Après les trottinettes, les vélos et les voitures, l’avion sera-t-il le prochain grand chantier du transport électrique ? C’est en tout cas la voie qu’a choisi la compagnie aérienne canadienne Harbour Air pour sa flotte d’avions pas comme les autres.
Les jets privés des milliardaires au cœur des préoccupations
À l’heure où les milliardaires sont épinglés pour leurs transports en jets privés, jugés abusifs et incohérents, notamment pour l’impact déplorable que cela peut avoir sur l’environnement et l’empreinte carbone, une société canadienne d’aviation, Harbour Air, a décidé d’emprunter un virage à 180 degrés en transformant sa flotte d’appareils vers le tout électrique.
Selon des chiffres publiés par Greenpeace au mois de juillet de cette année, le patrimoine financier des 63 plus gros milliardaires français émet autant de gaz à effet de serre que celui de 50% de la population française, soit environ 34 millions de personnes. Pire encore, 3 milliardaires (les familles Mulliez, Saadé et Besnier) émettent autant de CO2 que… 20% de nos concitoyens.
En voyant ces chiffres alarmants, on comprend mieux comment et pourquoi les 5 vols en jet privé en une journée de Vincent Bolloré font autant grincer des dents l’opinion publique.
Bien sûr, il n’est pas (encore) question de les interdire pour le moment, mais l’idée d’une taxe à court et moyen terme et d’une généralisation du transport électrique à plus long terme est réellement au cœur des enjeux de ces prochaines années.
C’est pourquoi la prouesse réalisée par Harbour Air avec son premier test de vol commercial en avion électrique est une véritable source de motivation et d’inspiration.
Un premier vol commercial d’une durée de 24 minutes en guise de test
Si vous n’avez jamais mis les pieds au Canada, il y a peu de chance que vous connaissiez la compagnie aérienne Harbour Air, et pourtant ce n’est pas une petite nouvelle.
Avec plus de 500 000 passagers et 30 000 vols effectués par an, celle-ci est en effet la compagnie numéro un dans le domaine des… hydravions. Ces avions capables de décoller et d’amerrir depuis un point d’eau, comme la mer, l’océan ou des grands lacs. Pratique vu la physionomie du pays.
Cela fait maintenant trois ans que la compagnie travaille sur sa transition vers le tout électrique et après de nombreux tests, dont un premier dès 2019, tout a basculé le 17 aout dernier quand la compagnie a pu réaliser un vol complet de 24 minutes et 72 km entre Fraser River et Patricia Bay à Vancouver.
Pour arriver à transformer ses hydravions thermiques en électriques, la société a fait appel au géant MagniX, spécialiste des moteurs électriques pour avions.
Prochaine étape, électrifier toute la flotte, augmenter l’autonomie et s’attaquer au marché des grands porteurs, d'ici à quelques dizaines d’années… peut-être…