”, obligerait les mineurs de 17 ans ou moins à être accompagnés d’un adulte pour se rendre au cinéma. Dès lors, incapable de réaliser ses ambitions, Gore Verbinski a pris la poudre d'escampette. Un autre réalisateur a été engagé, mais Ken Levine ne "sentait" plus vraiment le projet et Take Two lui a donc permis de l'avorter complétement.
C'était bizarre d'avoir été dans la position d'un scénariste suppliant de réécrire chaque script, avant de passer à celle de la personne qui "tue" le film sur lequel elle a passé autant de temps. C'était un peu comme de dire : "Vous savez quoi ? Je n'ai pas besoin de faire des compromis." J'avais cet univers Bioshock, et je n'avais pas envie de voir ce film fait d'une manière que j'estimais mauvaise.
Difficile de savoir pour l'heure quelle ambiance adoptera l'adaptation Netflix, on espère simplement qu'elle restera un minimum fidèle au matériau d'origine.