À la manière de de Google et Apple, Sony (à travers son PlayStation Store) est accusé d'avoir abusé de sa position dominante pour surcharger les développeurs et éditeurs. Une initiative qui aurait pour conséquence de fixer un prix excessif et injuste pour les consommateurs selon Alex Neill, à l'origine de la procédure.
Sommaire
- PlayStation Store au cœur d'une affaire judiciaire
- Des millions de consommateurs et des milliards d'euros
PlayStation Store au cœur d'une affaire judiciaire
Au Royaume-Uni, la filiale européenne de Sony Interactive Entertainment fait l'objet d'un recours collectif porté par Alex Neill : ancienne manageuse de Which ? (l'équivalent britannique pour Que Choisir), elle est maintenant la CEO de Group Resolver. Elle engage un recours collectif contre Sony qu'elle considère avoir arnaqué des millions de consommateurs en abusant de leur position dominante, et ce depuis 2016 :
Nous croyons que Sony abuse de sa position dominante, ce qui est une infraction vis-à-vis de la loi européenne/britannique, pour les raisons suivantes :
- Sony a presque un monopole exclusif sur la vente de jeux numériques et contenus supplémentaires à travers son contrôle du PlayStation Store.
- Sony utilise cette domination pour appliquer des règles strictes aux éditeurs et développeurs.
- Ces règles permettent à Sony de fixer le prix des jeux numériques et contenus supplémentaires et de charger d'une commission de 30% chaque achat de jeux numériques ou contenus supplémentaires sur le PlayStation Store.
Par ailleurs, Alex Neil ajoute que cela résulte en un prix excessif et injuste pour les consommateurs d'autant plus que ces prix sont loin d'être proportionnels aux coûts des services fournis par Sony pour proposer ce contenu.
Des millions de consommateurs et des milliards d'euros
À combien est estimée cette "arnaque" ? Alex Neill indique représenter près de 9 millions de consommateurs britanniques qui auraient été floués, pour un montant estimé entre 600 millions et 5 milliards de livre sterling (711 millions et 5,9 milliards d'euros). Si cette affaire venait à se conclure en faveur d'Alex Neill, chaque utilisateur représenté pourrait alors récupérer entre 67£ et 562£ (80 et 666 euros). Un cas qui, comme le précise la Foire Aux Questions du site (nommé PlayStationYouOweUs, à traduire par "''PlayStation tu nous dois de l'argent), pourrait prendre du temps avant de trouver une conclusion.
Une telle affaire a déjà eu lieu ces dernières années : Epic Games, développeur et éditeur du maintenant très célèbre jeu vidéo [Fortnite], avait accusé Google et Apple de profiter de leur position dominante pour charger de 30% chaque commission effectuée sur leur boutique numérique. Epic Games avait alors intégré un moyen dans son jeu de dépenser de l'argent, court-circuitant le système mis en place par les géants précédemment cités. L'affaire avait été alors portée au tribunal, où Epic Games avait remporté une première victoire : Apple doit autoriser les moyens de paiement alternatifs sur sa plateforme.